Le ministère américain de la Santé a annoncé vendredi l’abrogation prochaine d’une clause protégeant les personnes transgenres de discriminations dans le système d’assurance maladie, provoquant le mécontentement des associations LGBT.
Le ministère prévoit de supprimer une mention présente dans la loi Obamacare introduite en 2016 sous la présidence de Barack Obama, qui élargissait notamment la discrimination «sur la base du sexe» à l’identité de genre.
Celle-ci avait été alors définie comme le sentiment intérieur d’être «masculin, féminin, aucun des deux ou un mélange des deux».
Mais plusieurs décisions judiciaires ont bloqué l’application de cette mesure, alors que Donald Trump a promis d’abroger la grande réforme de son prédécesseur s’il était réélu en 2020.
Le changement proposé reviendrait sur la clause «pour se conformer à l’interprétation stricte» de la justice, a indiqué le ministère dans un communiqué.
«Quand le Congrès a interdit la discrimination en fonction du sexe, il l’a fait au regard de la signification stricte du terme, et nous mettons nos règles en conformité», a expliqué le responsable des droits civiques du ministère, Roger Severino.
Les associations de défense des droits des personnes transgenres ont dénoncé cette décision du ministère.
«Personne ne devrait être privé de soins médicaux, quand sa vie et sa santé sont en danger, simplement à cause de ce qu’il ou elle est», a affirmé le Centre national pour l’égalité des transgenres (NCTE).
Selon une étude réalisée en 2015, près d’un quart des personnes transgenres (23%) interrogées par le NCTE disaient ne pas avoir consulté un médecin l’année précédente parce qu’elles avaient peur d’être mal soignées en tant que personne transgenre.
Louise Melling, responsable de la puissante organisation de lutte pour les droits civiques ACLU, a condamné un «acte de violence» de la part du gouvernement américain «contre ceux dont la santé a été longtemps ignorée, négligée et rejetée».
«Les personnes transgenres et non binaires subissent un nombre sidérant de discriminations de la part d’établissements ou de fournisseurs de soins», a-t-elle assuré dans un communiqué.
En avril, l’administration républicaine est déjà revenue sur une décision de Barack Obama d’autoriser les personnes transgenres à servir dans l’armée en fonction de leur identification sexuelle, estimant qu’il existait «un risque pour l’efficacité et la puissance létale des militaires».