Santé: Boisclair rappelle à Charest son «pacte» de 2003

«Je vais remettre sur pied le système de santé. Et si je n'y arrive pas, vous saurez quoi faire», disait le chef libéral

Santé - le pacte libéral



Québec - Le chef du Parti québécois, André Boisclair, s'en est pris au bilan en santé du gouvernement libéral rappelant le «pacte» en vertu duquel Jean Charest s'est engagé en 2003 à éliminer les listes d'attente.
M. Boisclair a rappelé ce que Jean Charest a dit lors de la campagne électorale de 2003: «Je dis aux Québécois: faites-moi confiance, je vais remettre sur pied le système de santé. Et si je n'y arrive pas, vous saurez quoi faire.» Or il y a toujours 30 000 Québécois qui sont en attente d'une chirurgie en dehors des délais médicalement acceptables, a signalé M. Boisclair, sans parler de la pénurie de médecins de famille. «Les Québécois sauront quoi faire: ils vont mettre le Parti libéral du Québec dehors», a lancé le chef péquiste dans un discours prononcé devant quelque 500 militants enthousiastes.
Pour lancer sa campagne, André Boisclair s'est retrouvé en soirée hier dans son comté de Pointe-aux-Trembles dans une assemblée animée par la comédienne Lucie Laurier. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, ainsi que le Dr Réjean Thomas, un ami d'André Boisclair, ont pris la parole avant le discours du chef péquiste. Une vingtaine de députés et de candidats péquistes et d'élus bloquistes étaient de la partie. Dans son allocution, Gilles Duceppe a accusé Jean Charest de s'incliner devant Stephen Harper qui, lui-même, s'incline devant George W. Bush. Devant les conservateurs, des idéologues de droite qui ont aboli le régistre des armes à feu, qui ont annulé l'entente sur les garderies, qui n'ont accordé qu'une «chaise» au Québec à l'UNESCO, qui font que les retombées du contrat accordé à Boeing pour des avions militaires vont aller ailleurs qu'au Québec, qui préconisent une politique sur le développement pétrolier qui nuit au Québec, Jean Charest «s'incline et se tait», a déclaré M. Duceppe. «On a 33 jours pour donner au Québec un gouvernement qui se tient debout face à Ottawa.»
Plus tôt dans la journée, André Bosiclair a dit qu'il ne se privera pas d'attaquer l'intégrité les libéraux même si ces derniers répliquent en rappelant sa consommation passée de cocaïne. «Je ne me gênerai pas jamais pour dire la vérité à la population. C'est ce j'ai fait dans le passé en toute transparence», a-t-il soutenu lors du lancement de la campagne électorale. Le chef péquiste est revenu sur ce qu'il qualifie de «premier mensonge» de Jean Charest durant la campagne: l'affirmation des libéraux que pour chaque dollar que les étudiants paieront de plus en raison du dégel des droits de scolarité, le gouvernement en versera dix. «C'est une affirmation fausse», a-t-il répété. «Celui qui doit être rappelé à l'ordre, c'est celui qui nous a promis en campagne électorale mer et monde [en 2003]», a-t-il dit. Le PQ, c'est «le parti de la transparence, le parti de la franchise : il ne lancera de promesses irréalistes», a-t-il promis. Dans le discours qu'il a livré, hier en début d'après-midi, dans le hall du parlement, André Boisclair a concentré ses attaques sur Jean Charest et les libéraux, ignorant totalement Mario Dumont et l'Action démocratique du Québec. Le slogan de la campagne péquiste : «Reconstruisons notre Québec». Il a raillé le slogan des libéraux «Unis pour réussir» alors qu'ils ont formé «un gouvernement de la division», a-t-il dit.
En ce début de campagne, le PQ est dans une situation avantageuse, estime M. Boisclair. Les sondages donneraient son parti gagnant, en dépit de la légère avance les libéraux dans les intentions de vote. «Avez-vous déjà vu un parti d'opposition qui, après un seul mandat dans l'opposition, se retrouve dans une situation aussi avantageuse», a-t-il avancé. Règlement du déséquilibre fiscal en vue ? Alors que des rumeurs courent à Ottawa voulant que le budget fédéral du 19 mars apporte un règlement du déséquilibre fiscal qui accorderait de 2 à 2,5 milliards au Québec, André Boisclair a rappelé que cet argent appartient aux Québécois. «S'il y a de l'argent qui est dans le budget fédéral, ce ne sera pas un cadeau pour Jean Charest, ni un cadeau pour le Parti libéral du Québec», a-t-il dit. Un tel budget fédéral va-t-il faire dérailler la campagne péquiste ? M. Boisclair a éludé la question, se contentant de dire qu'il modifierait le cadre financier de la plate-forme électorale du PQ en conséquence.
Trancher avec la résignation Dans son discours, André Boisclair a évité de parler d'un référendum préférant le terme consultation populaire, terme employé dans loi qui encadre les référendums au Québec. C'est ainsi qu'il a réitéré son engagement de tenir une consultation populaire le plus rapidement possible dans le premier mandat de son gouvernement. «Ça va trancher avec la résignation que propose M. Charest» qui, 25 ans après le rapatriement unilatéral de la Constitution, n'a pas fait une seule proposition constitutionnelle, a-t-il déclaré, accusant le chef libéral d'avoir «concédé la victoire à Pierre Elliot Trudeau».


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