Le centre-ville de Montréal a été pris d’assaut dimanche par des milliers de manifestants venus dénoncer la brutalité policière et le racisme dans le calme, avant que des casseurs ne se mettent de la partie.
• À lire aussi: Manifestation contre le racisme et la violence policière
Près de 10 000 personnes étaient réunies vers 18 h dans le Quartier des spectacles au centre-ville de Montréal afin de manifester contre le racisme et la brutalité policière.
Ils ont protesté calmement dans la foulée de la mort de George Floyd lors de son arrestation au Minnesota la semaine dernière.
Les débordements se sont limités à quelques pièces pyrotechniques et fumigènes.
Cependant, à la tombée de la nuit, deux points de confrontations entre des policiers et une poignée de protestataires ont amené les autorités à donner l’ordre de dispersion après qu’une majorité des marcheurs furent rentrés chez eux.
Onze arrestations
Onze personnes ont été arrêtées dimanche soir par la police de Montréal à la fin de la manifestation.
Dans son bilan rendu public lundi matin, le Service de police de la Villle de Montréal (SPVM) a précisé que neuf personnes ont été interpellées pour introduction par effraction, une pour méfait et une autre pour agression armée.
Tension à la hausse
Les esprits se sont échauffés avant 20 h, lorsque les protestataires ont fait face aux policiers qui leur bloquaient la route du côté nord et sud de la rue Saint-Urbain.
- Le journaliste Félix Séguin revient sur les événements à QUB Radio:
Ils ont scandé des slogans hostiles à la police et des projectiles ont été lancés contre des forces de l’ordre.
Des panneaux de signalisation ont été lancés à l’endroit des policiers.
Des gens ont scandé « assassins ! » devant une ligne de policiers de la Sûreté du Québec, munis de leurs boucliers. Ils sont venus en renforts pour ceux du SPVM.
Un édifice à l’angle des rues Saint-Urbain et Président-Kennedy a d’abord été attaqué vers 20h30, grâce à des matériaux récoltés sur un chantier de construction à proximité. Ceci a forcé les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à lancer des gaz lacrymogènes. Ils ont aussi chargé ce petit groupe de vandales qui s’est alors dispersé.
Pillages et saccages
Plus tard, le magasin Steve’s qui vend des instruments de musique sur la rue Sainte-Catherine a été pillé. La vitrine a été fracassée, des étagères renversées et des guitares ont été volées par des vandales.
Des malfaiteurs ont été ensuite interpellés à proximité par des agents du SPVM.
D’autres commerces du secteur et des voitures ont aussi été saccagés, notamment une succursale de Insta Chèques sur la rue Sainte-Catherine.
Aux points chauds de la manifestation, des gaz lacrymogènes ont été tirés en direction des manifestants.
Ces derniers se sont éparpillés en hurlant et en toussant. Des gens pleuraient en se frottant les yeux.
Les policiers ont ensuite chargé vers les manifestants en leur criant de s’en aller et de libérer la voie.
Par la suite, policiers et casseurs ont joué au chat à la souris pendant plus de deux heures aux quatre coins du centre-ville.
Vers 23 h 30, le centre-ville avait retrouvé une certaine quiétude, même si quelques protestataires continuaient de narguer les forces de l’ordre.
Une manifestation similaire a été annoncée pour le 7 juin.
–Avec Roxane Trudel, Camille Lalancette et Maxime Deland, Agence QMI