Derrière l'image du bon comportement de la multinationale

Rio tinto et le coup d'État au Paraguay

Se cache parfois des comportements beaucoup moins nobles

Tribune libre


Nous connaissons tous RIO TINTO qui s’est emparé, il y a quelques années, de la multinationale canadienne Alcan, opérant particulièrement au Saguenay et au Lac-Saint-Jean. Les conditions exceptionnelles, consenties par le Gouvernement du Québec pour son approvisionnement énergétique et le laissez-faire de ce dernier, en furent le principal motif.
Ces derniers temps, elle fut au cœur de l’actualité en raison d’un conflit de travail qu’elle a transformé en une mise à pied indéterminée de ses travailleurs, leur substituant temporairement des contractuels. On se souviendra de cette marche, à traves le Parc des Laurentides, qui conduisit ces travailleurs de Rio Tinto jusqu’à l’Assemblée nationale du Québec. Ils y dénoncèrent l’illégalité des emplois contractuels et exigèrent que le Gouvernement cesse ses subventions à son approvisionnement en énergie éclectique, question de forcer une entente négociée.
L’actualité rattrape de nouveau la multinationale Rio Tinto, cette fois-ci, en relation avec le coup d’État au Paraguay. On se souviendra qu’en juin dernier le président légitimement élu, Fernando Lugo, a été destitué de ses fonctions pour être remplacé par celui qui occupait, alors, le poste de vice-président. Ce lien vous en donnera plus de détails.
Dans un article fort bien documenté, Sylvio Nuñez nous décrit comment les intérêts de Rio Tinto étaient directement liés à la destitution de Fernando Lugo et à son remplacement par Federico Franco. De quoi induire qu’elle ait pu jouer un certain rôle dans ce coup d’État.
Je vous réfère donc directement à cet article qui ne manque pas de nous révéler, en plus de son rôle au Paraguay, de certains comportements inquiétants de cette dernière dans divers pays du Tiers-monde.
Oscar Fortin
Québec, le 12 juillet 2012
http://humanisme.blogspot.com

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2012

    N’oublions pas qu’en 1992, le Vatican, auprès de l'Organisation des Nations Unies, a été le premier et seul État au monde à reconnaître le renversement de Jean-Bertrand Aristide d’Haïti. La démocratie et l’Église n’ont jamais fait bon ménage.

  • Oscar Fortin Répondre

    13 juillet 2012

    @Didier. Je ne suis pas surpris. La tête institutionnelle de l'Église est liée aux oligarchies et partagent les intérêts de ces derniers. Ce fut le cas au Honduras où le cardinal s'est fait complice des putschistes, il en fut de même au Venezuela en 2003, tout comme en Équateur en 2010. Dans bien des cas les hiérarchies se prêtent à servir de courroie d'intervention en faveur de l'empire et des intérêts oligarchiques. Qu'on se souvienne de la prestation de J.P. II lors de ses voyages dont celui au Nicaragua et cet autre au Chili sous Pinochet.
    Heureusement que l'Église avec un grand É ne se résume pas à ces personnages qui ressemblent plus à ces docteurs de la loi et à ces hypocrites que dénonce Jésus dans les évangiles (Mt. Ch, 23)

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2012

    Merci monsieur Fortin pour des informations qui sont toujours intéressantes dans vos articles.
    Je me demande comment il se fait que le Vatican ait tout de suite reconnu le nouveau gouvernement au Paraguay alors que monsieur Lugo est lui-même un ecclésiastique catholique.
    N'est-ce pas surprenant?

  • Serge Charbonneau Répondre

    13 juillet 2012

    Oui, un article qui devrait tous grandement nous intéresser.
    http://www.legrandsoir.info/paraguay-la-multinationale-rio-tinto-alcan-et-le-coup-d-etat.html
    On a trop tendance à trop dissocier les choses.
    On croit souvent que ce qui se passe au loin ne nous touche pas ou n'a aucun lien avec ce qui nous entoure dans l'immédiat.
    C'est ne pas être conscient que la globalisation du monde n'est pas qu'un vulgaire mot, mais bien une réalité tangible.
    De Noir Canada d'Alain Denault (interdit) à Rio Tinto «Alcan» (notre jadis aluminerie), oui le monde est global et ceux qui exploitent le Sud sont les mêmes qui exploitent le Nord.
    Pour tenter de vaincre l'exploitation, il faut commencer par être simplement conscient.
    Ouvrons-nous les yeux sur les fameux Plans Nord ou Sud du monde entier.
    Merci de nous éveiller, M. Fortin.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Oscar Fortin Répondre

    13 juillet 2012

    Sur le site le Grand soir un second volet est ajouté à l'article de Sylvio Nunez. On y retrouve entre autre la position du président Lugo, président légitime du Paraguay et celle de son substitut, émise peu de temps après le coup d'État.
    http://www.legrandsoir.info/paraguay-la-multinationale-rio-tinto-alcan-et-le-coup-d-etat.html
    Président Lugo:Ainsi, le 17 décembre 2011, deux jours avant l’Audience publique sur le projet d’investissement convoquée par le gouvernement, le quotidien La Nación publie |23| : « Fernando Lugo a indiqué que les investissements de Río Tinto Alcán ne créeraient pas tant de postes de travail mais qu’il s’agit plutôt d’un « appât » pour attirer d’autres capitaux de l’étranger. Il a ajouté que la demande d’un subventionnement via la réduction du prix de l’électricité en faveur de l’industrie prévue par la compagnie basée au Canada allait trop loin. Il a expliqué qu’en cinq ans, l’Etat y laisserait un milliard de dollars s’il acceptait de diminuer le prix comme le proposent les investisseurs. « Nous ne sommes pas ici pour offrir autant d’argent », avança le président » |24|.
    président Francisco Franco: Quelques minutes plus tard, la nouvelle suivante était publiée dans ABC Color : « ‘Le Président de la République, Federico Franco, a donné des instructions au Ministre de l’Industrie et du Commerce dans le but d’entamer au plus vite les négociations avec Río Tinto Alcán’ a informé le titulaire du portefeuille d’Etat, Francisco Rivas Almada. Il a dit que l’idée était d’avancer pour définir tous les points abordés dans les discussions avec l’entreprise et qu’il prévoit un investissement d’environ 4 milliards $ US… Il convient de mentionner que le Président actuel est un fervent partisan de l’arrivée de ce « méga » investissement dans la production d’aluminium… »

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juillet 2012

    Connaissons nous réellement Rio Tinto ?
    J'ai dû faire mes recherches pour connaître l'origine de ce nom espagnol pour une compagnie australio-britannique, qui a développé ses intérêts dans le Commonwealth .

    La société a été fondée en 1873, quand un consortium multinational d'investisseurs s'est formé pour acheter un complexe minier qui appartenait au gouvernement espagnol, situé sur la rivière Rio Tinto. Les acheteurs de la mine ont été conduits par un riche industriel Hugh Matheson (Matheson's Matheson and Company), qui a créé un consortium ad hoc composé de la Deutsche Bank (56 % des parts), de la société de Matheson (24 % des parts), et du groupe railway firm Clark, Punchard and Company (20 % des parts).
    Lors d'une vente aux enchères de la mine, en pleine confusion politique (le 14 février 1873, quatre jours après la création de la république d'Espagne), le consortium emporte tout le complexe minier avec une offre de seulement 3680000 Livre sterling (soit 92,8 millions de pesetas espagnoles). L'offre comportait une clause précisant que le gouvernement espagnol renonçait définitivement à tout droit de réclamer des redevances sur la production de la mine.
    peu après l'achat de la mine, le syndicat a créé une société industrielle nommée Rio Tinto (inscrite au registre espagnol des sociétés le 29 mars 187313.
    Près de trente ans plus tard (à la fin des années 1880), la famille Rothschild prend le contrôle de l'entreprise, qui a déjà grandement accru la portée de ses opérations minières15

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Rio_Tinto_%28entreprise%29
    Une mine bradée. Cela me rappelle une pratique locale.
    Mais qui est ce Hugh Matheson ?


    Hugh Matheson (c. 1820 - 1898) was a 19th-century Scottish industrialist. In 1873, he assembled a group of financiers to purchase the Rio Tinto mine from the government of Spain, establishing the mining company that is today the Rio Tinto Group. Matheson served as the company's first president.[1][2]
    His original capital came from his share profits from Jardine and Matheson, a family business involved in the opium trade.[3]

    En fait, il fut le neveu de James Matheson, l'un des fondateurs du groupe Jardine-Matheson qui coordonnait les transactions de la contrebande d'opium en Chine.

    Le principal fournisseur d'opium qui a émergé en avalant ses concurrents après l'abandon du monopole de la East India Company fut la Maison Sassoon, liée à la Maison NM Rothschild. Les liens entre la firme Jardine-Matheson et la Maison NM Rothschild sont restés serrés avec une participation de Jardine-Matheson à la hauteur de 21% dans la banque marchande Rothschilds Continuation Holdings.
    Après 1874, tous les taïpans de Jardine-Matheson sont issus du clan Keswick, branche issue de la soeur de William Jardine. L'un d'eux, William Johnstone Keswick, servira d'abord au montage du réseau Bronfman pour écouler le whiskey écossais des Rothschild durant l'ère de la Prohibition avant de partir en Asie en 1926. Il sera récompensé au Canada pour service rendu avec le poste de gouverneur de la Baie d'Hudson de 1952 à 1965. Puis directeur de la Banque d'Angleterre et directeur de British Petroleum (contrôlé par Rothschild).
    Bref, ce Hugh Matheson a dû servir de couverture pour saisir une mine espagnole dans la région de Tartessos.
    Depuis 1492, l'Espagne interdisait les activités juives en son territoire. Tartessos était le point occidentale le plus ultime du réseau commercial du roi Salomon. Une saisie très symbolique pour le clan Rothschild, via Rio Tinto.
    Suite aux échecs des deux invasions de l'Argentine en 1805 et 1806, l'Angleterre a favorisé l'indépendance de l'Uruguay via des investissements à Montevidéo. J'ignorais les intérêts britanniques pour le Paraguay.
    Ne devrait-ce pas être pour du pétrole et du gaz naturel via British Petroleum ?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juillet 2012

    En tant qu'ancien lockouté d'alma votre articles est tres intéressant,qui nous apprend les facettes de cette multinationale au parcours obscure.Ils y a des gens qui mêlent encore la défunte alcan et cette minière,même les dirigeant de RTA affirment que ce n'est pas la même chose!