Suite à un échange de piques par déclarations interposées, Emmanuel Macron et Donald Trump ont eu un échange plus apaisé ce 10 novembre à l'Elysée. Le président français assurant être d'accord sur la nécessité du partage des charges de l'OTAN.
Le ton semblait plus conciliant ce 10 novembre entre les présidents français et américain, lors de leur rencontre à l'Elysée sur la question sensible de la défense européenne, au lendemain d'un tweet enflammé de Donald Trump.
«Nous devons mieux partager le fardeau au sein de l'OTAN», a ainsi admis dès le début de l'entretien Emmanuel Macron face à son homologue américain, qui ne cesse de réclamer une hausse des dépenses militaires des pays européens.
«Les Etats-Unis veulent une Europe forte et sont prêts à aider leur allié, mais l'Europe doit être juste en ce qui concerne le partage du fardeau de la défense», a de son côté fait valoir Donald Trump, qui juge la situation actuelle injuste pour le contribuable américain.
Le chef de l'Etat français a estimé que l'Europe avait «besoin de plus d'investissements», sans aborder directement la question de la création d'une armée européenne qu'il avait appelée de ses vœux et qui a provoqué l'ire du président des Etats-Unis. Dans la foulée, l'Elysée a assuré que l'armée européenne prônée par le président français ne visait en aucun cas les Etats-Unis, évoquant une «confusion» dans l'interprétation de ses propos. Emmanuel Macron «n'a jamais dit qu'il fallait créer une armée européenne contre les Etats-Unis», a assuré la présidence française.
Dans un tweet virulent publié le 9 novembre, Donald Trump dénonçait la proposition française. «Le président Macron vient de suggérer que l'Europe construise sa propre armée pour se protéger contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie», avait-il écrit au moment même où Air Force One atterrissait près de Paris. «Très insultant mais peut-être que l'Europe devrait d'abord payer sa part à l'OTAN que les Etats-Unis subventionnent largement !», avait-il ajouté.
Dans un entretien accordé à Europe 1 le 6 novembre, Emmanuel Macron avait successivement évoqué les menaces pour l'Europe d'intrusions dans le cyberespace, puis le retrait américain annoncé du traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire (INF), conclu à l'époque de la guerre froide. Donald Trump, comme des dizaines d'autres chefs d'Etat, est en France pour deux jours de commémoration autour du 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale.