Lorsque la bonne foi y est, la diplomatie y gagne

Retour triomphal du Président Zelaya au Honduras

Une entente signée Chavez, Santos, Lobo

Tribune libre


Je ne pense pas que nos médias répercutent avec emphase ce retour d’un Président qu’un Coup d’État militaires avait expulsé, manu militari, du Honduras. Ce sont des centaines de milliers d’Honduriens, massés aux abords de la piste d’atterrissage, qui ont attendu pendant des heures et parfois sous la pluie, ce Président pas comme les autres.
Sous sa Présidence le Peuple hondurien s’est affirmé dans sa souveraineté et son indépendance. Il a rappelé à Washington qu’il ne pouvait plus être une dépendance de ses volontés, la cour arrière de ses politiques, mais plutôt une dépendance des intérêts nationaux du Honduras, basés sur la justice et une plus grande participation à la vie politique. Ainsi il s’est intégré à l’Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique [(ALBA)->http://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_Bolivarienne_pour_les_Am%C3%A9riques
] comprenant neuf pays de l’Amérique du Sud, des Antilles et de l’Amérique centrale. Une initiative prise par Cuba et le Venezuela au début du millénaire (2001) et qui s’est progressivement développée et structurée dans le sens d’une meilleure coopération économique entres les pays membres (2005). L’ALBA est la réponde de ces pays au projet de traité de libre échange que les États-Unis voulaient réalisé avec l’ensemble des pays de l’Amérique latine et que ces derniers avaient rejeté.
C’est également ce Président qui avait pris l’initiative d’une consultation populaire visant la création d’une assemblée constituante pour que le Peuple Hondurien se donne lui-même une constitution répondant avant tout à ses intérêts et préoccupations. C’est d’ailleurs cette initiative qui aura été à l’origine du Coup d’état militaire du 28 juin 2009. Tous les moyens ont été pris par l’oligarchie nationale pour noircir la réputation de ce Président, l’accusant injustement, entre autres, de corruption et de haute trahison.
Aujourd’hui, le 28 mai 2011, pratiquement deux ans plus tard, le peuple célèbre son retour. Un retour rendu possible grâce aux interventions du président Chavez, du Venezuela, et du président Santos de Colombie. Une entente, signée par toutes les parties impliquées dans le litige, qui restitue tous les droits et privilèges au président Zelaya, qui garantit le respect de tous les droits civils des individus et des organisations sociales et politiques, qui reconnaît que sa présidence a été interrompue par un Coup d’État militaire et que justice soit faite à tous ceux et celles qui en ont été victimes. D’ailleurs, le texte intégral de cette entente a été lu dans sa totalité aux centaines de milliers d’Honduriens et d’Honduriennes présents. Pas de closes secrètes, tout au grand jour.
De quoi réjouir tous les militants et militantes qui luttent pour la démocratie à travers le monde. Par ce retour, l’Amérique latine vient de dire aux anti-démocratiques « plus jamais de coups d’État militaire ». La démocratie et la diplomatie doivent être là pour résoudre les problèmes.
Le bulletin des nouvelles de LCN fait mention du retour du président Zélaya. Il parle d’une foule de près d’un demi-million de personnes qui l’attendaient. Il se garde bien, toutefois, de parler du rôle exceptionnel joué par les présidents Chavez et Santos qui ont rendu possible ce retour. Il choisit plutôt la formule des grandes agences internationales sous contrôle de l'empire pour dire que ce retour est dû au fait que le Honduras a abandonné ses accusation de corruption et de trahison contre lui. Pas un mot de l’Entente elle-même. Il en va de même pour Radio-Canada qui continue de parler du « Président déchu ». Je vous invite à lire la note de Serge Charbonneauau bas du texte de Radio-Canada.
Oscar Fortin
Québec, le 29 mais, 2011
http://humanisme.blogspot.com

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Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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1 commentaire

  • Serge Charbonneau Répondre

    29 mai 2011

    « le texte intégral de cette entente a été lu dans sa totalité aux centaines de milliers d’Honduriens et d’Honduriennes présents. Pas de closes secrètes, tout au grand jour. »
    Oui, en Amérique latine, on tente de faire tout au grand jour. Ces gouvernements nous donnent l'exemple.
    Merci Monsieur Fortin de préciser l'information.
    La population du Honduras n'a pas abandonné ses aspirations à la démocratie véritable. Leur lutte, leur courage et leur ténacité sont exemplaires.
    Il est déplorable que nos médias s'intéressent si peu à ce que vit l'Amérique latine. Toutes les rencontres de l'Alba, du Mercosur et de l'Unasur devraient être couvertes très sérieusement. Jamais nos médias n'en soufflent mot.
    Même chose pour les rencontres entre l'Amérique latine et l'Afrique.
    Ces rencontres vont probablement souffrir de la mise en place de pion au service des intérêts occidentaux. L'affranchissement de l'Afrique vis-à-vis les anciennes puissances colonialistes et toujours trop présentent sur ce continent qui se fait exploité d'une façon si honteuse, risque d'être retardé. On se prépare à assassiner un des leaders redressant la dignité africaine.
    Pour ce qui est du Honduras, ce retour de Zelaya est un événement très important. Il faudra demeurer attentif à la suite des choses. Le peuple hondurien n'a pas abandonné et n'a pas dit son dernier mot.
    Quelle sera la prochaine trouvaille de l'empire pour maintenir ce pays à son service ?
    Serge Charbonneau
    Québec