Le premier ministre canadien Justin Trudeau a reconnu qu'il aurait dû répondre dans les deux langues officielles de son pays aux questions qui lui étaient posées en anglais à Sherbrooke, lors d'une assemblée publique. Sa décision de répondre uniquement en français «dans la région francophone» a attiré sur lui les foudres des anglophones.
Ironiquement, la question que la première citoyenne avait décidé de poser en anglais était justement sur le manque de services en santé mentale offerts dans sa langue maternelle dans la région. Donc, cette réponse en français ressemblait en quelque sorte à une moquerie de la part de M. Trudeau.
« Si vous permettez, je vais répondre en français pour que tout le monde puisse entendre, mais merci de l’utilisation de nos deux langues officielles du pays. Mais on est au Québec, donc je vais répondre en français », lui a dit Justin Trudeau avant de répondre à sa question.
Certains médias rapportent qu’elle n’aurait même pas compris la réponse du premier ministre.
Trois plaintes formelles ont été déposées auprès du commissaire aux langues officielles du Canada après l’incident à Sherbrooke, a confirmé le porte-parole du Commissariat aux langues officielles, Nelson Kali.
Pourtant, Justin Trudeau a eu le courage de reconnaître son erreur:
« Je suis très conscient qu’au Québec c’est la langue de Molière qui prend le dessus, a-t-il expliqué. Il faut toujours respecter la réalité et les difficultés auxquelles font face les communautés linguistiques en situation minoritaire. Je suis toujours très sensible à ça. J’ai eu comme principe que j’allais faire l’assemblée en français ».
Et d’ajouter: « Les prochaines fois, je vais m’assurer d’amener un peu plus de bilinguisme où que je sois au pays. »
Des politiciens et des commentateurs anglophones ont réagi sur les réseaux sociaux juste après l’assemblée de mardi soir.
« Bizarre et insultant. Le premier ministre Trudeau répond à une question posée en anglais en français. Exactement la sorte d’arrogance qui mine le soutien au bilinguisme », a commenté l’ancien ministre conservateur Jason Kenney à propos de l'incident.
« Un refus très troublant », a constaté la sénatrice Judith Seidman, qui représente une division montréalaise.
« Justin, même Jean-François Lisée (le chef du Parti québécois, ndlr) répond aux questions en anglais », a souligné la circonscription montréalaise conservatrice Notre-Dame-de-Grâce—Westmount.
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