Le gouvernement Legault a bon espoir de pouvoir réduire les seuils d’immigration au Québec sans diminution des transferts fédéraux.
« Au niveau de l’argent, on a vérifié, on ne perd pas un sou, a affirmé jeudi le ministre caquiste Simon Jolin-Barrette, au terme d’une rencontre avec son homologue fédéral qui se voulait des plus discrètes. L’entente Canada-Québec prévoit que le montant annuel reste le même, peu importe le nombre d’immigrants que nous accueillons. »
Comme la CAQ s’est engagée à le faire en campagne électorale, il promet de déposer d’ici le 7 décembre son plan de réduction de l’immigration.
Le Québec devrait donc accueillir seulement 40 000 nouveaux arrivants en 2019, 12 000 personnes de moins que les cibles actuelles.
« Mandat très clair »
Simon Jolin-Barrette estime qu’il a toute la légitimité requise pour procéder à cette diminution.
« On a obtenu un mandat très clair de la population québécoise relativement au seuil d’immigration », a-t-il affirmé, au sortir du tête-à-tête avec le ministre fédéral Dominic Leblanc.
L’Accord fédéral-provincial prévoit que le Québec doit poursuivre une politique d’immigration visant à préserver son poids démographique dans le Canada. L’ex-premier ministre Philippe Couillard parlait même d’un droit de regard d’Ottawa sur le nombre d’immigrants que le Québec accueille.
Selon Simon Jolin-Barrette, le Canada n’a pas de droit de veto sur les choix du Québec en matière d’immigration.
« Ce qu’il est important de comprendre, c’est que les Québécois ont voté massivement en faveur de la CAQ, en faveur d’une proposition qui était extrêmement claire de mieux accompagner, de mieux intégrer les immigrants, et ça, moi, c’est mon souci principal », a-t-il insisté.
Ottawa va collaborer
Ottawa n’a pas l’intention pour le moment de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement Legault.
« Ce fut très positif, a confié jeudi le ministre fédéral Dominic Leblanc. (Les caquistes) ont élaboré un plan dans leur plate-forme électorale, ils vont déposer dans les prochaines semaines des précisions, alors nous, on va travailler de façon très collaborative. »
« On n’a pas parlé de droit de veto, on parle de comment on peut collaborer avec le gouvernement du Québec », a insisté le ministre Leblanc.