Charest a failli à la défense du Québec, selon Marois


Rémi Nadeau - Le Québec sort grand perdant du budget fédéral et Jean Charest en est responsable, accuse le Parti québécois.
La chef péquiste, Pauline Marois, soutient que le premier ministre a failli à la défense des intérêts du Québec, alors que le budget du gouvernement de Stephen Harper a confirmé la modification du calcul de la péréquation entraînant une perte d'un milliard $ sur deux ans.Mercredi, à l'entrée d'une réunion de deux jours des députés du Parti québécois à La Malbaie, Mme Marois a fait observer que l'Ontario recevra 4 milliards $ de plus en péréquation, constatant que «le Québec n'est plus dans le radar à Ottawa».
Elle a affirmé que le premier ministre du Québec aurait dû hausser le ton dès que le ministre fédéral Jim Flaherty a déposé son énoncé économique, en pleine campagne électorale provinciale, l'automne dernier, mais qu'il a choisi de «trahir les attentes des Québécois» pour des raisons électoralistes.
Le député François Legault s'est montré encore plus mordant, accusant la ministre québécoise des Finances, Monique Jérôme-Forget, d'avoir menti à la population lors de la campagne, en niant l'impact négatif de la révision de la péréquation pour le Québec.
«Ce qu'elle a fait, c'est de la manipulation électorale. Il y a des limites à mentir à la population», s'est-il scandalisé.
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Marois: «Un échec pour Charest... et pour le fédéralisme»


Karim Benessaieh - Le budget Flaherty consacre le fait que Stephen Harper a fait une croix sur le Québec et est «un véritable échec pour Jean Charest et le fédéralisme», estime Pauline Marois.
«Ce qu'on constate, dans le fond, c'est que le fédéralisme est rentable pour l'Ontario et pour l'Alberta, a déclaré avec ironie la chef du Parti québécois, en point de presse ce matin à La Malbaie. Cependant, quand il faudra rembourser le déficit, le Québec devra être au rendez-vous au même titre que les autres.»La chef de l'opposition officielle note que le Québec perdra un milliard en péréquation dans les deux prochaines années mais que l'Ontario recevra quatre milliards de plus. «On a l'impression que le Québec n'est plus dans le radar en ce qui a trait à Ottawa.»
Mme Marois estime que Jean Charest «a littéralement failli à la tâche de défendre nos intérêts» en refusant de lever le ton face au fédéral lors de la dernière campagne électorale. «Ne rien faire, c'est trahir nos intérêts, c'est trahir les attentes des Québécois, simplement pour protéger sa capacité de gagner une élection. C'est absolument inacceptable pour un premier ministre du Québec.»
Le caucus pré-sessionnel des députés du PQ, qui se tient jusqu'à demain à La Malbaie, survient alors que le parti a annoncé récemment qu'il ramènerait la souveraineté sous les projecteurs dans les prochains mois. Le sujet sera au coeur des débats lors de ce caucus, précise Mme Marois. «Je dirais que c'est un travail qui progresse tous les jours, mais c'est un travail qui mérite amélioration, j'en conviens. Nous allons y travailler avec détermination. Nous avons quelques années devant nous pour faire de l'animation politique, pour aller rechercher l'appui de nos concitoyens.»
La chef du PQ en profitera également pour consulter ses troupes sur la reconstitution controversée de la Bataille des Plaines d'Abraham. Des députés péquistes se sont montrés opposés à ce projet, tandis que d'autres ont fait valoir la grogne que susciterait son annulation dans la région de Québec.
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Legault: «Il y a des limites à mentir à la population»


Karim Benessaieh - «Pathétique», «manipulation électorale», «choquant», «gênant»... Dans une sortie d'une rare virulence, François Legault a ouvert le caucus du Parti québécois ce matin en tirant à boulets rouge sur la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.
Pour le critique du Parti québécois en matière d'économie et de finances, la ministre libérale «n'a plus aucune crédibilité», elle qui avait assuré en campagne électorale qu'il n'y aurait pas de déficit. Pire, selon lui, elle alors avait estimé que la nouvelle formule de péréquation était «raisonnable».
«Je trouve ça pathétique de voir Monique Jérôme-Forget nous dire hier qu'elle trouve que le gouvernement est autoritaire, qu'elle vient d'apprendre qu'on va couper la péréquation de près d'un milliard, qu'elle va être obligée de revoir ses chiffres donc de nous présenter un déficit. Alors qu'elle nous disait exactement le contraire en campagne électorale.»
Selon M. Legault, Mme Jérôme-Forget s'est livrée à de la «manipulation électorale» et a carrément menti à la population. «Il y a des limites à ce qu'on peut faire en politique. Moi, ça me frustre profondément, je trouve ça choquant, je trouve ça gênant. Je pense qu'il y a des limites à mentir à la population.»