Rapport de la vérificatrice générale: des erreurs de 800 M$ au bénéfice des médecins

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Deux médecins au gouvernement. Quelle étrange coïncidence...





Les médecins pourraient avoir jusqu’à 800 M$ de plus dans leurs poches grâce à de coûteuses erreurs de calcul du ministère de la Santé, nous apprend le rapport de la vérificatrice générale.


Premièrement, les coûts associés au salaire des médecins ont explosé et dépassent de 415 M$ l’enveloppe prévue pour la période 2010-2015. Québec avait sous-évalué la croissance de la pratique médicale des spécialistes. Ils ont obtenu 384 millions $ de plus. Les omnipraticiens ont hérité de la balance. La Fédération des médecins spécialistes réplique que davantage de soins ont été donnés et que ses membres ne l’ont pas volé. La VG souligne toutefois que le ministère, pour éponger la facture, a dû puiser dans ses autres budgets.


À cette somme s’ajoute un 400 M$ qui devait être économisé par le gouvernement Couillard à la suite d’une entente sur l’étalement de la rémunération des médecins. À l’époque, la Fédération des médecins spécialistes avait accepté de laisser l’argent sur la table. «Cette économie-là ne sera pas au rendez-vous», a soutenu Guylaine Leclerc vendredi lors du dépôt de son document. Québec pourrait réussir à en conserver une partie, mais «à notre avis l'économie devrait être nulle». Du côté du cabinet du ministre Gaétan Barrette, on réplique qu’on en récupérera une partie.


La VG s’attaque par ailleurs aux incitatifs bidons donnés aux médecins pour des objectifs déjà atteints. «Je ne sais pas si on peut parler de bonis, mais disons que ce sont des objectifs très facilement atteignables», a affirmé Mme Lecerc, pince-sans-rire. Ces mesures incitatives, «sauf quelques exceptions» ne sont accompagnées «d’aucune cible ni d’aucun indicateur permettant d’évaluer le degré d’efficacité de celles-ci.»


La RAMQ se ferme les yeux


La VG dénonce par ailleurs le manque de contrôle de la RAMQ sur l’honoraire des médecins. Seuls 2 % d’entre eux se sont fait contrôler en 2014. Cette situation laisse croire que de nombreuses erreurs peuvent se glisser dans les factures. Mme Leclerc étaye son analyse avec plusieurs exemples. Une réclamation de 337 000 d’un médecin s’est finalement réglée par trois fois moins, souligne-t-elle.


Il est étonnant à son avis que la RAMQ ne fasse pas davantage de vérifications. «Certains modes de rémunération et certaines mesures incitatives sont peu ou pas contrôlés a posteriori», note-t-elle.




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