Denis Coderre a affirmé hier qu’il refusait que la loi sur la neutralité religieuse débattue et présentée par le gouvernement québécois s’applique à la ville de Montréal. Au nom de la diversité, il veut s’y soustraire.
Il va jusqu’à dire que Montréal est une ville autonome, comme s’il s’agissait d’une société distincte sur le sol québécois, ayant peu en commun avec le Québec francophone.
Denis Coderre semble dire : que Québec fasse ce qu’il veut en matière de laïcité, mais la métropole adhère au multiculturalisme et n’entend pas changer d’idée.
Montréal
Une telle déclaration correspond aussi à la personnalité d’un maire qui se croit seul maître de son île.
Pourtant, la déclaration de Denis Coderre ne surprend pas. Car la tentation de séparer Montréal du reste du Québec se fait sentir depuis plusieurs années, déjà.
On se rappellera le débat sur la charte des valeurs de 2013-2014. Tous les candidats à la mairie souhaitaient que Montréal puisse s’y soustraire.
Un jour, n’en doutons pas, on en entendra plusieurs demander la suspension de la loi 101 sur l’île de Montréal. Encore une fois, on nous vendra cette exemption au nom de la diversité.
On ajoutera probablement que la loi 101 est nuisible à la vitalité économique de la métropole, et que la mondialisation exigerait qu’on se délivre du carcan du français obligatoire.
Mais cette philosophie n’est pas réservée aux élites. Elle façonne de plus en plus la vie de tous les jours.
Les Québécois francophones de Montréal, par exemple, se perçoivent de moins en moins comme les membres d’une majorité présente à la grandeur du Québec, mais comme une communauté parmi d’autres au sein d’un nouveau peuple, le peuple montréalais.
Pire que tout : ils acceptent souvent ce nouveau statut et s’en font une fierté. Le peuple montréalais serait bilingue et multiculturel. Il parle joyeusement franglais. C’est ce qu’on pourrait appeler le montréalisme.
Si le Québec faisait un jour son indépendance, ne doutons pas que les montréalistes réclameraient d’une manière ou d’une autre la partition de la métropole, et peut-être même son rattachement au Canada.
Mépris
Cette vision repose sur un vrai mépris pour le Québec francophone, et particulièrement, pour le Québec des régions. On se le représente comme un repaire de tarés, fermés sur le monde et pas vraiment évolués. Il serait trop homogène.
Ceux qui se passionnent pour l’intolérance devraient s’intéresser au mépris bien plus répandu qu’on ne le croit à l’endroit des Québécois francophones. Ils sont l’objet d’une vraie condescendance.
D’ailleurs, se dire Montréalais, c’est souvent une manière de ne pas se dire Québécois.
Chose certaine, il faudrait pourtant ramener le maire de Montréal dans le monde réel qui, pour l’instant, n’est pas soumis à sa volonté toute-puissante, même si cela lui semble étrange.
Montréal est une ville québécoise et son avenir concerne l’ensemble de la nation, surtout quand il est question d’immigration, d’intégration et de laïcité. Denis Coderre devra s’y faire.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé