Le chef caquiste François Legault vient certes de faire une acquisition enviable en mettant la main sur Christian Dubé, le Monsieur Québec inc. de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Mais...
Comme il deviendra un ministre clé si la CAQ remporte les élections du 1er octobre, il serait important pour l’électorat de connaître sa position personnelle sur 4 dossiers controversés qui, à mes yeux, ont miné la crédibilité de la Caisse de dépôt et placement du Québec depuis son arrivée en septembre 2014 au poste de premier vice-président, Québec.
LE REM INDIEN
Dans le dossier du REM de la Caisse, un projet entièrement financé par nos impôts et nos épargnes, trouve-t-il normal que les trains soient fabriqués en Inde, alors que l’usine de Bombardier de La Pocatière comptait sur ce lucratif contrat pour survivre ?
L’achat des trains indiens a tellement mis le gouvernement Couillard dans l’embarras qu’il a décidé de devancer le remplacement des wagons du métro de Montréal en accordant un contrat de plusieurs centaines de millions à l’usine de La Pocatière de Bombardier.
Dans son rôle de Monsieur Québec inc., comment justifie-t-il que la Caisse ait préféré accorder le contrat des trains du REM à la multinationale Alstom, le grand compétiteur de Bombardier Transport où la Caisse a investi 2 milliards de dollars dans sa survie ?
L’AMÉRICAINE RONA
Si la multinationale américaine Lowe’s a finalement réussi à mettre le grappin sur RONA, c’est parce que la Caisse a accepté de céder son gros bloc d’actions de RONA. C’était une condition primordiale pour Lowe’s. Et c’est le grand patron Michael Sabia, lui-même, qui a donné le feu vert à la direction de Lowe’s.
Il serait intéressant de connaître la position de Christian Dubé dans ce dossier purement québécois. Était-il grandement favorable à la vente de RONA, moyennement favorable, peu favorable ou contre ?
Et aujourd’hui, en tant que candidat d’un parti qui prône la protection des sièges sociaux québécois, voit-il la vente de RONA comme une bonne ou mauvaise affaire pour le Québec ?
LA FRANÇAISE CAMSO
Sous sa férule à la Caisse, Dubé a également laissé partir la société québécoise Camso (un fabricant mondial de pneus spécialisés) qui est passée dans le giron de la multinationale française Michelin. Étant le plus gros actionnaire de Camso, la Caisse a joué un rôle majeur dans la vente de cet autre fleuron québécois.
Lors de son arrivée à la Caisse, Michael Sabia disait de lui : « M. Dubé connaît intimement l’économie du Québec. Il comprend pourquoi il est impératif que les entreprises du Québec se mondialisent... »
Pour se mondialiser, fallait-il que Camso soit vendue à Michelin ?
LES PARADIS FISCAUX
La Caisse détient des actifs d’environ 23 milliards $ dans les paradis fiscaux, dont les îles Caïmans, les Bermudes, Guernesey, Jersey, Luxembourg, Panama. C’est l’une des institutions publiques les plus actives au monde dans les paradis fiscaux.
La Caisse se défend en disant que ça lui permet d’éviter de payer de l’impôt au profit des Québécois.
Question : endosse-t-il cette stratégie fiscale qui va à l’encontre de la lutte aux paradis fiscaux ?