Paul Journet - Des sympathisants du Mouvement Montréal français (MMF) se sont réunis hier au parc Jeanne-Mance pour exhorter Québec à appliquer et à renforcer la Loi 101.
La députée bloquiste Maria Mourani, les acteurs Emmanuel Bilodeau et Luc Picard, Jean Dorion, de la Société Saint-Jean Baptiste ainsi que des représentants syndicaux (FTQ, CSN, CSQ et l'UDA) se sont notamment adressés à la foule, réunie en face du monument à George-Étienne Cartier. Loco Locass et Yves Lambert, entre autres, ont aussi offert un spectacle. Un peu moins de 2000 personnes ont participé au rassemblement, selon l'organisation.
«Ce qu'on dénonce, ce n'est pas le bilinguisme individuel, mais plutôt le bilinguisme institutionnel. Il signifie la mort du français à long terme. On veut donc que le français devienne la seule véritable langue officielle du Québec», a expliqué Mario Beaulieu, président du MMF.
Selon lui, la voie politique est bloquée. «Aucun parti politique ne propose de solution. C'est pourquoi nous organisons cette manifestation aujourd'hui: pour sensibiliser la population à notre cause et pour inciter les élus à bouger.»
Fondé en 2006, le MMF compte environ 5000 sympathisants. La semaine dernière, le groupe a présenté une pétition de 20 000 signatures à l'Assemblée nationale. Il soutient que, après 200 modifications en 30 ans, la loi 101 est édentée.
Il demande trois choses: que la loi 101 soit appliquée, qu'elle soit renforcée et, plus particulièrement, qu'entre en vigueur l'article 16, qui prévoit l'usage exclusif du français dans les communications entre le gouvernement et les entreprises établies au Québec.
«Un exemple de problème actuel, c'est que les hôpitaux anglophones doivent seulement remettre un résumé (de diagnostic) en français. Pas un rapport complet. C'est inacceptable. Et ça empire à cause de la fusion du seul hôpital francophone de l'ouest de l'île avec celui de McGill», déplore Mario Beaulieu.
Parmi les renforcements proposés, le MMF demande qu'on énonce clairement que les institutions peuvent offrir des services en anglais seulement dans les secteurs desservant les minorités anglophones historiques.
«Par exemple, les quartiers de Côte-des-Neiges ou de Parc-Extension ne sont pas historiquement anglophones, affirme Mario Beaulieu. Or, trois fois sur quatre, le gouvernement y sert les allophones en anglais. On anglicise les nouveaux arrivants en agissant comme ça.»
Selon le MMF, le problème dépasse la politique. Il est aussi culturel. Le groupe dénonce le «réflexe de minoritaire». Il cite l'exemple d'une étude non dévoilée de l'Office québécois de la langue française selon laquelle environ 50% des travailleurs francophones utilisent l'anglais comme langue commune avec leurs collègues anglophones (en 2001-2002).
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