Les autorités de santé publique restreignent l'accès à huit régions plus vulnérables pour les protéger du coronavirus, alors que le bilan des personnes infectées continue de s’alourdir au Québec.
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Une trentaine de barrages policiers ont été érigés depuis samedi après-midi sur les grands axes routiers menant à l’Est et au Nord de la province pour contrôler les allées et venues.
Seuls les déplacements jugés essentiels seront dorénavant permis au Bas Saint-Laurent, en Abitibi-Témiscamingue, sur la Côte-Nord, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, dans le Nord du Québec, au Nunavik et sur le territoire cris de la Baie James. Les simples voyageurs seront refoulés.
«Tout va être interdit, toutes allées et venues, sauf considérées essentielles, et par essentielle on veut dire tout ce qui se rapporte aux services essentiels tels qu'on suit dans la liste qu'on a publiée il y a quelques jours, tout ce qui touche la santé et tout ce qui touche l'humanitaire», a souligné Geneviève Guilbault, qui pilotait samedi la conférence de presse quotidienne sur le coronavirus, en remplacement de son chef François Legault, en congé.
Le gouvernement invite les citoyens qui prévoyaient faire les emplettes pour un parent vieillissant habitant dans une autre région à trouver une alternative. «Si le parent en question peut se débrouiller autrement grâce à un voisin, un ami ou un autre membre de la famille qui vit dans la même région, (...) il faut absolument prioriser cette solution», a insisté celle qui est également ministre de la Sécurité publique.
Les citoyens vont devoir s'en remettre au bon jugement des policiers de la Sureté du Québec qui détermineront si leur déplacement est jugé essentiel. « C'est sûr qu'on va s'enquérir sur le motif du déplacement. Ce sera regardé à la pièce », a indiqué la porte-parole Ann Mathieu.
Décès: des gens de 80 ans et plus en majorité
Les huit régions éloignées étaient jusqu’ici passablement épargnées par la COVID-19. Puisque ces communautés «sont plus isolées» et que la population y est plus âgée qu’ailleurs dans la province, le temps est venu de les mettre à l’abri, a fait valoir le Directeur national de la santé publique.
Il s’agit d’une mesure préventive. «On met un filtre pour retarder l'importation vers ces régions-là», a insisté le Dr Horacio Arruda.
En effet, la majorité des Québécois qui sont décédés jusqu’à maintenant des suites d’une infection au coronavirus étaient âgés entre 80 et 89 ans. Deux personnes avaient 90 ans et plus, mais il n’y a pour le moment aucun décès lié au virus chez des citoyens de moins de 60 ans.
Le bilan s’alourdit
Le Québec compte désormais 2498 personnes infectées par la COVID-19, une hausse de 477 cas depuis vendredi. 22 personnes en sont décédées jusqu’à maintenant. Il y a actuellement 164 citoyens hospitalisés en raison du coronavirus, dont 57 aux soins intensifs. Montréal et l’Estrie sont toujours les principaux foyers de l’épidémie.
Mais le Directeur national de la santé publique ne juge pas la situation alarmante et met en garde contre les comparaisons avec les autres provinces.
La semaine de relâche, qui amène bon nombre de Québécois à voyager à travers le monde, a contribué à la propagation du virus.
«On avait les frontières qui n'étaient pas fermées à l'Italie puis à la France, (des voyageurs) qui n'allaient pas nécessairement en Colombie-Britannique, ce qui a fait qu'on a peut-être plus de bombardement de l'extérieur».
– Avec la collaboration d'Amélie St-Yves
Régions fermées
Déplacements permis
- Les camions de marchandises de produits essentiels, comme les aliments et les médicaments
- Les travailleurs du réseau de la santé
- Les pompiers et policiers
- Les travailleurs humanitaires
Déplacements refusés
- Un citoyen voulant se rendre à son chalet
- Un citoyen rendant visite à sa famille