HISTOIRE

Que représente le duplessisme ?

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« Il a œuvré à ce que le Québec devienne un véritable État national, à la fois sur le plan symbolique, avec le drapeau, mais aussi de manière très concrète, avec l’impôt provincial. »


Lorsque Gabriel Nadeau-Dubois s’est levé pour traiter François Legault de duplessiste, ce n’était pas pour lui faire un compliment. 


GND mobilisait la légende noire de Duplessis, construite à partir de 1960, quand on l’a transformé en Grand Méchant de l’histoire du Québec. 


Cette polémique nous oblige à nous demander ce que représente le duplessisme, au-delà des caricatures faciles. 


Survivance


Car si nous savons tous ce qu’il faut reprocher à Duplessis, si nous connaissons ses défauts, il nous faut aussi reconnaître qu’il a été réélu sans cesse par les Québécois, de 1936 à 1939, et de 1944 à 1959. 


Simplement parce qu’ils étaient trop abrutis pour comprendre qu’il les écrasait et les entretenait dans l’ignorance ? Ou parce qu’ils lui reconnaissaient certaines vertus politiques qu’on a oubliées depuis ?


S’il y a une chose à conserver du duplessisme, c’est la conscience intime que la vie du peuple québécois est un combat de tous les instants. 


Duplessis a mené une bataille active contre ce qu’on appelait alors l’assimilation, soit la disparition progressive des Canadiens français. Il militait pour la survivance.









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Il s’est aussi battu avec acharnement contre la volonté centralisatrice d’Ottawa, après la Deuxième Guerre mondiale. Sa grande bataille fut celle de l’autonomie provinciale alors que l’État fédéral cherchait à transformer pour de bon les provinces en grosses municipalités. 


Duplessis savait que moins les Canadiens français pèseraient démographiquement dans le Canada, moins ils auraient de pouvoir collectivement. 


Il savait surtout, et cette chose est essentielle à rappeler, que le seul pouvoir dont ils disposent collectivement est à Québec. Autrement dit, la démographie commande le destin des peuples. Il a œuvré à ce que le Québec devienne un véritable État national, à la fois sur le plan symbolique, avec le drapeau, mais aussi de manière très concrète, avec l’impôt provincial.


Disons-le dans les mots d’aujourd’hui : si la majorité historique francophone continue de régresser démographiquement, les Québécois deviendront étrangers et minoritaires chez eux. 


Il suffit de regarder la carte électorale des dernières élections fédérales pour le constater. Est-ce que quelqu’un fait vraiment semblant de ne pas savoir pourquoi les nationalistes sont désormais chassés politiquement de Montréal et de Laval ? 


Est-ce que quelqu’un fait vraiment semblant de ne pas savoir pourquoi le même mouvement commence à s’imposer sur la Rive-Sud ? Les rapports de force politico-linguistiques sont des rapports démographiques. Duplessis, malgré ses mille défauts, ne l’aurait pas oublié. 


Nationalisme


Mais il faudrait ajouter quelque chose. 


François Legault se présente, comme le défenseur de notre langue, de notre culture, de nos pouvoirs. C’est très bien. 


Mais posons la question plus clairement : contre quoi nous défend-il ? Contre le régime fédéral canadien, multiculturaliste, hostile au fait français et au peuple québécois. 


Pourquoi ne pas enfin nous arracher à ce régime où nous sommes condamnés à être toujours plus minoritaires et où nous devons nous justifier d’exister ?


Duplessis y avait pensé. François Legault l’a déjà voulu. Il ne serait pas mal qu’il le veuille à nouveau.












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