Les Nouveaux Démocrates ont compris rapidement

Que penserait Nyborg de Québec solidaire ?

Mais les quésolistes y ont mis 18 ans

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Tribune libre

     J’ai revu récemment l’excellente télésérie danoise Borgen, une femme au pouvoir [1] (2010-2012). La 3e saison a particulièrement retenu mon attention.


     Le personnage principal, Birgitte Nyborg, l’ex-première ministre, crée un nouveau parti politique : les Nouveaux Démocrates. Au début, le local loué pour écrire le programme bourdonne de personnes aux idées hétéroclites. Wikipédia fait un bon résumé : « Birgitte et Jon, devant la diversité difficilement gérable des composantes de leur parti, décident de reprendre les choses en mains, remerciant toutes les personnes mobilisées et actives au sein du parti, tout en rappelant qu'une seule et même formation ne saurait accueillir tant d'idéaux et de valeurs, parfois plus utopistes que pragmatiques. » [2]


     Décision est prise de former un noyau composé essentiellement des députés qui ont rejoint Nyborg, de professionnels (comme un Nobel de l’économie) et de conseillers politiques. À partir de ce moment, tout marche rondement.


     Cela m’a fait penser aux récentes déconvenues de Québec solidaire (QS). Ce qu’ont fait Gabriel Nadeau-Dubois et les autres députés quésolistes à Jonquière, c’est en gros ce qu’ont fait Nyborg et son cercle rapproché. Pour être pertinent, le programme d’un parti politique doit être concocté par des personnes d’expérience, rompues à la politique. Le politburo de QS ne fait pas de politique active, c’est pourquoi ses attentes sont souvent irréalistes. Et c’est pourtant lui qui dirige le parti.


     Nyborg et ses proches ont compris en quelques semaines qu’il fallait davantage de pragmatisme, mais cela a pris 18 ans à QS pour en arriver aux mêmes conclusions. Cela dit, il reste beaucoup de travail à ce parti pour rendre son programme acceptable. Par exemple, convoquer une Assemblée constituante [3] pour écrire une constitution et préparer l’indépendance quand rien ne lie les citoyens invités (comme c’est le cas pour un jury), ça tient peut-être la route pour le politburo, mais pas pour les Québécois.


Sylvio Le Blanc




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