Il est inconcevable de payer des études onéreuses à quelqu'un pour qu'il déguerpisse dès la réception de son diplôme et aille s'enrichir ailleurs en s'y établissant pour de bon.
Les sommes d'argent investies dans sa formation scolaire ne le sont pas seulement pour lui sur le plan individuel, mais comportent une dimension d'utilité collective.
Cet investissement dans l'éducation doit répondre aux besoins de main-d'oeuvre du marché du travail et profiter ultimement à l'ensemble de la société québécoise. C'est la conception généralement acceptée du bien public.
Par exemple, on évalue que former un médecin peut coûter jusqu'à 500 000$. C'est pour profiter à tous les Québécois que cet argent a été investi. À bien y penser, ce sont eux les citoyens qui ont payé tous ces frais.
L'opportuniste de n'importe quelle discipline qui se fait payer des études coûteuses pour aller s'enrichir ailleurs doit être pénalisé et pointé du doigt comme le vil profiteur qu'il est.
On pourrait dire que nous avons tous, en tant que citoyens privilégiés, contracté une dette de reconnaissance envers la société québécoise qui nous a fourni tant d'avantages que bien peu d'autres pays peuvent égaler. C'est en travaillant pour elle et en payant nos impôts que nous pouvons acquitter cette dette. C'est une simple question d'éthique. Un juste retour du balancier.
Qu'on voit la chose comme une forme de service rendu à la communauté par reconnaissance.
Tous les diplômés qui quittent le Québec dès la fin de leurs études devraient être tenus de rembourser intégralement et immédiatement le coût de leurs études.
Pas seulement les prêts et bourses, mais le coût estimé de la formation totale. Cessons de se faire rouler sans rien dire.
De plus, toutes les personnes qui émigrent pour aller travailler à l'extérieur du Québec contribuent au fléau de l'exode des cerveaux. Au lieu que leurs compétences nouvellement acquises contribuent à l'essor du Québec, ils en feront profiter des étrangers au lieu des nôtres, ce qui en fait un geste d'une moralité douteuse, pour ne pas dire carrément malhonnête.
Ce n'est pas sans rappeler ces joueurs de hockey québécois qui ont joué et fait fortune dans la LNH aux États-Unis. Ils y ont souvent rencontré leur femme. Ils se sont établis là-bas, ont eu des enfants américains et ne sont jamais revenus, comme ils auraient pourtant pu le faire à la fin de leur carrière active. Pas un traître sou de leur fortune ne profitera jamais à la société québécoise. La perte nette s'avère totale.
C'est dans le même ordre d'idée que quelqu'un qui va vivre plus qu'un certain temps hors Québec perd son assurance-maladie. Il faut vivre et travailler ici pour ne pas perdre certains avantages qui nous ont été accordés sous conditions. Quoi de plus normal?
On pourrait établir à 10 ans la période où le finissant ne peut aller travailler à temps plein ailleurs sans encourir de sanctions, ceci pour s'assurer qu'il ne nous fera pas faux bond à la première occasion.
Que cette sanction soit simplement perçue comme une mesure dissuasive visant à décourager de poser le geste égoïste.
On peut bien entendu envisager des cas d'exception comme un contrat d'une durée limitée à l'étranger visant à acquérir des compétences précises ou une expérience plus pointue dans son champ d'activité.
On parle ici de ceux qui ont planifié de longue date de quitter le Québec pour aller s'établir ailleurs dans le but d'y faire carrière en permanence.
Faut-il souligner que l'incidence la plus élevée de ce phénomène condamnable semble se retrouver chez les anglophones...
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1 commentaire
Gilles Quenneville Répondre
2 août 2018Il nous faut avoir les moyens de nos ambitions.
Ils nous en coûtent pas loin de 500 mille dollars pour former un étudiant en ingénierie ou en médecine au Québec. Cela sous formes de subventions aux universités. Les diplômés ont alors libre choix des conditions géographiques et ce sans redonner à l’état à part qu’ils devront payer leurs impôts et leurs taxes comme tout le monde.
Et certains d’entre eux choisiront même de s’expatrier pour exercer leurs professions aux profit d’autres pays et sociétés que les nôtres. Ce qui est injuste pour les payeurs de taxes qui leur ont permis d’acquérir des connaissances et des compétences.
Depuis des années les étudiants revendiquent la gratuité des frais scolaires pourtant abordables si on les comparent à ceux des autres provinces, celles de nos voisins du sud ou encore ceux du continent Européen.
Il est possible d’offrir cette gratuité à nos jeunes québécois mais au rithme ou vont les dépenses et les coûts pour les payeurs de taxes, plusieurs questions se posent.
En avons nous vraiment les moyens ?
La réponse n’est pas si simple mais il y a des solutions et des approches à examiner pour que tout les citoyens soient gagnants autant que nos étudiants actuels et à venir.
UN MODÈLE d’ENGAGEMENT
La richesse répartie de la manière la plus équitable et naturelle sur notre planète est le cerveau humain.
Si cette richesse n’est pas mis en valeur et favorisée, les cerveaux quittent leurs terres natales et enrichissent ainsi les autres pays et sociétés.
Il nous faut instaurer un système de contribution obligatoire pour compenser les coûts inérants à la formation universitaire et stimuler nos cerveaux de manière équitable et gagnante.
Ainsi, par exemple, un finissant diplômé en médecine devrait avoir l’obligation de servir son pays pendant une période de 18 ou 24 mois en région en fuise de remboursement et reconnaissance envers son pays. Nous connaissons tous le manque de main d’oeuvre en siences humaines en région.
Ceux qui ne voudront pas de cette offre devront payer leurs frais de scolarité plus cher que les frais actuels si ils pratiquent leur profession chez nous. Si ils désirent pratiquer ailleurs ils devront rembouser une prime à l’état en compensation.
Il faut avoir les moyens de ses ambitions.
Gilles Quenneville