INTERCULTURALISME OU MULTICULTURALISME

Quatre trente sous pour une piastre

Tribune libre

Trois ans après la Commission Bouchard-Taylor, son co-président, le sociologue Gérard Bouchard, souhaite relancer le débat sur les accommodements culturels et religieux lors d’un symposium international sur l’interculturalisme qui se tiendra à Montréal du 25 au 27 mai.
Rappelons que dans le rapport de la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles, Gérard Bouchard et Charles Taylor préconisaient le remplacement du multiculturalisme par l’interculturalisme.
Certains observateurs et acteurs politiques plus lucides que d’autres — dont le chef du Parti indépendantiste Éric Tremblay (http://www.vigile.net/A-Rome-fais-comme-les-Romains) et l’intellectuel Mathieu Bock-Côté (http://www.vigile.net/Interculturalisme-et) — ont dévoilé la supercherie Bouchard-Taylor : l’interculturalisme n’est rien d’autre que le multiculturalisme canadien québécisé.
Le 15 mars 2011, le philosophe Charles Taylor, co-président de la Commission Bouchard-Taylor, leur donne raison dans une entrevue à la revue française Le Point : «Le multiculturalisme canadien est tout simplement une politique d'intégration, qui vise justement à décloisonner les communautés d'immigrants. Cette politique se soucie d'enseigner à tous les immigrants les deux langues nationales (anglais et français) ; elle veut favoriser une politique de contact, d'ouverture et de dialogue culturel, pour éviter les replis communautaires. Quant à l'interculturalisme, ce n'est pas bien différent. À cette différence près qu'au Québec, il fallait que la politique d'intégration puisse tenir compte d'un élément fondamental aux yeux de la population : la survie de la langue française. L'interculturalisme souligne cette spécificité. Mais le multiculturalisme et l'interculturalisme ne diffèrent pas fondamentalement».
Dans un texte publié dans le quotidien The Gazette le 7 mars dernier, le directeur général de l’Association des études canadiennes Jack Jedwab écrivait que de changer la notion de multiculturalisme pour celle d’interculturalisme était un exercice superficiel de “branding”.
En bon québécois, on dirait que changer le multiculturalisme par l’interculturalisme revient à changer quatre trente sous pour une piastre.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2011

    =Peu importe les termes les Québecois doivent comprendre l'importance de l'intégration et du démantèlement des ghettos racistes à l'anglos.
    =Notre Nation Québecoise ne doit pas imiter les nations colonisatrices qui divisent pour dominer au lieu d'intégrer .
    = Le Québec aurait raison de rechercher l'unilinguisme français dans toustes les institutions et tous les emplois car la paix sociale en dépend
    = Le Québec doit éviter de se fermer le monde en apprenant à ses enfants une seule et même langue seconde au lieu d'offrir des choix vers les langues des divers continents culturels
    = Le Québec doit se méfier comme la peste de l'inter-nationalisme et à la fois d'un nationalisme impérialiste .
    = Intégrer n'est pas détruire mais enrichir .
    Tétraèdre