Quand le Parti libéral fédéral avait décidé que les Acadiens n’étaient pas une nation, eux…

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Après avoir refusé de s’excuser pour la Déportation, le fédéral nia le statut de nation aux Acadiens

À la suite de la récente reconnaissance du Parlement canadien que le peuple québécois était une « NATION », il  faudrait se rappeler qu'une fête nationale acadiennel, le 15 Août, avait été choisie par le peuple acadien lui-même en 1881. Et voilà que 122 ans plus tard, en 2003, le gouvernement libéral de Jean Chrétiein a osé instrumentaliser la fête nationale acadienne avec le projet de loi S-5, geste qui avait alors été interprété comme une initiative de prix de consolation, un enrobage sucré pour la pilule amère qu'on a fait avaler aux Acadiens après qu'une majorité de la députation libérale à la Chambre des communes y compris presque tout son caucus « acadien » avait défait une motion voulant que la Couronne britannique simplement reconnaisse les faits entourant la Déportation.


L’article 1 de ce projet de loi sanctionné le 19 juin 2003, qui se targue d’instituer une «fête nationale des Acadiens, est suivi de l’Article 2 qui constitue une volte-face fort sournoise grâce à la sénatrice libérale Rose-Marie Losier-Cool qui vient renchérir la définition du mot «nationale» eu égard à la désignation de« fête nationale» acadienne car il est écrit à l’article 2 que : Sa Majesté, sur l’avis et avec le consentement du Sénat de la Chambre des communes du Canada, édicte... Dans la présente loi « nationale»  s'entend : qui intéresse tous les citoyens du pays sur l'ensemble du territoire canadien ». 


Pas seulement que le Parti libéral du Canada a sournoisement instrumentalisé la fête nationale acadienne en 2003 en se la réinstituant une fête nationale canadienne mais d’un seul coup l’a dénationalisée dans son article 2.


Les Acadiens ne seraient donc pas une nation puisque la définition du Parti libéral fédéral dans la loi quant à l’expression« fête nationale» ne se référe pas spécifiquement aux Acadiens mais prend la peine de préciser que «nationale» se réfère à tous les citoyens du pays sur l'ensemble du territoire canadien. Parlons d’usurpation des symboles acadiens par le Canada, en l’occurrence le Parti liberal fédéral.


Pour des pendules à l’heure, monsieur Trudeau?


David Le Gallant

Mont-Carmel, Î.-P.-É.

 



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1 commentaire

  • Gilles Verrier Répondre

    9 juillet 2021

    Je soutiens la nation acadienne socio-culturelle et historique dans sa réclamation d’une reconnaissance statutaire par Ottawa et je salue l'énergie déployée par David Le Gallant et ses collègues pour y arriver.

    Par la même occasion, il importe de faire quelques rappels utiles. La nation acadienne et la nation canadienne-française sont des nations sœurs qui ont beaucoup en commun. Elles sont d’abord toutes deux sorties du giron de la Nouvelle-France, participant ensemble à une épopée d’un siècle et demi de présence, d’acclimatation et de naturalisation françaises en Amérique. Elles ont toutes deux subies une guerre de Conquête aux effets dévastateurs, qui entravent depuis ce temps la stabilisation de leur existence, leur émancipation et leur prospérité. Sous l’effet de la Conquête, elles sont devenues toutes deux autochtones (d’ascendance européenne - v. le mot autochtone au dictionnaire) et elles ont subi la dévalorisation et souvent la répression de leur langue commune. Elles vivent la précarité d’une mise en minorité croissante dans un deuxième Canada, dont le peuplement s’est poursuivi sous l’égide du nouveau régime anglais et anglicisant.


    Les deux peuples fondateurs du Canada (dans le sens européen), nations socio-culturelles et historiques incontestables, ont tout intérêt à unir leurs forces pour que leur statut soit reconnu par l’État fédéral. Aujourd’hui, les circonstances pour le faire sont plus favorables qu’on pourrait le penser, puisque cette démarche pourrait également intéresser les peuples autochtones pré-européens. Ils réclament, eux aussi, unanimement, une amélioration de leur statut qui porte en elle une remise en question des institutions canadiennes. Une refondation constitutionnelle du Canada, basée sur la reconnaissance et les droits de ces trois entités historiquement constituées, témoignages vivants de la diversité écologique des organisations humaines, additionnées de l’anglophonie multiculturelle et post-nationale, ou tout autre nom que cette dernière population voudra se donner, n’est donc pas à écarter. 


    Il vient un temps où les institutions politiques doivent s'accorder avec les réalités humaines. Pour sauvegarder la diversité bien comprise, les peuples historiquement constitués ont le devoir de se perpétuer dans leur être.