Un des faits marquants de la présente campagne aura été la montée médiatique de Québec solidaire, qui est parvenu à se placer au centre du jeu politique. Ce parti où convergent les tendances de la gauche radicale n’a rien d’une gentillette formation politique sociale-démocrate.
Acharnement
Le PQ, pris de panique devant la montée de QS, s’est montré à son endroit d’une virulence inattendue, alors qu’encore hier, il voulait faire alliance avec lui. Cela dit, si on a raison de dire que depuis une semaine, le PQ s’acharne sur QS, on ne devrait pas oublier d’ajouter que depuis des années, QS s’acharne sur le PQ.
Ce n’est pourtant pas à cause de son idéologie que QS gagne du terrain. Au-delà de son noyau électoral, ceux qui viennent à QS le font d’abord à partir d’un réflexe protestataire pour s’opposer au système politique dans son ensemble. Dans notre système politique, comme plusieurs l’ont noté, QS occupe la place d’un parti populiste, même s’il s’agit d’un populisme « de gauche », qui prétend représenter le « vrai monde », comme s’il avait le monopole du peuple. D’une certaine manière, on vote QS comme on a longtemps voté pour les populistes en Europe : pour s’opposer au monde tel qu’il ne va pas et envoyer un signal de mécontentement.
Mais le vote protestataire se retourne généralement contre ceux qui le pratiquent. On met tous les autres partis dans le même sac sans se rendre compte qu’il y a de profondes différences entre eux. Lundi prochain, dans deux jours, plus de 80 % des Québécois francophones voteront contre le Parti libéral du Québec.
PLQ
Et pourtant, ce parti qui leur est hostile a de bonnes chances de garder le pouvoir, en bonne partie parce que des électeurs décideront de faire un bras d’honneur au système plutôt que de voter pour un parti imparfait, mais réaliste.