Adulés et choyés par ceux qu’ils prétendent combattre, les dirigeants de QS récidivent (1) à la “Une” de Cyberpresse, en réitérant, dans un curieux mélange de cynisme et de naïveté, leur prétention à détenir ultimement le pouvoir sur l’Assemblée nationale et la gouvernance du Québec, à travers la notion antidémocratique de «balance du pouvoir».
Selon le journaliste de La Presse, Pierre-André Normandin, «Québec solidaire souhaite l'élection d'un gouvernement minoritaire du Parti québécois afin de détenir la balance du pouvoir» (2).
La prétention de QS à agir «de manière responsable» (1 et 2) est à considérer à la lumière du style d’action auquel ce groupe nous a habitué, pas seulement dans sa propension à affirmer promouvoir l’indépendance nationale tout en s’impliquant dans la défense active du fédéralisme, mais aussi ses menaces très bienvenues dans le camp multiculturaliste/néolibéral…, contre le projet de laïcité ainsi que contre les politiques de défense de la culture, de l’identité et de la langue québécoises, mis de l’avant par le PQ !
En fait de “démocratie” et de “responsabilité”, on repassera … le temps qu’une partie des sympathisants acritiques de QS réalisent que le “tordage de bras” que ce parti se propose d’effectuer à l’encontre du PQ, soit … irréalisable dans le cas d’un gouvernement péquiste majoritaire, ou bien carrément odieux et antidémocratique dans le cas d’un gouvernement péquiste minoritaire.
Les petit-bourgeois “radicaux” qui, à la direction du véhicule politique qu’est QS, prétendent prendre le Québec en otage à travers une stratégie politique perverse, qui ont aussi l’impudente velléité de nous imposer leur moralisme multiculturaliste et rétrograde, ne semblent pas réaliser qu’ils préparent, comme les groupes “ml” dont ils sont issus, un inévitable suicide politique !
Les citoyens qui auront eu la faiblesse de soi-disant «voter avec leur cœur» comme le demande QS, à défaut de connaître les orientations politiques et stratégiques réelles de ce parti, pourront bien regretter de n’avoir pas soutenu une démarche progressiste et indépendantistes avec le PQ, mais ils se seront mis objectivement hors de la marche historique du peuple québécois … !
Yves Claudé
(1) «Amir Khadir et Françoise David au Devoir - «On veut tirer le PQ vers le centre gauche»», Le Devoir, 31 août 2012.
(2) «Québec solidaire se prédit au moins 4 députés», Pierre-André Normandin, La Presse, 3 septembre 2012.
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6 commentaires
Pascal Audry Répondre
6 septembre 2012À Nicolas : comme disait le grand Pierre Falardeau, mettre des conditions à la liberté, et se prétendre progressiste... la notion de liberté est en soi et pour elle-même. Laissons le peuple québécois sortir de la cage du fédéralisme canadian. Il fera ses choix par lui-même ensuite.
Archives de Vigile Répondre
5 septembre 2012@Jean-François-le-Québécois
Ce n'est pas qu'ils préfèrent que la nation québécoise continue de se faire assimiler, déposséder, paupériser, dans le cadre canadien actuel, c'est qu'ils considèrent que l'assimilation, la dépossession, la paupérisation est l'apanage de la droite et qu'un Québec Souverain de droite tel que le propose le PQ ne l'empêchera pas.
Ensuite, sachez que pour eux, le PQ n'est pas nécessairement plus à gauche que le PLQ, si on énumère l'héritage de Lucien Bouchard, le PQ aura été plus à droite que le PLQ. À titre d'exemple, le salaire minimum a beaucoup plus rapidement évoluer sous le PLQ ces 9 dernières années que sous le PQ qui l'a précédé.
Yves Claudé Répondre
5 septembre 2012À Nicolas,
Le point de vue que vous exprimez est très révélateur des positions politiques de bon nombre de membres ou sympathisants de QS, des positions que ce parti n'ose pas affirmer publiquement.
Merci de votre contribution à ce sujet.
Yves Claudé
Oscar Fortin Répondre
4 septembre 2012M. Claudé, je ne comprends pas votre obstination à vous en prendre à QS sur des points qui font partie de la tradition du système démocratique du Québec et du Canada. Que Québec solidaire souhaite avoir la balance du pouvoir, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus souhaitable pour tout parti politique minoritaire? Le parti élu n’a qu’un pouvoir partiel de la part des électeurs et électrices et doit composer avec cette réalité. Je pense même que ce serait bon pour le PQ d’avoir QS comme parti ayant la balance du pouvoir. Une occasion pour ces deux partis de se rapprocher et pour les responsables de mieux se connaître. Car, n’oublions pas que QS est là pour rester et ce ne sera pas sans lui et ses sympathisants que nous gagnerons le prochain référendum. Personnellement, ce serait une formule gagnante pour les deux partis. Actuellement, les membres sont plus près les uns et les unes des autres que ne le sont les chefs. La pratique de la « politique en action » pourrait bien en faire deux grands alliés. La société que l’indépendance veut bâtir devra être inclusive, libérée de tout fanatisme et soucieuse avant tout de servir le bien commun de l’ensemble de la société.
Avec tout mon respect
Jean-François-le-Québécois Répondre
4 septembre 2012@ Nicolas:
«Ensuite, j’en connais également plusieurs progressistes qui préfèrent voter NON à un référendum, si le projet de pays n’est qu’une copie conforme du Québec Néo-Libéral et tous disent que le parti québécois est un parti de droite.»
Mais ces progressistes (?), comme vous dites, sont-ils véritablement indépendantistes?
Le PQ, un parti de droite? Tout est relatif; ils sont plus à droite que QS, soit; mais plus à gauche que le PLQ et la CAQ, bien sûr. Et je ne vous parle même pas de cette «patente» de banlieusards souffrant du syndrome, irréaliste et irresponsable, de «pas dans ma cour» terminal, que fut la défunte ADQ, et sa place sur l'échiquier politique québécois...
Alors, certains indépendantistes de gauche, vous dites, en cette époque où notre nation se meurt, préfèrent livrer le Québec pieds et poings liés, demeurer dans ce régime néo-colonial canadien, à la chance d'avoir un pays... qui ne serait pas conforme à leurs petits critères...? Ils préfèrent que la nation québécoise continue de se faire assimiler, déposséder, paupériser, dans le cadre canadien actuel, plutôt que de se donner un pays qui, ô tragédie! ne serait pas tout à fait l'égal de leur propre idéal...?
Franchement, il y a des personnes qui auraient intérêt à vite, vite, développer chez eux-mêmes, un mode de pensée adulte!!!
Archives de Vigile Répondre
4 septembre 2012Vous travaillez contre votre propre cause en lapidant à répétition Québec Solidaire, car si vous espérez atteindre 50%+1 lors d'un prochain référendum, ce n'est pas qu'avec les péquistes que vous allez réussir.
J'en connais plusieurs qui préfèrent voter NON à un référendum, si celui-ci est organisé par le PQ.
Présentement, c'est QS qui réussi le mieux à convaincre les immigrants à voter OUI, alors que le PQ par sa démarche exclusive a plutôt tendance à les inciter à voter NON.
Ensuite, j'en connais également plusieurs progressistes qui préfèrent voter NON à un référendum, si le projet de pays n'est qu'une copie conforme du Québec Néo-Libéral et tous disent que le parti québécois est un parti de droite.