Les opposants au projet de loi 3 manquaient d'épithètes, mercredi, pour discréditer la commission parlementaire sur les régimes de retraite qui a pris fin la veille.
En conférence de presse, le porte-parole de la Coalition syndicale pour la libre négociation, Marc Ranger, a accusé le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, d'avoir «bulldozé» la consultation pour mener à terme «sa mission» de «niveler les conditions de travail vers le bas», «appauvrir les employés municipaux», «couper dans les droits» et «déchirer des contrats».
En dépit de la résistance des syndicats, tout indique que le projet de loi du ministre Moreau restera intact sur les points litigieux comme le partage 50-50 entre employeurs et employés de la facture des déficits passés, l'obligation de prévoir un fonds de stabilisation et la possibilité pour les villes de suspendre temporairement l'indexation des rentes. M. Moreau a déjà indiqué qu'il souhaitait faire adopter le projet de loi dès le début de l'automne.
Les syndicats affirment que le gouvernement Couillard s'apprête à commettre une «erreur historique» en permettant la réouverture d'ententes passées conclues librement entre les parties. Une fois la brèche obtenue chez les employés municipaux, ce sont tous les autres salariés qui subiront le plan d'austérité du gouvernement libéral, a prédit M. Ranger.
La coalition soutient avoir fait la preuve, étude actuarielle à l'appui, que les régimes de retraite municipaux n'étaient pas en aussi mauvaise posture que ce que prétend le gouvernement. Mais le ministre Moreau a fait la sourde oreille, a décrié le porte-parole.
Selon Québec, le total des déficits des régimes de retraite municipaux atteindrait 3,9 milliards de dollars. Les syndicats parlent d'un manque à gagner beaucoup plus modeste, soit 2,2 milliards.
Malgré tout, la coalition syndicale ne baisse pas les bras et invite la population à participer à une marche «pacifique» à Montréal, le samedi 20 septembre. Le combat pour les retraites interpelle tous les citoyens, a souligné M. Ranger, dénonçant au passage les primes empochées par les politiciens.
«Ce n'est pas en nivelant nos conditions de travail vers le bas qu'on va améliorer le sort de tous les Québécois. (...) Le premier ministre (Philippe Couillard) est parti avec une prime de séparation de 168 000 $, est-ce que ça respectait la capacité de payer de l'ensemble des citoyens? Le ministre (Yves) Bolduc qui a fait croire qu'il serait le médecin de (je ne sais trop) combien de familles et qui a siphonné une prime, est-ce qu'il a respecté la capacité de payer des citoyens? Nous, on a négocié», a-t-il lancé.
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