Le grand patron de La Presse André Desmarais vient d'annoncer aux employés qu'il fait du quotidien un «organisme sans but lucratif (OSBL)», indépendant de son groupe.
La Presse devient ainsi un «bien public d'utilité sociale». André Desmarais affirme que c'est la décision responsable à prendre «dans les circonstances».
«Nous n'aurons désormais aucun rôle à jouer dans la gestion de l'entreprise», a expliqué M. Desmarais aux employés de La Presse.
Power Corporation injecte 50 millions $ dans cette nouvelle entité. Déjà, M. Desmarais n'écarte pas l'idée de donner plus d'argent encore que le 50 millions $ promis à l'OSBL.
Aucune perte d'emploi n'est prévue.
La loi de 1967 qui a constitué l'entreprise devrait être revue.
Financement public
«On a atteint un genre de plafonnement. C'est beaucoup plus difficile d'aller en chercher de nouvelles [ouvertures]», a admis Pierre-Elliott Levasseur, président de La Presse à ses employés, parlant des 260 000 ouvertures quotidiennes de l'application de La Presse +.
Devant ses artisans, André Desmarais a décoché une flèche bien sentie à Ottawa qui devrait selon lui aider les médias. «C'est le temps que le gouvernement fédéral avance un peu et arrête de se traîner les pieds», a-t-il laissé tomber.
M. Desmarais a ajouté que les gouvernements «ont très peur» de donner de l'argent aux journaux, pour ne pas se faire accuser «d'acheter de bonnes nouvelles».
«Il va falloir démontrer un plus grand niveau de transparence», a dit Pierre-Elliott Levasseur.
Hier, l’homme d’affaires Graeme Roustan se disait déterminé à acheter le quotidien et à transformer en profondeur son modèle d’affaires. L’ex-dirigeant de l’équipementier Bauer disait vouloir ramener une édition papier et une formule d’abonnement, disparues depuis décembre 2017