Alors que les Etats-Unis avaient annoncé la veille qu'ils se retiraient du traité sur les forces nucléaires intermédiaires (INF), Vladimir Poutine a fait savoir que la Russie suspendait à son tour sa participation.
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé ce 2 février que son pays suspendait sa participation au traité de désarmement nucléaire INF en réponse à la suspension américaine entrée en vigueur le même jour.
«Nos partenaires américains ont annoncé qu'ils suspendaient leur participation à l'accord et nous la suspendons à notre tour», a affirmé Vladimir Poutine, cité par les agences de presse russes. «Notre réponse est une réponse miroir : nos partenaires américains disent qu'ils cessent leur participation, alors nous faisons la même chose», a-t-il développé.
Cette annonce intervient alors que le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé le 1er février que les Etats-Unis se retiraient du traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (INF). La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait pointé du doigt la décision des Etats-Unis de se retirer du traité dénonçant une «stratégie des Etats-Unis de s'affranchir de leurs obligations juridiques internationales dans différents domaines».
Le ministère russe des Affaires étrangères a enfin annoncé que si les Etats-Unis quittaient vraiment le traité, Moscou se réservait «le droit à une réaction appropriée et à une riposte».
Les raisons de la sortie du traité
Washington dénonce le déploiement par Moscou du système de missiles 9M729, dont la portée, selon Washington, dépasserait 500 km. Pour le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, ces missiles peuvent frapper les villes d'Europe en quelques minutes après avoir été tirés de l’intérieur du pays. L'Union européenne, et par conséquent la France, partage cette analyse sans réserves, contre laquelle la Russie ne cesse de s'inscrire en faux. Moscou a ainsi organisé, à la fin du mois de janvier, une présentation à un public d'attachés militaires du système 9M729, à laquelle n'avaient assisté ni les représentants américains, ni allemands, britanniques ou français.
Signé il y a plus de 30 ans, le traité INF a été remis sur le devant de la scène en octobre, quand le président américain Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis allaient «mettre fin à l'accord» et développer à nouveau des armes nucléaires. Coutumier des volte-face, Donald Trump avait pourtant affiché le 3 décembre sa volonté de travailler avec la Russie et la Chine, elle aussi dans son collimateur, pour mettre fin à une course aux armements devenue «incontrôlable».
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