Pourquoi Poutine a stoppé l’offensive de la Novorossia

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Le maître du jeu

La Russie a résolument trouvé la réponse à la sempiternelle question « à qui la faute ? » concernant l’Ukraine. Ayant quasiment atteint le consensus national, si on en juge par le nombre insignifiant de participants de la « marche de la paix » pro-Bandera : 10 mille personnes tout au plus dans tout le pays. Par contre, en ce qui concerne l’autre question fondamentale « qu’est-ce qu’on fait ? », une confusion quasi-totale persiste toujours.


La , aussi prometteuse soit-elle, est toujours la chose la plus horrible. Surtout une qui transforme son propre peuple en un margouillis de sang. Et compte tenu de la combativité déchainée des « générateurs de la haine », il n’y a aucun doute que la plupart des habitants de l’Ukraine ne pourront être libérés du fascisme qu’au prix de leurs propres vies.


L’option mise en avant sur les banderoles de la récente « marche des traîtres » : « laissez la junte kiévienne en paix, libre à elle de pendre et d’égorger qui elle veut  » ne serait pas envisageable, compte tenu du faible taux de ses partisans. D’autant plus qu’on n’attend rien de bon de la part des gens payés avec les fonds du Département d’Etat des Etats Unis.


Alors que faire de l’Ukraine qui a complètement perdu le sens de la réalité ? C’est la question qui sans doute titille non seulement vous et moi, mais aussi Poutine en personne. A moins qu’elle ne le titille plus ? Pour une simple raison que sa décision est prise, et pour lui et pour l’Ukraine


Nul ne peut douter que c’est Poutine qui contrôle les agissements de la Russie vis-à-vis de Kiev. Ce qui voudrait dire que c’est lui en personne qui a, comme il est d’usage de dire aujourd’hui, « recommandé aux FAN de s’arrêter ». Alors, c’est lui qui est le seul responsable de cette « traitrise inouïe ». Sauf que, comme quelques 90% des Russes, je fais confiance à Poutine. Ainsi je vous propose de temporiser votre envie de le clouer au pilori. Réfléchissons plutôt à la situation.


Donc Poutine a mis lui-même les mains dans le cambouis, ou, plus exactement, a sans aucun doute joué un rôle essentiel pour faire passer le conflit au du stade à celui d’un arrêt. Mais, notez le bien, il ne l’a pas seulement arrêté, au préalable il « a recommandé » de mettre une telle raclée à Porochenko et son armée qui les prive totalement du peu d’illusions qu’il leur restait quant à l’éventualité d’une quelconque victoire . Il a très certainement fait comprendre que si Kiev continuait à s’effondrer, les dégâts ne se limiteront pas à la seule prise de Marioupol, la junte devant dans ce cas se séparer de quelques régions avoisinantes supplémentaires. A quel point le leader russe a su se montrer persuasif, on peut le deviner sur les discours accablés de Porochenko en personne dont la belligérance s’est volatilisé comme par enchantement pour faire place aux tristes aveux : « nous ne pourrons pas récupérer le par des moyens militaires ».


Le fait est que Poutine et son équipe ont vraiment fait tomber la hache de la guerre des mains de la junte ce qui ne présageait rien de bon pour la Russie. Si le scénario de guerre était resté d’actualité, Moscou se serait retrouvé dans une situation très difficile. Premièrement, les forces de la Novorossia sont tout de même limitées, deuxièmement, lui fournir une aide militaire à grande échelle et de jure illégale, n’aurait pas été aisé. Avec une perspective d’un perpétuel dans les relations russo-ukrainiennes. Une belle perspective, Dieu nous en garde !


Et Poutine a tout fait pour nous l’éviter. La confrontation militaire a fait place au facteur du temps et aux sujets socio-économiques. Et là, rendons justice au Grand maître d’échecs de Kremlin, il a tous les atouts en main ou plutôt, pardon, chaque pion est en capacité d’être promu reine !


La Russie a donc refusé de tuer ses frères de sang en Ukraine et ne leur a pas fait de guerre, même libératrice. Elle a ainsi respecté les principes d’humanisme et s’est comportée de manière convenable aux yeux de la . Quant à l’absence d’envie de la part de la Fédération de Russie de continuer à fournir le gouvernement ukrainien hostile en sources d’énergie gratuitement, ainsi que de l’amadouer avec toutes sortes d’avantages économiques, c’est son droit le plus strict, incontestable aussi bien aux yeux des acteurs financiers internationaux, que du marchand lambda d’un bazar ukrainien. Par conséquent, la aussi bien que les Ukrainiens ne pourront pas ne pas reconnaître ce droit de la Russie de penser d’abord à ses propres intérêts, parce qu’à sa place ils auraient fait exactement pareil.


Partant de cette base morale et éthique ferme, commence sans se précipiter à parler affaires avec l’Ukraine. Du gaz, de la livraison des articles ukrainiens, des produits de l’industrie de défense ukrainienne qui stagne suite à la rupture des liens commerciaux avec la Russie, des frontières, de l’association entre l’Ukraine et l’ UE et de toute autre chose. De toute façon, Kiev n’a aucun atout dans sa manche pour couper. Il a beau envoyer des gens en masse creuser des tranchées, ériger des murs rocambolesques le long de la frontière, voire même appeler à utiliser « la mitrailleuse nucléaire » – rien ne pourra l’aider. Le principe est on ne peut plus simple :  » la marchandise est transformée en – l’argent est transformé en marchandise et ainsi de suite ». Inébranlable du point de vue de l’ordre mondial. Libre à vous de rembourser vos 6 milliards dollars de et être livrés en gaz naturel ou de vous débrouiller par vous-mêmes. Libre à vous de livrer en Russie des et des moteurs pour les hélicoptères militaires ou de disposer. Par contre, vos chocolats « Roshen » (NDT : marque appartenant au président Porochenko), vous pouvez vous les garder. Nous ferons au mieux pour nous débrouiller avec notre « Rot Front » (NDT : marque de chocolats russe).


Si l’Ukraine est capable de continuer à exister à l’intérieur de ce cadre, si l’ veut bien lui prêter autant de milliards qu’elle veut ou acheter tous les produits qui seront fabriqués en Ukraine durant les 5 prochaines années, tant mieux pour elle, grand bien vous fasse, les gars.


Sauf qu’il n’y aura rien de tout ça. Poutine le sait évidemment. Porochenko aussi. Obama et Merkel pareil. Personne ne donnera plus rien à l’Ukraine. La Russie non plus ne donnera plus rien, du moins gratos. Par contre, on peut parler des conditions. D’autant plus que cela fait longtemps que la liste des dites conditions est connue de la principale intéressée. Tout ce qu’on lui demande en échange, c’est de devenir un pays normal et non pas d’être un régime nazi sanguinaire façon 3e Reich. C’est tout à fait à sa portée, à condition d’avoir un minimum de cervelle. Ou du moins un vrai président et non pas le clown qui obéit aveuglement aux ricains.


On verra bien. La Russie lui a déjà fourni de l’aide dans la mesure de ses moyens. Les meilleurs effectifs pro-bandera pourrissent dans les terres de Donbass.


La balle est dans le camp de Porochenko. Mais c’est bien Poutine qui mène le jeu. Le jeu dans lequel la Russie a tous les atouts en mains, tandis que Kiev a seulement les valets. Alors à quoi bon continuer à tuer les gens ?


Par Youri Selivanov


http://fr.novorossia.today/au-coeur-de-l-actualit/pourquoi-poutine-a-stopp-l-offensive-de-.html



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