Pour un PQ souverainiste

Une fois élu, le PQ aura comme seul mandat de mener le Québec à son indépendance.

PQ - stratégie revue et corrigée

Il est essentiel à la survie même du Parti Québécois que celui-ci fasse, dans un avenir rapproché et d’une manière approfondie, un réexamen de son positionnement politique à la lumière du résultat des dernières élections.
Le positionnement politique actuel du Parti Québécois repose sur la combinaison de deux éléments : la réalisation de la souveraineté et la mise en œuvre d’un programme de gouvernement axé sur la social-démocratie. Lors de son dernier Congrès, à la suite de « la saison des idées », un compromis a été conclu entre les deux tendances qui dominent les différentes instances du PQ en vertu duquel les « progressistes » ont obtenu une radicalisation vers la gauche du programme de gouvernement tandis que les « purs et durs » obtenaient la promesse de tenir un référendum sur la souveraineté le plus tôt possible au cours du prochain mandat.
Le résultat des dernières élections montre les limites d’un tel positionnement. L’accent mis sur la social-démocratie ne répond pas aux attentes de cette partie de la population qui se situe soit au centre, soit à droite. Et la perspective d’un référendum hâtif fait peur à beaucoup de gens qui, bien qu’ils soient favorables à l’indépendance, ne veulent surtout pas prendre le risque d’un troisième échec. De sorte que le PQ ne peut pas faire le plein de tous les votes qui, normalement, devraient lui être acquis.
Pour se repositionner vraiment, le PQ, à mon avis, ne peut éviter de faire un choix fondamental : soit mettre en sourdine le projet de souveraineté au profit d’un programme renouvelé de gouvernement ou, au contraire, mettre en veilleuse le programme de gouvernement au profit de la question nationale. Dans les circonstances actuelles, essayer de continuer à combiner les deux ne mène nulle part.
Pour ma part, je propose que le Parti Québécois se repositionne non seulement en mettant clairement la souveraineté au centre de son programme et en orientant dorénavant toute son action vers la promotion et la préparation de la souveraineté, mais également en se refusant d’avance et explicitement à gouverner le Québec-province. Pour que cela soit bien clair, le PQ, d’une part, demanderait aux électeurs de ne pas voter pour lui s’ils ne sont pas prêts à faire l’indépendance et, d’autre part, promettrait de tenir un référendum immédiatement après son élection sur la question suivante : « Acceptez-vous que le Québec devienne un pays souverain et indépendant ? Oui ou Non. ». Advenant que ce référendum soit perdu, le PQ s’engagerait à démissionner immédiatement, se refusant à gouverner le Québec-province.
Un tel repositionnement aura, à mon avis, plusieurs avantages, dont le principal est celui de la clarté démocratique en séparant nettement la question de la souveraineté de celle du bon gouvernement.
De cette façon, tous ceux qui sont favorables à la souveraineté pourront voter pour le Parti Québécois, quelle que soit leur orientation politique de droite, de gauche ou de centre. Car, en votant pour le Parti Québécois, on ne votera que pour l’indépendance puisque le seul mandat demandé par le PQ sera celui de mettre en œuvre le chapitre de son programme portant sur la souveraineté, les autres chapitres ne servant qu’à orienter les prises de position du PQ si celui-ci, n’ayant pas gagné les élections, siégeait dans l’Opposition.
Je propose enfin que le PQ précise le plus explicitement possible dans son programme la manière dont se fera la souveraineté, afin que la population ait l’assurance que la transition pourra se faire correctement. Il faudra dire clairement qu’après un référendum gagnant, le Québec ne deviendra pas souverain instantanément, du jour au lendemain, mais qu’au contraire il y aura une période de négociation avec le reste du Canada (à laquelle celui-ci est d’ailleurs contraint par la Cour suprême) pour assurer une accession ordonnée à la souveraineté. C’est ainsi que la continuité des services qui sont actuellement dispensés par le gouvernement fédéral pourra être garantie et la reconnaissance internationale du Québec assurée. Quant aux modalités de cette négociation, il faudra bien sûr les préciser, mais on en retrouve déjà les principaux éléments dans le projet de loi sur la souveraineté du Québec déposé à l’Assemblée nationale par M. Jacques Parizeau dans le cadre du référendum de 1995.
Une telle façon de procéder règlerait également certains problèmes accessoires, mais importants, qui ont toujours encombré le débat, comme la date du référendum ou le texte de la question référendaire. Le référendum aura lieu quand les électeurs eux-mêmes auront dit, en élisant le PQ souverainiste, qu’ils sont prêts à le tenir. Elle devrait également réconcilier les tenants du référendum et ceux qui préconisent plutôt une élection référendaire puisqu’elle propose la tenue d’une élection pré-référendaire, suivie immédiatement d’un référendum.
Une fois élu, le PQ aura comme seul mandat de mener le Québec à son indépendance. Il devra, évidemment, continuer à administrer le Québec pour assurer la continuité des affaires, mais il mettra toutes ses énergies à organiser et à gagner le référendum. Et ensuite, à négocier les modalités de l’accession du Québec à l’indépendance, puis à mettre en place des principales institutions d’un Québec souverain, y compris la nécessaire décentralisation des pouvoirs en faveur des régions. Cela occupera l’essentiel de son mandat.
Évidemment, une fois la souveraineté faite, le Parti québécois se donnera un programme de gouvernement afin de le proposer aux électeurs lors de la première élection générale qui suivra l’indépendance. Mais il faut souligner qu’il en sera largement de même pour tous les autres partis puisque le Québec aura alors acquis de nouvelles responsabilités sur lesquelles les programmes actuels de tous les partis sont muets : droit criminel, aide internationale, défense, transport, etc.
Personnellement, je suis convaincu que le développement de la nation québécoise exige qu’elle devienne pleinement responsable d’elle-même afin de pouvoir aller au bout de ses potentialités. Le grand projet de société dont on parle tant, c’est précisément celui de se donner un pays – un pays que nous pourrons ensuite construire à notre goût suivant ce que nous déciderons démocratiquement d’en faire. Car si le Québec choisit de devenir indépendant, ce sera pour devenir responsable de lui-même et maître de ses choix, contrôler l’ensemble de ses moyens et parler en son propre nom aux autres nations – et non pour régler les problèmes du fédéralisme, raccourcir les listes d’attentes dans les hôpitaux ou geler les frais de scolarité universitaires.
Le Parti Québécois a été créé, d’abord et avant tout, pour faire l’indépendance du Québec. Plus qu’un simple parti politique, il a également été conçu comme un mouvement d’éducation politique pour faire la promotion de la souveraineté comme instrument d’épanouissement de la nation québécoise. Ayant été appelé par les circonstances à gouverner le Québec, il a développé un programme politique de gouvernement qui, avec le temps, a pris le pas sur son objectif fondamental. Le temps est venu de revenir à l’essentiel. Le Québec d’aujourd’hui n’a pas besoin d’un PQ qui ne serait qu’un autre parti de centre ou de gauche, il a besoin d’un parti souverainiste dont la tâche première sera de le conduire à sa pleine maturité politique.
Texte publié dans La Presse du 3 avril 2007.


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    LE DOIGT SUR LE BOBO
    Le repositionnement que Louis Bernard suggère au Parti Québécois constitue enfin une solution qui a la profondeur digne du combat que les vrais indépendantistes se doivent de faire.
    Si plusieurs indépendantistes, dont je suis, ont déserté le Parti Québécois, c'est que nous avons la ferme conviction que l'électoralisme, a supplanté au travers le temps, la nécessaire éducation politique à faire, pour gagner le pays à construire.
    Au lieu de rattacher un projet de société et les valeurs communes profondes qui nous distinguent comme Peuple et rendre le projet d'indépendance désirable et souhaitable pour enfin l'opposer au statu quo canadien, on perds notre temps à se faire un programme électoral provincial.
    Après quarante années de combat les indépendantistes n'ont pas réussit à vendre les avantages de la souveraineté dans tous les dossiers auquels les Québécois sont confrontés non seulement au plan intérieur mais à l'échelle planétaire. Le concept de souveraineté est encore abstrait dans la tête des Québécois.
    Les assemblées de cuisine qui ont jadis construit la cause indépendantiste ont fait place au goût du pouvoir. C'est ainsi que le Parti Québécois s'est fait infiltré par des individus plus intéressés au pouvoir à exploiter, qu'à la cause à vendre et à défendre.
    Il est a parier qu'un repositionnement axé sur la souveraineté tel que suggéré par Louis Bernard, pourrait nettoyer le Parti Québécois des sangsues que le goût du pouvoir lui a laissé dans ses rangs.
    Par son analyse Louis Bernard vient de soulever l'illogisme d'une stratégie qui a duré déjà trop longtemps.
    Que la saine réflexion continue!
    James A. Wilkins
    Lac Brome

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    Belle contribution M. Bernard.
    J'ajoute: "Pourquoi ne fonderiez-vous pas un parti politique pour réaliser ce programme?"
    Pensez-vous que nous pouvons compter sur le PQ?
    Car avec l'approche de M. Bernard il faut des aspirants députés assez désintéressés, prêts à perdre leurs élections éventuellement. Des gens motivés uniquement par la SOUVERAINETÉ DU QUÉBEC ET QUI EN FONT LA PROMOTION EN COURS DE CAMPAGNE.
    Mais c'est une bonne approche. Le projet étant bon, il faut le proposer et le reproposer jusqu'à l'obtention du résultat. Ce parti souverainiste, s'il n'était pas porté au pouvoir à telle élection, se reprendrait à l'élection suivante exactement avec le même programme, soit celui de déclencher le référendum sur l'indépendance du Québec ou de démissionner immédiatement en cas de revers référendaire.
    Cette proposition de démissionner en cas de revers référendaire est la bonne. Elle prouvera aux électeurs potentiels que le parti en question a réellement en vue l'indépendance du Québec et qu'il y est dédiée, qu'il ne se complaît pas dans la gouverne provinciale. Ainsi les électeurs croiront qu'ils vaut la peine de voter pour ce parti pour accéder à la souveraineté.
    Une fois que l'indépendance sera accomplie via ce parti souverainiste, chacun votera pour le parti politique ayant le programme politique qui lui convient. Mais notre peuple aura les moyens d'un pays pour se développer et assurer son avenir.
    Certains parlent d'un troisième échec référendaire comme d'un drame. Pour eux notre rapport de force avec le gouvernement fédéral en sortirait affaibli. Ma réponse est la suivante: On est déjà à terre. Oubliez cela le rapport de force affaibli. 2 référendums perdus ou 8 perdus ne changerait rien. On est déjà à terre. Et Si on perdait un troisième référendum, pour me mettre dans cette logique, il n'y aurait qu'à obtenir de nouveaux sondages favorables à la souveraineté et le rapport de force renaîtrait.
    Autrement dit même si on le perdait il y aurait toujours moyen d'en tenir un autre, si tant est que la volonté du peuple y est... et que le peuple en question y est encore...
    Fondamentalement il faut que ces gens-là se posent la question qui suit: "Est-ce une solution de ne pas tenir un référendum de crainte de le perdre sous prétexte que cela affaiblirait le rapport de force du Québec quand on sait que sans la souveraineté du Québec le peuple québécois se dissolvera de toute manière? Si on veut la souveraineté, il faut en prendre les moyens.
    Il ne faut pas non plus attendre toujours une impasse avec Ottawa pour faire avancer la souveraineté. N'avons-nous pas appris les leçons de l'histoire? Les Québécois savent déjà ce qu'ils ont à savoir. Relisons l'histoire. Il s'agit de promouvoir la souveraineté point. La souveraineté ce n'est pas un pis-aller, une carte qu'on garde dans notre manche s'il y a lieu. C'est un choix positif en fidélité avec notre passé et tourné vers l'avenir.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    Monsieur Bernard,
    J'ai voté pour vous lors de la campagne au leadership. Je ne comprends toujours pas pourquoi le PQ ne vous a pas élu chef du Parti québécois. Il a préféré celui que nous connaissons tous. Je n'en dis pas plus.
    Suite au résultat de la chefferie,j'ai déchiré à nouveau ma carte du PQ.Car je savais que le PQ, ce parti caméléon, ne ferait jamais la prochaine campagne électorale - celle que nous venons de vivre- em parlant de l'indépendance du Québec.
    Je ne me suis pas trompé. Le PQ vient d'essuyer une défaite qui fera en sorte qu'il ne se relèvera sans doute jamais de cette aventure désastreuse. Il laisse dans la population un goût de défaitisme qui n'attire plus.
    Il faut recommencer à neuf. Et contrairement à vous, je ne crois pas que ce soit sur les cendres d'un parti moribond.
    Ma solution ressemble à la vôtre. Mais en dehors de toute partisanerie politique. Je l'exprime sur VIGILE, ces jours-ci. Il faut fonder un mouvement indépendantiste, avec adhésion volontaire de tous les citoyens. Lorsque nous serons suffisamment nombreux, nous exigerons du gouvernement en place, ou bien qu'il proclame l'indépendance ou qu'il fasse un référendum sur l'indépendance.
    Je ne vois pas,dans la démarche que vous proposez, l'utilité d'un référendum. J'ai fais deux élections référendaires (1970 et 1973) et c'est incroyable comment le peuple marche derrière cette formule. A quoi peut bien servir un référendum, si l'élection est elle-même référendaire? Les politiciens disent que l'indépendance appartient au peuple. Mais ils se dépêchent de l'endormir pour éviter d'en parler.
    Je suis des vôtres, avec quelques ajustements. Et de grâce, lâchez-mois la petite politique partisane. Ces gens-là ne visent qu'une chose: se faire élire ou réélire. On ne veut pas des politiciens «faiseux d'élections». On veut des constructeurs de pays. Et j'en suis.
    Nestor Turcotte
    Matane
    418.566.2110

  • Jacques Bergeron Répondre

    3 avril 2007

    Cher Louis Bernard,
    voilà qui est bien dit. Il fallait bien que quelqu'un ramène sur terre tous ces gens qui passent leur temps à faire des programmes, qui, finalement ne convainquent personne, le principal de l'affaire étant de se faire élire en proposant l'indépendance du Québec de langue française administré selon les principes de la sociale/démocratie (chrétienne/radicale quant à moi)pendant que l'on prépare la séparation. En attendant, on doit éviter de tomber dans le piège tendu par les artisans du mode de scrutin à la proportionnelle qui ne recherchent pas à améliorer notre démocratie , mais qui recherchent plutôt un moyen «d'envahir» l'assemblée nationale avec leurs projets et «leurs différentes phisophies» que les électeurs refusent, faut-il le dire et le répéter! Et pourquoi pas utiliser la mise sur pied d'un «projet de constitution» avec l'ensemble des Québécois qui définiraient le «genre de pays» dans lequel ils veulent vivre.Cet outil pourrait devenir un excellent moyen pédagogique pour promouvoir le pays indépendant que nous recherchons. En réfléchissant bien , après avoir défini le Québec dans lequel ils veulent vivre, comment les Québécois pourraient-ils dire non à ce pays. Il n'est pas nécessaire de former le gouvernement pour promouvoir ce projet. Il suffit d'utiliser les indépendantistes qui voudront oeuvrer à ce «grand projet» dans toutes les régions du Québec, sous la direction de gens comme toi.
    Salutations patriotiques

  • Robert Bertrand Répondre

    2 avril 2007

    Comment se fait-il, monsieur Bernard, que quatre ans dans l'opposition, le Parti Québécois n'était pas mieux préparé pour faire une campagne électorale ?
    Qu'est-ce qui se passe, dans ce parti politique pour que l'on ne soit pas capable de parler ouvertement, concrètement, obligatoirement de ce que sera le Pays du Québec dans des termes que tous les citoyens de quelque originine que ce soit, de quelque couleur que ce soit, de quelque religion que ce soit, de quelque orientation sexuelle que ce soit comprennent ce qui arrivera du Québec, comme Pays ?
    Concrètement, cela ne voudrait-il pas dire un budget de quelque 30, 40 ou 50 milliards de plus que maintenant ?
    Qu'est-ce que l'on ferait si le Québec possèderait tous ses pouvoirs économiques, politiques, culturels et autres ?
    Quels avantages pour l'éducation de notre société québécoise ? Quels avantages pour les services de santé de notre société québécoise ? Quels avantages pour l'ensemble de nos entreprises québécoises ? Quels avantages pour la famille québécoise ? Quels avantages d'emplois pour nos jeunes avec la création du Pays du Québec ? Quelles garanties sur les pensions de la sécurité de la vieillesse ? Quelles garanties pour les employés de l'État qui travaillent actuellement pour le Fédéral qui devront devenir des employés du Québec ?
    Pourquoi est-ce si difficile de parler en ces termes à notre population ?
    Le Parti Québécois est-il encore l'organe idéal pour en arriver au Pays du Québec ?
    Nous dire : élisez-nous et nous ferons un rérédendum et si on le perd ... on démissionne ! Wow ! Il faut le faire pour le niveau de responsabilité !
    Ce que le Parti Québécois nous a offert de plus permanent depuis le début, n'est-ce pas le fait que tous ses Chefs de Parti ont démissionné ?
    La feuille de route n'est pas nécessairement très forte à cet égard. Et vous nous offrez rien de moins que non seulement le Chef va démissionner mais que le parti va se retirer du pouvoir...
    Pour moi, la nécessité unique, de toute première importance, c'est devoir parler du Pays et des avantages et inconvénients.
    C'est sur la foi de cette présentation de qualité que les citoyens et citoyennes bien éclairés voteront et accepteront de finaliser leur Pays du Québec et feront le Pays du Québec.
    En tout respect.
    Robert Bertrand, rédacteur,
    Québec un Pays
    http://cf.groups.yahoo.com/group/Pour-le-Pays-du-Quebec/

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    Je suis à 100% d'accord avec cette proposition, cela fait déjà quelques années que j'en parle dans mon entourage. Malheureusement ce n'est pas le PQ qui va proposer cela. Il faut la création d'un vrai parti indépendantiste sur les bases décrites par M. Bernard. J'ajouterais qu'en plus de refuser de gouverner le Québec-province, le parti proposerait sa dissolution en cas d'échec à ce troisième référendum .

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    Qu'est-ce que cette idée d'un référendum qui suivrait immédiatement la prochaine élection? À ce compte, pourquoi ne pas organiser une élection décisionnelle en cherchant à rallier une majorité absolue des suffrages exprimés, en additionnant les votes alloués à des partis souverainistes alliés? Le "référendum le plus tôt possible dans le mandat" promis par les péquistes n'était-il pas une démarche qui ressemble, à peu de choses près, à celle que propose M. Bernard?
    Rapproché ou pas,le prochain référendum n'offre pas de lendemain. C'est pour cette raison que les Québécois n'en veulent pas. Ils se doutent trop bien que cela détruira le maigre rapport de force que possède encore le Québec face au Canada. En promettant de démissionner advenant un troisième revers, M. Bernard ne fait que confirmer à la population combien cet ultime échec sera désastreux pour le Québec. Les Québécois ne sont pas des caribous: ils ne veulent pas prendre ce risque et l'ont visiblement manifesté lors du dernier scrutin. Sage décision d'ailleurs puisqu'ils ne méritent pas de subir ce référendum suicide, surtout après avoir gagné en 1995.
    Monsieur Bernard, avec tout le respect que je lui voue, propose exactement de nous envoyer dans le traquenard concocté par les fédéralistes suite au vol de 1995, soit de persévérer dans la voie référendaire, voie qui maintenant n'a plus qu'une cartouche dans son chargeur...
    Vivement la voie élective qui offre de la souplesse en laissant la porte de la liberté toujours ouverte, élection après élection. C'est bien la moindre des choses après ce qui s'est passé en 1995. Si le mandat populaire donné au gouvernement souverainiste est provincial, il sera toujours possible d'avancer vers l'objectif fondamental, tout en déclanchant un nouveau scrutin subitement, au moment opportun, lors d'une impasse avec Ottawa.
    Comment peut-on oublier les enseignements que nous a fournis le référendum de 1995? L'abandon de l'étapisme référendaire est absolument impératif: c'est une riposte légitime et pacifique à la fraude fédérale.
    Patrice Boileau

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    Votre proposition est intéressante, sauf que:
    Si le PQ demande aux électeurs de ne pas voter pour lui s'ils ne sont pas prêts à faire l'indépendance, quelle est l'utilité d'un référendum immédiatement après l'élection?

  • Jean Pierre Bouchard Répondre

    2 avril 2007

    Un PQ pour faire l'indépendance en deux temps: élection puis référendum immédiat. Un, deux, trois, quatre!

    À partir de quelle condition de notre identité de quelle valorisation de la souveraineté se ferait d'abord cette élection pré référendaire? N'aurions nous pas besoin d'une véritable chaîne nationale (nouveau Télé Québec) publique avant de risquer la souveraineté sur un coup de dés? Comment agir rapidement avec le poids des médias fédéralistes ou simplement conformistes? Comment reconquérir la grande région de Québec à la souveraineté? Il faut un leader, voire deux, trois leaders un peu comme en 1995. Comment recréer un mouvement comme en 1995 plus fort encore que les véhicules du PQ et du Bloc?
    Ce sont des questions qui se posent en jouant le méchant contradicteur avec tout le respect que j'ai pour M.Bernard. Les souverainistes doivent se défier de l'électoralisme et du carriérisme mais sans sacrifier non plus à ce qui ressemble à de l'improvisation.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    Comme disait Jean Rostand:«Le progrès, c'est le retour à des choses oubliées». En 1970 et 1973, j'ai fait deux élections référendaires. Puis, ce fut le bon gouvernement. Avec les résultats que l'on connaît.
    34 ans après........on niaise toujours. Je ne pense pas que le PQ revienne à ses origines. Il est trop préocccupé par la prise du pouvoir. Un bel exmple: le dernier député de Matane, qui vient de se faire élire, sans parler de l'indépendance du Québec. Sauf, à un petit auditoire déjà conquis.
    Et vogue la galère.
    La solution: je l'écris dans un texte qui se trouve sur www.vigile.net. Un mouvement indépendantiste, hors de la politique partisane. Quand le mouvement sera assez fort, on exige du gouvernement en place de faire un référendum sur l'indépendance du Québec.