En consultant notamment Vigile, Le Devoir et le blogue de Lisée, on peut suivre pas à pas l’historique des dernières négociations avortées à propos de la hausse des frais de scolarité. On se rend alors compte que les associations étudiantes avaient pris au mot le gouvernement Charest en négociant à partir de son propre cadre de référence, soit celui d’une entente à coût nul. Leur dernière proposition satisfaisait d’ailleurs complètement aux exigences de ce cadre. Les représentants du gouvernement l’ont rejetée et ont mis fin abruptement aux négociations. La seule conclusion qu’on puisse raisonnablement en tirer, c’est que l’objectif non avoué de Jean Charest consistait, dès le début, à ce qu’il n’y ait pas de solution négociée, ce qui débouchait sur deux possibilités : ou bien le mouvement étudiant se terminait par une débandade générale, ou bien la crise s’intensifiait.
Dans le premier cas, le gouvernement libéral pouvait savourer une victoire qui l’autorisait à continuer d'étendre à d’autres champs d’activité sa philosophie (si l’on peut dire) de l’utilisateur-payeur et donc représentait une avancée notable du néo-libéralisme.
Dans le second cas, on pouvait tabler sur un débordement où, en jouant habilement sur la lassitude et la crainte des citoyens les plus conformistes, on aurait pu faire appel à des moyens drastiques de casser non seulement le mouvement étudiant mais également toute velléité de contestation sociale de quelqu’origine que ce soit : une escalade réussie entraînant toutefois un risque possible de dérapage pour peu qu’une frange importante des citoyens se rebiffe activement.
On saura d’ici quelques jours s’il y aura extinction du feu ou, dans le cas contraire, si la situation permettra au gouvernement de justifier une escalade, soit en bénéficiant d’erreurs possibles de ses opposants, soit en utilisant des provocateurs et, dans l’une ou l’autre situation, tout en manipulant l’opinion publique.
Par ailleurs, même si le mouvement actuel de mécontentement, dont l’aire englobe davantage qu’une simple querelle à propos des frais scolaires, devait s’écraser pour le moment, il ne cesserait certainement pas de couver sous la cendre et de renaître là où on l’attendrait le moins. À terme, aucun gouvernement québécois, aucun parti politique québécois ne sauraient se permettre d’ignorer le coup de semonce qui vient de retentir.
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
3 juin 2012Sur le plan des moyens drastiques, je peux m'empêcher de me penser que Charest souhaite provoquer l'arrivée d'événements qui justifierait un recours à la force fédérale. Imaginez, ce serait bien pratique d'avoir des troupes en plus de la loi 78 pour mater une vague d'indignation provoqué par la vente d'actifs collectifs tel Hydro-Québec.
Pour la suite, il s'en fout, sa mission la plus importante pour son patron sera accomplie. De plus, Ottawa en portera l'odieux devant l'Histoire(ce dont on se fout également à Ottawa depuis qu'ils se sont rendus compte qu'ils peuvent être élus sans le Québec) et il sera aussi appuyé par une bonne part des Québécois qui ont gobé la propagande sur la nécessité de «sauver» notre économie de la dette par l'austérité et l'ordre ...
Méchant coup de Jarnac! J'espère que je fabule...
Archives de Vigile Répondre
3 juin 2012C'est bien malheureux qu'on en soit rendus là.
Maintenant qu'on sait de quoi est capable ce gouvernement,les étudiants et toute la population qui manifeste devraient se munir de leur propre système de surveillance.
Juste avant le déclenchement d'élections tout pourrait arriver pour semer la peur chez certains électeurs et se permettre,'' pour notre sécurité'',d'appeler le grand frère du fédéral en renfort.
Ceux et celles qui ont étudié les évènements d'octobre 70 savent de quoi ils sont capables.
La gendarmerie royale du Canada et les libertés civiles dans les années 1970
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_gendarmerie_royale_du_Canada_et_les_libert%C3%A9s_civiles_dans_les_ann%C3%A9es_1970
Archives de Vigile Répondre
3 juin 2012Les poubelles débordent.
A Dessinne-moi un dimanche ce matin, Franco Nuevo s'est entretenu avec Gilbert Rozon au sujet du conflit étudiant qui pertube l'économie montréalaise. Il y est allé de deux affirmations issues des deux seules neurones qui se touchent dans sa cervelle de moineau:
" Raymond Bachand est l'un des meilleurs Ministres des finances comparable à Jacques Parizeau"
" J'approuve la loi 78; avez-vous remarqué qu'il n'y a plus de violence devant les collèges et dans la rue?"
Sont fermées les collèges, l'école est finie joualvert et l'anti-émeute s'est calmée le pompon à cause des nombreuses plaintes pour brutalité policière.
L'autre oiseau de malheur dans le Journal de Mourial, Richard Martineau (L'âge des extrêmes) part sous les chapeaux de roue avec les histoires de démembreur et de mangeurs de chair drogués pour bifurquer sur les rebelles, casseurs, anarchistes et têtes brûlées qui enflamment notre imaginaire...
Je peux pas croire que Pierre-Karl Péladeau approuve un tel dérapage démagogique juste pourrir...
Lise Pelletier Répondre
2 juin 2012Bonsoir M.Poulin,
Quel curieux hasard ??
Jean charest, pour la deuxième fois intervient dans le processus des négociations suite aux révélations de conduites de chacune de ses 2 ministres de l'éducation...dès que le spin journalistique tourne en la défaveur du PLQ pour collusion, corruption etc...
Charest détientrait-il des dossiers sur chacune ou chacun de ses ministres les obligeant ainsi à lui obéir..je pose la question comme ça.