Pour la première fois en 31 ans, le président sortant de la France a mordu la poussière. En effet, après Valéry Giscard d’Estaing en 1981 voilà que Nicolas Sarkozy va céder la place à François Hollande, qui devient ainsi le deuxième président socialiste dans l’histoire de la Ve République. Amorcé à l’aune du bling-bling, voilà donc que le mandat de Sarkozy se conclut en zigzags.
Bien évidemment, la défaite du champion de la droite est à mettre sur le compte d’un ensemble de facteurs. Un, ce scrutin s’est avéré effectivement un référendum sur la personne Sarkozy, sur le rejet de sa personne. Deux, ses appels du pied en direction des six millions de personnes qui avaient voté Marine Le Pen à la faveur du premier tour de scrutin se sont traduits par un sursaut républicain qui lui a fait perdre bien des voix centristes. Trois, le désir réel, ferme, de millions de Français d’un changement de politique sur le front économique.
C’est d’ailleurs sur ce flanc que les engagements pris par Hollande vont se traduire en actes à très court terme. En actes qui risquent de provoquer certaines frictions au sein de l’Union européenne en général et de la zone euro en particulier. Car, pour reprendre le commentaire formulé par Arnaud Montebourg, sa victoire va avoir l’écho « du coup de tonnerre » sur le Vieux Continent. Mais encore ? L’austérité n’étant pas une fatalité, pour reprendre le mot du nouveau président, ce dernier entend s’appliquer à convaincre ses partenaires de la nécessité d’oeuvrer à une « réorientation de l’Europe », ainsi qu’il l’a martelé dans le premier discours décliné dans le cadre de sa nouvelle fonction.
À cet égard, il faut absolument faire un arrêt sur image en Grèce. Au terme des législatives qui se tenaient simultanément à la présidentielle française, les Grecs ont infligé un sacré revers aux partis traditionnels. Les conservateurs sont arrivés en tête avec 20 % seulement des suffrages, suivis des communistes, des socialistes et des fascistes tendance très dure pour ne pas dire nazie. Toujours est-il que, parmi les quatre principales formations, on en compte deux farouchement anti-européennes. Ce faisant, les Grecs viennent de signifier à Angela Merkel, comme d’ailleurs l’ont fait une majorité de Français, qu’il serait grandement temps qu’elle mette son obsession pour l’austérité, et seulement l’austérité, entre parenthèses.
Chose certaine, si Hollande entend développer toute son action politique à l’aune de la justice et de la jeunesse, alors il aura l’obligation de poursuivre un bras de fer d’enfer avec Merkel si elle ne change pas de posture évidemment. Il y va de l’avenir de l’Europe. Rien de moins.
Présidentielle en France
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