Pour en finir avec Noël

Tribune libre 2009

En Occident, il y a deux manières de fêter Noël : l’une s’exprime par de
multiples formes de regroupements. Ceux-ci peuvent être familiaux ou
amicaux. Les participants mangent, boivent et s’échangent des cadeaux. Rien
de plus naturel. Cette tradition est toujours vivante. Elle doit rester et
se perpétuer.
L’autre façon de faire inclut la fête familiale et l’échange de présents
mais se situe cependant sur un tout autre plan. La célébration de Noël
prend ici une dimension surnaturelle. Les chrétiens rappellent, en cette
nuit magique, que Dieu fait un geste sans précédent pour l’humanité. Il
réalise quelque chose d’impossible à comprendre pour nos propres
intelligences limitées. Dieu prend chair, comme tous les hommes, et vient
vivre, comme tous les hommes, une vie d’homme. Il vient annoncer ce que
l’humanité n’aurait jamais pu savoir par ses propres moyens : le cœur de
Dieu est Amour. N’est qu’Amour. Assez pour délivrer tout homme du terrestre
et l’amener, un jour, dans le céleste.
Le Dieu des chrétiens est Père, Fils et Esprit. Il est une spirale
d’Amour. La première manifestation historique de cet Amour inconditionnel
de Dieu s’exprime dans la Création. Le monde est sorti d’un don de Dieu.
Le monde subsiste par un don de Dieu. L’homme sera régénéré par un don de
Dieu.
La deuxième manifestation d’amour a eu lieu il y a 2000 ans, moins de
800,000 jours. C’est donc tout récent. Dieu a envoyé son propre Fils
refaire ce «monde cassé» par le mal et inviter sa créature, par grâce, à la
divinisation éternelle. La deuxième manifestation de Dieu dans le monde
(naissance de Jésus) n’est rien de moins que Dieu lui-même incarné dans ce
monde qu’Il aime et qui vient dire, dans une chair d’homme, une nouvelle
jusque-là inconnue de tous: Dieu est Amour. A la messe de minuit, les
chrétiens chantent : « Ah! Quel grand mystère ! ». Avec raison. Dieu est
présent, mystérieusement, dans l’Enfant de la crèche. Telle est la foi de
Noël. Scandale pour les uns, seconde manifestation inconditionnelle de
l’amour de Dieu pour l’humanité pour les autres.
Que se passe-t-il au moment de l’Incarnation? Le Saint-Esprit, - mais avec
lui c’est la Trinité tout entière qui agit - forme dans le sein de la
Vierge Marie une nature humaine toute pareille à la nôtre, composée comme
la nôtre d’un corps et d’une âme, le corps étant fait ici du pur sang de la
Vierge, et l’âme étant créée de rien à l’instant même de son infusion dans
le corps. Et à l’instant même où cette nature humaine est ainsi
miraculeusement formée dans le sein de la Vierge, elle est nouée à la
Personne divine du Verbe.
Dès lors, la seconde Personne de la Trinité, la Personne infinie du Fils
de Dieu, possède, et possédera pour toujours deux natures : depuis
toujours, elle possède en commun avec le Père et l’Esprit saint la nature
divine; à l’instant de l’Incarnation, elle s’approprie en outre, elle
attire à soi, elle assume la plus parfaite des natures humaines qui ait
jamais existé et qui existera jamais. Le Christ, en naissant, prend la tête
de l’humanité renouvelée, sanctifiée par Lui. Il est le nouvel Adam. Il
annonce que l’homme est plus grand que sa faute, et que Dieu le
ressuscitera pour la vie éternelle.
L’Église, fait mémoire de cette mystérieuse réalité dans chaque
Eucharistie. Elle annonce les hauts faits de Dieu, et de plus, elle
proclame le retour du Seigneur, les temps accomplis. Ce sera la dernière et
l’ultime manifestation de l’Amour de Dieu. Il n’y en aura pas d’autres.
Tout chrétien, le soir de Noël, devrait avoir l’esprit centré sur ces trois
manifestations de Dieu : création, incarnation, retour du Seigneur. En
attendant ce retour, les yeux collés sur la terre, chacun, peu importe ses
croyances, doit travailler pour un monde de justice et de paix.

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2 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    20 décembre 2009

    Joyeux Noël, monsieur Turcotte. Et une bonne et hereuse année 2010.
    Veuillez prendre note, que je n'ai pas utilisé la formule passe-partout, et politiquement correcte, de «Joyeuses Fêtes.»

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2009

    Merci pour ce rappel M. Turcotte. Joyeuses Fêtes.
    F.Beauchemin