Dans une interview accordée à la radio Kommersant, diffusée ce 6 août, le Premier ministre russe a estimé qu’une adhésion de la Géorgie à l’Organisation transatlantique n’allait pas contribuer à stabiliser la situation géopolitique dans la région.
A la veille du 10e anniversaire du conflit qui a opposé Moscou et Tbilissi, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a averti des conséquences castrophiques que pourrait engendrer l’entrée de la Géorgie dans l’OTAN. «Cela [l'adhésion de la Géorgie à l'Alliance atlantique] peut déclencher un terrible conflit, c’est incompréhensible», a-t-il déclaré dans une interview diffusée ce 6 août sur les ondes de la radio Kommersant.
Par ailleurs, il a estimé que la Géorgie n’avait aucun avantage à tirer de son adhésion à l’OTAN, contrairement aux déclarations des autorités géorgiennes qui ont assuré, à maintes reprises, qu’une adhésion de leur pays serait un gage de stabilité et de sécurité.
Dmitri Medvedev a enfin affirmé que le conflit entre la Russie et la Géorgie aurait pu être évité. A la tête de la Russie à cette période, il avait alors donné l’ordre à l’armée d’intervenir après le bombardement de la ville de Tskhinvali, en Ossétie du Sud, par les troupes géorgiennes. Lors de cette opération militaire, des militaires russes chargés du maintien de la paix avaient péri. Malgré cette tragédie, l'OTAN a fait savoir qu'elle continuerait à coopérer davantage avec la Géorgie, maintenant ainsi un nouveau risque d'escalade militaire.
Malgré les annonces, l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN est loin d’être actée
Le 12 juillet dernier, à l'issue de sa rencontre avec le président géorgien Guiorgui Margvelachvili, le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, avait assuré que la Géorgie «deviendrait membre de l’OTAN». Pour autant, même si le pays a multiplié au cours de ces dernières années les exercices militaires communs avec l’Alliance, sa demande d’adhésion au plan d'action pour l'adhésion (MAP) en 2008, étape préalable à toute intégration, n’a pas encore été satisfaite.
«Le MAP représente, pour ces deux pays [La Géorgie et l’Ukraine], la prochaine étape sur la voie qui les mènera directement à l’adhésion. Nous déclarons aujourd’hui que nous soutenons la candidature de ces pays au MAP […]. Nous avons demandé aux ministres des Affaires étrangères de faire, à leur réunion de décembre 2008, une première évaluation des progrès accomplis», avaient assuré dans une déclaration commune, les chefs d’Etat et de gouvernement ayant participé à la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord à Bucarest le 3 avril 2008.
Lors du référendum de janvier 2008, 77% des Géorgiens avaient approuvé l'entrée de leur pays dans l'OTAN.