Parti Québécois, Québec solidaire, Parti indépendantiste, Option-Québec, le mouvement souverainiste se fractionne. Le résultat de ce fractionnement est prévisible. Face aux forces fédéralistes, la dispersion va se transformer en débandade, la désunion en déroute.
La responsabilité de Mme Marois
La responsabilité de ce gâchis est certes partagée, mais Mme Marois, en tant que chef des forces souverainistes, doit en assumer la plus grande part. Elle n'a pas été la rassembleuse que ses antécédents laissaient espérer. Sous sa gouverne, nous avons eu droit à des expulsions contrevenant aux statuts (le SPQ Libre est bien placé pour en parler), au filtrage des délégués et des propositions dans la préparation du dernier congrès, à la manipulation au congrès de la priorisation des propositions, (le programme du parti ne comprend aucune référence au mouvement syndical parce qu'on a donné priorité à une proposition sur les haltes-routières!) et à la reconsidération du vote, lorsqu'une proposition déplaisait à la direction du parti, comme ce fut le cas avec la proposition en faveur de l'unilinguisme dans l'affichage.
Mme Marois a triomphé au congrès. Elle a obtenu la confiance de 93% des délégués et l'adoption de ses propositions sur la gouvernance souverainiste. Mais, force est de réaliser aujourd'hui que ce fut une victoire à la Pyrrhus. On se rappellera que ce général avait perdu tellement de troupes dans sa victoire contre les Romains que l'historien Plutarque lui prêta cette phrase : « Si nous devons remporter une autre victoire sur les Romains, nous sommes perdus ».
Cependant, à son crédit, nous savons maintenant que Mme Marois peut reconnaître une erreur. Elle l'a fait lors des événements entourant le vote sur l'amphithéâtre de Québec en permettant un vote libre de ses députés sur le projet de loi 204. Bien sûr, elle l'aurait permis plus tôt, elle aurait empêché la démission de membres de son caucus.
Aujourd'hui, Mme Marois promet une large consultation avec les citoyens. On ne peut s'y opposer. Mais ce n'est pas ce que les événements exigent. Nous assistons à l'éclatement des forces souverainistes et à la multiplication des regroupements, mouvements et partis. Aucun parti actuel n'est en mesure de contrer l'effet de ces forces centrifuges. Même Françoise David en fait le constat, devant la création du Nouveau Mouvement pour le Québec, dont l'élément fondamental de son manifeste est un copier-coller du programme de Québec solidaire.
Pour la tenue d'États généraux
Nous pouvons bien discuter aujourd'hui s'il vaut mieux tenir une constituante avant ou après un référendum sur la souveraineté, mais, chose certaine, afin de pouvoir convoquer une véritable constituante, il faut d'abord prendre le pouvoir!
Devant cette situation d'éparpillement des forces indépendantistes, le SPQ Libre croit qu'il faut un point de ralliement au-delà des partis politiques et que celui-ci ne peut être que la convocation des États généraux du mouvement souverainiste.
Mme Marois pourra y défendre sa gouvernance souverainiste, Québec solidaire et le Nouveau mouvement pour le Québec leur projet de constituante, le député Jean-Martin Aussant pourra y mesurer l'appui que recueille sa proposition de déclaration d'indépendance par suite d'une simple victoire électorale, et ainsi de suite. Les États généraux permettront de confronter les points de vue dans le but de clarifier les objectifs, les stratégies et les formes organisationnelles de la lutte pour l'indépendance du Québec dans le présent contexte québécois, canadien et mondial.
La multiplication des regroupements souverainistes est un signe de la vitalité de l'idée de l'indépendance du Québec. La flamme souverainiste est partout présente. Notre tâche est de la transformer en flambeau. Pour ce faire, la tenue d'États généraux du mouvement souverainiste s'impose. À Mme Marois, la chef actuelle de la plus importante organisation souverainiste, de les convoquer.
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