Vigile semble reprendre à son compte aujourd’hui l’analyse de Jean-Robert Sansfaçon : Gérer c’est prévoir (Le Devoir, le 19 juillet 2016). Le gouvernement Couillard aurait fait preuve d’une incompétence extrême dans sa gestion des dépenses publiques. Il aurait tellement mal planifié ses mesures d’austérité qu’il se retrouve maintenant avec un surplus budgétaire de trois milliards de dollars.
Pourtant on retrouve régulièrement sur Vigile des articles qui mettent en évidence la transformation de la société prônée par l’idéologie néo-libérale et que le parti libéral du Québec met en application avec zèle. L’objectif visé est l’affaiblissement de l’État et plus particulièrement son rôle de redistribution de la richesse par la taxation des revenus et la production de services publics universels. Le résultat recherché est une classe de privilégiés encore plus riches et des travailleurs démunis contraints à accepter les conditions de travail qu’on veut bien leur accorder. Le PLQ s’est donné une mission supplémentaire, soit d’affaiblir l’État québécois pour mieux le soumettre au gouvernement fédéral.
Les gouvernements Charest et Couillard on très bien géré le virage néolibéral et ils ont bien prévu l’évolution des finances publiques. Les professionnels du ministère des Finances peuvent prévoir assez précisément l’évolution des revenus et des dépenses de l’État sauf lorsqu’il survient une crise importante et inattendue. Il n’y a pas eu de telle crise depuis 2008-2009. Ces prévisions faites par des professionnels ne sont pas connues du public. Celles qui sont publiées dans les budgets successifs sont ajustées pour accommoder le discours du ministre et le portrait de la situation qu’il veut mettre de l’avant. Jusqu’à l’an dernier on voulait être pessimiste et on ne disait pas que le déficit était beaucoup moindre en tenant compte du fond des générations. Cette année on veut faire valoir la marge de manœuvre et on parle du vrai chiffre qui tient compte du Fonds des générations.
Comment ne pas voir ces gros sabots de saboteurs? Depuis 2003, à chaque fois que les temps sont difficiles on coupe exagérément dans les dépenses et quand il y a une marge manœuvre, on réduit les impôts. C’est ce que le gouvernement Couillard annonce déjà depuis l’an dernier, les surplus vont permettre de baisser les impôts. Les services publics vont stagner, jusqu’à la prochaine ronde de coupures.
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2 commentaires
Pierre Gouin Répondre
25 juillet 2016@ M. Haché
Merci pour votre commentaire. Cependant votre accord ressemble plus à un enterrement. L’emprise du néolibéralisme sur l’économie mondiale ne relève pas d’une théorie du complot. Cette emprise est particulièrement dévastatrice pour l’État québécois mais on ne peut pas réduire Couillard à un mauvais politicien québécois comme vous et les grands médias le font. On se prépare ainsi à le remplacer par un autre soldat du néolibéralisme qui tiendra aussi son mandat d’un establishment mondialiste.
Marcel Haché Répondre
21 juillet 2016Vous avez tout à fait raison Pierre Gouin. Mais toute cette désatreuse situation tient essentiellement au fait que les libéraux sont incapables d'obtenir quelque mandat que ce soit.
Comme avant elle, la gang à Couillard s'est fait élire assez facilement, puis s'est "découvert" ensuite un mandat. Voilà ce qui résulte lorsque le Pouvoir est accaparé par une p'tite gang qui, de père en fils, ne s'est jamais ralliée à la Révolution Tranquille, si ce n'est au Québec lui-même.
Honte au P.Q. de Nous tenir un contre-discours la gueule en tdcdp...