PKP veut s’acheter un pays

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Pourtant, personne ne s'objecte au mode de financement de l'Idée fédérale qui jouit même du statut d'OSBL à des fins fiscales

 

NO. D’ORGANISME DE BIENFAISANCE: 84565 5463 RR0001





L’article paru plus tôt cette semaine dans Le Soleil sous la plume de Jean-Marc Salvet m’a fait avaler de travers ma gorgée de café. Pierre Karl Péladeau souhaite effectuer un don important, à partir de sa fortune personnelle, pour démarrer son Institut de recherche appliquée sur l’indépendance. Pardon?



C’est en février 2015, dans le cadre de la course à l’investiture du Parti québécois, que PKP a pris l’engagement de mettre sur pied son institut. Cet automne, il persistait. Lors d’un événement visant à souligner le 20e anniversaire de la défaite du référendum de 1995, le chef péquiste a tenu des propos pour le moins surprenants. Je ne parle pas ici du fait que l’on souhaitait relancer la ferveur souverainiste en rééditant et en vendant des vieilles affiches de 1995 du camp du Oui. Je parle plutôt de cette déclaration voulant que l’Institut de recherche appliquée sur l’indépendance démontrera en quoi la «fédération canadienne n’est pas une bonne affaire» et que l’indépendance permettra à tous les Québécois de «s’enrichir encore davantage». Re-pardon? 35 ans après le premier référendum, vous n’êtes pas en mesure de nous fournir un argumentaire détaillé, pertinent, pour faire valoir votre option? (Ou démoniser l’autre!)


 


Enfin. L’Institut devait ainsi être mis sur pied cet automne. Pourtant, toujours rien. Il est légitime de penser que cela illustre le peu d’engouement pour cette initiative dans la société civile, auprès des gens d’affaires et de la communauté péquiste. 


 


On apprend donc que, pour aider à lancer le tout, monsieur Péladeau souhaiterait piger dans ses avoirs personnels pour financer le tout.


 


Pour justifier le tout, une source péquiste souligne que le «think tank», ou laboratoire d’idées (en français svp!) sera «indépendant» du PQ. Totalemement objectif, insiste-t-il.


 


OK.


 


Est-ce qu’un laboratoire d’idées financé par PKP pourrait, par exemple, remettre en question les hypothèses traditionnelles des retombées positives de la souveraineté?


 


Pourrait-il, par exemple, se questionner sur les risques inhérents à avoir un président du pays du Québec qui serait un magnat des médias? On jase là.


 


Il faudrait craindre l’inceste, nul doute. On ne me fera pas croire que cette institution serait autonome et libre.


 


Machine de guerre


 


Il est important également de rappeler que les travaux qui seront produits par les collaborateurs de l’Institut serviront à fourbir les armes des forces indépendantistes en vue de l’élection de 2018. Monsieur Péladeau veut mettre en place une «machine de guerre», selon ses dires.


 


Qui plus est, il souhaite également la création d’une école de formation permanente pour les militants péquistes. Nul ne sait si des diplômes seront remis aux finissants, mais une chose est certaine, cette école formera les militants en soif d’endoctrinement en se servant de quoi, nous dit-on? Des arguments développés par l’Institut de recherche!


 


Et on va tenter de nous faire croire que cet institut ne sera pas un prolongement du Parti québécois?


 


Le PLQ et la CAQ auront tout le loisir de crier au scandale lorsque PKP ira de l’avant. Je les soupçonne même de ne pas trop vouloir en faire pour l’instant. Mieux vaut laisser le chef du PQ se commettre et sonner la charge par la suite.


 


Une chose est certaine. Le plafond de 100 $ à titre de cotisation à une formation politique devra s’appliquer. Espérons que le Directeur général des élections ne se laissera pas berner. Il en va de crédibilité. Sans son intervention, il serait légitime de croire que Pierre Karl Péladeau pourrait s’acheter un pays.


 



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