Le 17 octobre 1970

Pierre Laporte n’a jamais été assassiné

À quoi joue François Legault?

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Tribune libre

 




Le 16 octobre 1970, Pierre Elliot Trudeau promulgue la loi sur les mesures de guerre au Québec. Le lendemain, le ministre Pierre Laporte est retrouvé mort dans le coffre d'une voiture, à proximité de la base des Forces armées canadiennes à Saint-Lambert. Les médias font état d’un assassinat revendiqué par les membres de la cellule Chénier du Front de libération du Québec (FLQ).

Or au terme de son enquête commandée en 1977 par le gouvernement de René Lévesque, le commissaire Jean-François Duchaîne conclut que la mort de M. Laporte était le résultat d'une strangulation fortuite.

Pour sa part, dans son livre intitulé FLQ − Histoire d'un mouvement clandestin, le journaliste Guy Fournier allègue que les ravisseurs de M. Laporte n'avaient aucune intention de le tuer mais de le transporter ailleurs, la maison de la rue Armstrong où M. Laporte était séquestré, à Saint-Hubert, risquant à tout moment d'être découverte par la police.

« Ils ont décidé de l'emmener ailleurs. Les photos du coffre de la voiture où M. Laporte a été découvert montrent qu'on y avait placé un oreiller et des draps (...) C'est logique de penser qu'au moment de l'embarquer dans le coffre de l'auto, M. Laporte s'est braqué. » En tentant de maîtriser leur otage, les ravisseurs l'ont empoigné par le cou en effectuant un mouvement de torsion sur le col du chandail de laine que portait la victime. La chaînette que M. Laporte portait au cou aurait accentué l'effet d'étranglement. « Une fois la prise relâchée, M. Laporte était mort », a écrit le commissaire Duchaîne dans son rapport.

Voilà pour l’histoire. Quant aux membres de la cellule Chénier du FLQ, ils auraient décidé de revendique l’« assassinat » de Pierre Laporte pour se donner plus de crédibilité auprès du gouvernement.

https://www.journaldequebec.com/2010/10/01/une-mort-fortuite-pas-un-assassinat

À quoi joue François Legault?

On a appris que François Legault soutiendra l’agrandissement du collège Dawson comme projet prioritaire à la hauteur de 50 millions $, dans le cadre du projet de loi 66. Mais est donc passé le nationalisme du premier ministre? Et cela malgré que le réseau collégial anglophone détienne déjà un pouvoir totalement disproportionnel au nombre d’anglophones au Québec. Si François Legault n’avait pas entrepris des gestes-clés d’affirmation de la nation québécoise, à l’exemple de la loi 21, on serait en droit de se demander s’il n’a pas basculé dans le camp des fédéralistes purs et durs.

À cet effet, en 2018, M. Legault se vantait qu’au moins la moitié de ses candidats étaient d’anciens libéraux. On comprend maintenant mieux qu’avec une telle importance numérique, ce n’était qu’une question de temps avant que ces derniers n’imposent leur vision fédéraliste et anglophile au sein de la CAQ.

Face à un tel dérapage, il est à se demander si François Legault sait qu’il travaille non seulement contre les intérêts du Québec, mais aussi de son propre parti. La CAQ a encore le temps de se rétracter, et elle doit le faire. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois depuis le début de son mandat qu’elle recule, c’en est presque devenu un modus operandi.

On sait que M. Legault vit toujours dans l’urgence de mener des réformes. Encore faut-il qu’il ne s’égare pas davantage dans des sentiers dangereux qui favorisent l’expansion du groupe anglophone au détriment de la population francophone du Québec. En attendant, il est tout à fait légitime de se demander à quoi joue François Legault!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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