M. le Président,
_ Mme la présidente,
_ distingués dignitaires et co-lauréats,
_ chers amis,
Les sentiments se bousculent en moi au moment de préparer ces paroles.
J’essaierai, en moins de 10 minutes, de vous en livrer un sommaire au bénéfice des fins qui nous sont communes : le français, spécialement en sciences, l’indépendance du Québec.
Primo. D’abord sur l’éponyme du Prix, Joseph-Pépin-Archambault. Jésuite il était, or, après 3 années d’études primaires en France, j’ai étudié 9 années durant ma jeunesse de 1925 à 1933 aux collèges des Jésuites, Sainte-Marie puis Jean-de-Brébeuf et je l’ai peut-être frôlé, mais je n’en ai aucun souvenir. Il vivait probablement à la Maison Bellarmin rue Jarry et faisait son travail à sa manière, ne comportant pas contact particulier avec les élèves. De cette époque et plus tard, j’ai gardé un souvenir vivace de Bernard Taché, biologiste, Maurice Lamarche, philosophe et Paul Doncoeur, Thomas Migneault et Jacques Cousineau, théologiens.
En revanche, à cause de relations familiales et de voisinage à Outremont avenue McDougall, j’ai connu des proches et collaborateurs du Père Archambault et j’ai appris et partagé leurs idées novatrices : Henri Bourassa et sa famille, Omer Héroux et son fils Jean qui avait mon âge, André Laurendeau, Claude Labrecque qui fut missionnaire au Japon, Gaston Lavoisier, Roger Gariépy et André Dagenais avec lesquels j’ai entretenu de grandes espérances, un peu à la manière des grandes amitiés de Raïssa Maritain.
Secundo. Encouragé par l’amitié du chimiste Léon Lortie mon professeur à l’Université de Montréal, des philosophes Edmond Buron et Célestin Bouglé et par l’accueil de Frédéric Joliot-Curie, j’ai été élève de l’École Normale Supérieure rue d’Ulm en 1938 et j’ai travaillé avec l’équipe qui a découvert la possibilité de l’énergie atomique et de la bombe nucléaire. Puis j’ai poursuivi des recherches comme fonctionnaire fédéral dans les laboratoires atomiques de Montréal et de Chalk River, avant de devenir professeur à l’Université de Montréal, en activité de 1947 à 1980 et retraité depuis maintenant 31 ans.
Tertio. En 1980, avec des collègues et amis y compris de France et de Belgique, j’ai créé la Ligue Internationale des Scientiques pour l’Usage de la Langue Française LISULF et entrepris de rédiger le périodique Science et Francophonie dont le nom à lui seul est tout un programme, lequel j’ai alimenté par des recherches sur l’atome sous le vocable de Entreprise Autonome Pierre Demers, publiées exclusivement en français avec traduction interdite.
Quarto. J’essaie de tirer des conclusions de ce qui précède. Le respect de la liberté académique, de la liberté d’expression et de la liberté de commerce, voilà de beaux et bons principes et il est bon qu’ils s’appliquent à nos scientifiques universitaires. De même, et c’est l’actualité internationale de nos jours, le respect de la femme et en général des droits de la vie humaine.
Mais les meilleurs principes requièrent modération en considération du bien du peuple (qu’invoquaient les fondateurs de la Société Saint Jean Baptiste en 1834). Garrotés par le carcan financier de la tutelle fédérale, nos scientifiques sont véritablement captifs d’un système dont le Gouvernement de Québec s’accommode par impuissance, routine et ignorance à la fois.
Le salut de nos scientifiques ne peut venir de leur seule communauté, forcée, croient-ils, pour survivre, de recourir à la bienveillance charitable fédérale, seule compétente, laquelle ne comprendra pas si c’est en français.
Or l’important en science pour nous est de penser et de s’exprimer aisément et en toute confiance en soi, et ce n’est possible pour nous qu’en français. Puis de prendre date au bénéfice de la nation québécoise.
La toile internet nous appartient comme à quiconque et rien n’empêche nos scientifiques de l’utiliser assidument pour publier leurs découvertes. C’est ce que j’essaie de pratiquer depuis plus de 10 ans. Je prétends hautement donner l’exemple, je ne prétends pas être parfait. Je dis aux collègues : faites bien et mieux que moi si vous pouvez, mais faites en français, pour le bénéfice premier de notre nation et non des nations dominées par la langue anglaise.
Le salut de nos scientifiques viendra selon moi d’une semonce énergique par l’extérieur de leur propre collectivité : des artistes, des littérateurs, des politiciens. Pourquoi le Québec s’acharne-t-il à distribuer des Prix du Québec en sciences pour des publications en anglais, alors qu’il affirme le français langue officielle?
Un virage au français de nos scientifiques pourrait aider immensément notre virage à l’indépendance. J’encourage tous mes lecteurs et auditeurs à œuvrer à ces virages.
Vive le français en sciences, vive l’indépendance du Québec!
Merci aux organisateurs, à mes camarades et amis de la LISULF, à mon parrain Yves Saint-Denis.
Car, PASTEUR PARLAIT FRANÇAIS !
***
Pierre Demers, physicien LISULF
Gala des Patriotes 2011
Pierre Demers, Prix Joseph Papin-Archambault 2011
Du Rassemblement pour un Pays Souverain. 23 mai 2011, Fête des Patriotes.
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