Philippe Couillard nous a fait sourire en disant qu’il avait littéralement sauvé le Québec du désastre financier.

Les mauvais esprits ont tout de suite rappelé au premier ministre providentiel que le Parti libéral a gouverné le Québec à peu près sans interruption depuis 2003.

Faut-il comprendre que le PLQ a sauvé le Québec du PLQ? Amusante perspective.

Dans ce monde difficile, les libéraux nous protègent!

On sait que notre premier ministre ne se prend pas pour un demi-pamplemousse.

Moquerie

On a quand même appris avec un brin de surprise qu’il avait une exceptionnelle estime de son œuvre.

Qui a bien pu lui faire croire une telle chose?

Certainement pas les électeurs francophones. Il est vrai que le PLQ n’a pas l’habitude de les fréquenter.

Les électeurs anglophones, alors? Dans ce cas, c’est possible. On nuancera quand même en rappelant que la communauté anglophone préférerait probablement être gouvernée par n'importe qui sur terre que par les méchants séparatistes.

Il est possible aussi que Philippe Couillard se contente de conseillers de porteurs de miroirs qui lui renvoient l’image absolument admirable qu’il se fait de lui-même.

Et pourtant, cette déclaration ne doit pas être qu’objet de moquerie. Car elle nous en dit beaucoup sur la vision que les libéraux ont d’eux-mêmes.

Le PLQ ne se considère pas comme un parti de gouvernement parmi d’autres, mais comme la seule formation politique habilitée à diriger le Québec.

Arrogance

C’est l’arrogance libérale, incarnée à merveille par le premier ministre.

Et cette arrogance pourrait lui faire mal, à terme. Philippe Couillard, en se présentant comme le sauveur d’un peuple qui n’a pas du tout l’impression d’être sauvé, pourrait donner l’impression d’une terrible déconnexion.

Et, paradoxalement, il pourrait pousser un grand nombre d’électeurs à se poser une question simple: comment en finir avec lui?

Pour qui voter si on veut virer les libéraux?

Bonne question, non?