Refusant d’affirmer que l’objectif d’accueillir d’ici le 31 décembre 25 000 réfugiés syriens au Canada est trop ambitieux, Pierre Karl Péladeau déplore toutefois l’absence de «plan» pourtant promis par Justin Trudeau.
«Où est le soi-disant plan que Justin Trudeau avait mentionné durant la campagne électorale? S' il y a une critique à faire, c’est qu'il n’en a pas de plan», a affirmé le chef péquiste en entrevue au FM 93 jeudi matin.
Talonné par l’animateur Sylvain Bouchard à savoir si l’objectif de recevoir en un mois 25 000 réfugiés était trop élevé, M. Péladeau n’a jamais répondu par l’affirmative, répétant que Justin Trudeau s’affairait à remplir sa promesse électorale.
«Je suis vraiment surpris, je vous sens très mou et très réticent à le critiquer, alors que c’est quasiment une passe sur la palette. Je vous parle de l’ennemi juré un peu des indépendantistes», a lancé Sylvain Bouchard.
«Je le défends pas, a rétorqué le chef de l’opposition officielle. S’il avait fait le contraire, on l’aurait accusé de ne pas, justement, respecter ses promesses. [...] On peut pas faire autrement, parce que moi, je suis un démocrate : respecter ce qu’il a dit et ce qu’il est en train de faire. Ça ne veut pas dire que nous sommes en accord avec ce qu’il a dit et ce qu’il est en train de faire», a-t-il nuancé.
«Nous ne sommes pas prêts»
«Là où je suis déçu, a mentionné Pierre Karl Péladeau, c’est que les promesses ne sont pas capables d’être véritablement cristallisées, institutionnalisées et mises en œuvre. [...] Il semble qu’effectivement, l’état dans lequel se trouvent les discussions, l’ignorance de trop nombreux intervenants en ce qui concerne les conditions d’accueil et les contradictions entre le premier ministre [Philippe Couillard], la ministre de l’Immigration [Kathleen Weil] et le ministre de la Sécurité publique [Pierre Moreau], nous amènent à conclure hors de tout doute que nous ne sommes pas prêts», a par ailleurs affirmé le chef du Parti québécois au micro du FM 93.
Ce dernier craint les risques de ghettoïsation si les conditions d’accueil ne sont pas adéquates. «C’est dans ce sens-là qu’on doit prendre notre temps», a insisté le politicien, qui déplore «l’improvisation la plus complète» dans laquelle s’organise la venue de milliers de réfugiés au pays.
«La commande est lourde, ça, c’est indéniable. [...] les circonstances ou éléments nous donnent à penser que peut-être que l’accueil ne va pas être à la hauteur de ce que nous souhaitons», a-t-il soulevé, dénonçant en conclusion le mutisme «mystérieux» du gouvernement fédéral quant au financement des opérations d’accueil.
Vous pouvez écouter cette entrevue en cliquant ici.
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