Alors que les élections partielles dans Marie-Victorin se mettent en branle, le Parti conservateur du Québec (PCQ) fait parler de lui grâce à sa candidate, Anne Casabonne.
Voilà à peine un an, personne ne parlait du PCQ et plusieurs ne connaissaient même pas son existence et pourtant, depuis sa nomination en avril 2021, Éric Duhaime a réussi à instaurer le PCQ au cœur des débats politiques québécois et à rivaliser avec le parti de René Lévesque dans les intentions de vote d’après les derniers sondages.
Même trajectoire ?
L’ascension récente du PCQ n’est pas sans rappeler celle de l’Action démocratique du Québec (ADQ) et de Mario Dumont lors de la campagne électorale de 2007 alors que ce parti avait passé très proche de former le gouvernement, contre toute attente. Rappelons qu’Éric Duhaime fut conseiller politique de Mario Dumont durant cette période.
Tout comme l’ADQ en 2007, Éric Duhaime et le PCQ savent capitaliser sur un mouvement qu’on pourrait qualifier de rejet des élites politico-médiatiques. En 2007, Dumont avait su puiser dans le malaise identitaire profond des Québécois découlant la crise des accommodements raisonnables quand aucun autre parti ne voulait s’y tremper ne serait-ce qu’un orteil. Calquant cette stratégie de la posture antisystème depuis sa nomination, Duhaime fut le seul chef qui sut réellement incarner une opposition à l’instauration d’un régime sanitaire que certains qualifieraient de liberticide.
PCQ = ADQ ?
Les similarités ne s’arrêtent pas là. L’ADQ et le PCF penchent vers une forme de libertarisme et préconisent la liberté de choix des citoyens contre une approche interventionniste et restrictive de l’État en matière économique, de santé et de politiques publiques en général.
On pourrait applaudir le retour d’une option libertarienne qui manquait sur l’échiquier politique provincial. Même la CAQ qui prétendait offir une sortie de la dichotomie PLQ-PQ ne prône un tel changement de cap idéologique alors que ce parti risque de se transformer tranquillement en un fourre-tout d’opportunistes.
Éviter le même sort
Mais rappelons-nous que l’ADQ s’était écroulée en 2008, peu après son heure de gloire, pour ensuite disparaître complètement en 2012, absorbée par la CAQ alors que la crise des accommodements raisonnables s’était estompée, privant l’ADQ de la conjoncture qui lui avait permis de se distinguer des autres partis au même moment où les qualités de leaders de Mario Dumont ne pouvaient plus masquer la faiblesse de l’équipe politique adéquiste.
Si Duhaime ne fait pas attention, le même sort pourrait bien s’abattre sur le PCQ.
Pour l’instant, l’étoffe de l’équipe autour de Duhaime reste à confirmer et la nomination d’Anne Casabonne, qui possède un discours qui se limite à son scepticisme envers les mesures sanitaires et les politiques vaccinales, augure mal.
Il faudra aussi spécifier ce qui a de « conservateur » au sein d’un parti qui se nomme comme tel quand celui-ci ne semble concevoir la société que d’un point de vue libertarien, ce qui ne constitue que très partiellement une philosophie conservatrice.
Si Éric Duhaime a mis le PCQ sur la carte depuis sa nomination à la chefferie, il ferait bien de se remémorer ses années à l’ADQ pour s’éviter le même sort.
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