Le Québec discute de patates en poudre.
Ces dernières en sont venues à représenter le mauvais sort réservé à nos aînés dans les CHSLD – c’est-à-dire dans les parcs à vieux où on les entasse en attendant qu’ils meurent.
Elles deviennent le symbole d’une certaine incurie collective: comment une société qui se veut évoluée peut-elle alimenter ses aînés à la manière de morts-vivants?
P’tit pain
On comprend que ceux qui ont encore un cœur s’indignent de la situation. Il y a des limites à tolérer que nos vieux vivent leurs dernières années dans la misère.
Mais il y a quelque chose de triste à voir la place que prend un tel symbole dans notre vie politique.
Est-ce que nous sommes conscients que, comme société, nous régressons si, à l’Assemblée nationale, nous parlons du menu un peu dégueulasse de certains CHSLD?
Est-ce que tout cela ne manque pas terriblement d’envergure?
Est-ce qu’on ne trouve pas là le retour du syndrome «né pour un p’tit pain»? Mais cette fois, on dira: né pour un p’tit débat.
Cela fait penser à l’importance prise cet été par l’insignifiant débat sur les pitbulls.
On sent, à mille petits indices semblables, que nous régressons.
On discute collectivement de patates en poudre, de chiens méchants et de cônes orange.
On accepte que la métropole soit un perpétuel chantier de construction inachevé.
Mais telle est la vie au Québec: une comédie pas très drôle. Triste médiocrité collective.
Médiocrité
Pour se distraire, on se pâme devant le beau Justin d’Ottawa. La vraie politique, c’est là qu’elle se fait.
Ici, c’est comme si nous n’avions pas d’autre destin, collectivement, que de soigner des petits bobos.
C’est à la qualité de ses débats qu’on évalue la santé d’une démocratie.
En ce moment, nous avons ceux d’une bourgade éloignée, d’un village perdu rempli de ti-counes.
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