La construction d’une nouvelle voie ferrée vers la fosse du Labrador, un projet phare du Plan Nord, coûterait 3,2 milliards $ et n’est pas rentable dans les conditions actuelles, selon des informations obtenues par Le Journal.
« Pour justifier la construction d’un tel lien, Canarail [la Firme d’ingénierie ferroviaire responsable de l’étude] indique qu’une augmentation des volumes transportés équivalente à 40 millions de tonnes par année serait nécessaire pour être concurrentielle avec les grands transporteurs américains », peut-on lire dans un document consulté par notre Bureau parlementaire.
Ce nouveau lien ferroviaire liant Sept-Îles à Fire Lake et le lac Boulder, à proximité de la frontière avec le Labrador, était pourtant au cœur de la stratégie du gouvernement Couillard à son arrivée au pouvoir. Le premier ministre avait dégagé une somme de 20 M$ pour réaliser une étude de faisabilité, qui a finalement coûté un peu plus de 15,2 M$.
Un chemin de fer essentiel
« Le chemin de fer est essentiel pour avoir des projets qui vont créer des emplois de bonne qualité pour les Premières Nations et tous les Québécois. Ça nous prend le chemin de fer », disait-il à l’époque.
La chute du prix du minerai de fer a refroidi plusieurs projets miniers, et la demande pour le transport de minerai s’est évaporée depuis. Selon une source gouvernementale consultée par Le Journal, le projet n’est pas enterré. Mais la situation ne justifie pas la création d’un tel ouvrage, indique-t-on.
Il existe présentement deux voies ferrées qui desservent ce territoire. Le chemin de fer Cartier, qui appartient à ArcelorMittal, est utilisé à pleine capacité. Le Quebec North Shore and Labrador, propriété de l’Iron Ore Company, peut toutefois absorber une hausse annuelle de près de 20 millions de tonnes de minerais.
Il faudrait ainsi plusieurs nouveaux projets majeurs pour justifier la construction d’un nouvel ouvrage.
L’étude permet cependant au gouvernement « d’être prêt au moment opportun afin de mettre en place un réseau ferroviaire ». « Au stade d’avancement de la présente étude de faisabilité, un appel d’offres pourrait être lancé rapidement si le prix du fer justifiait la reprise de projets dans la fosse du Labrador », peut-on lire.
Ce n’est pas la première fois qu’une étude démontre l’absence de rentabilité d’une troisième voie ferrée vers la fosse du Labrador. En 2013, le CN et la Caisse de dépôt ont envoyé à la déchiqueteuse leur étude de faisabilité puisqu’il était difficile d’obtenir les volumes de minerai de fer nécessaires pour en justifier la construction.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé