Le feu qui a pris dans l’édifice dimanche est parti d’un tas de vêtements stockés sur place.
Pour la police, plus de doute possible : les flammes qui ont endommagé l’entrée de l’église Saint-Sulpice (VIe) dimanche après-midi n’ont rien d’accidentel. « Le feu est parti d’un tas de vêtements et les vêtements ne s’enflamment pas tout seuls », indique une source policière.
L’origine du sinistre est, selon les premières conclusions du laboratoire central de la préfecture de police, « humaine » et « délibérée ». « Un individu avait embrasé et jeté quelques jours plus tôt un chiffon côté rue Palatine », rapporte le maire (LR) du VIe Jean-Pierre Lecoq.
Règlement de comptes ou attaque ?
S’agit-il d’un règlement de comptes entre sans-abris (les vêtements appartenaient à un SDF absent au moment du sinistre) ou d’une attaque délibérée contre l’édifice catholique, comme commençaient à l’insinuer les internautes dès dimanche sur les réseaux sociaux ?
Plusieurs églises ont été profanées ces dernières semaines. L’enquête reste aux mains du commissariat du VIe arrondissement et n’a pas été confiée à la police judiciaire.
Le diocèse de Paris, depuis dimanche, reste prudent et se refuse encore à tout commentaire. « L’église Saint-Sulpice a aujourd’hui été incendiée. Nous n’en connaissons pas à ce stade les motifs, et attendons les résultats de l’enquête en cours. Nous faisons pleinement confiance à la Préfecture de Police. Je remercie personnellement policiers et pompiers pour leur professionnalisme », a indiqué l’archevêque de Paris sur le compte Twitter du diocèse.
Des spectateurs ont donné l’alerte
Le bilan aurait pu être plus grave puisqu’un concert d’orgue avait lieu au moment même des faits. « Ce sont des spectateurs qui ont entendu les flammes qui crépitaient qui ont donné l’alerte », rapporte Karen Taïeb, adjointe à la maire de Paris chargée du patrimoine.
Il n’y a eu aucune victime mais des dégâts matériels, même si l’incendie n’a pas pris au sein même de l’édifice classé monument historique. « A l’intérieur, aucun dégât n’est visible. Mais la porte du XVIIIe siècle côté rue Palatine, un vitrail et un bas-relief ont été très endommagés par les flammes. Heureusement, la lourde porte en chêne a bien joué son rôle de coupe-feu », soupire Karen Taieb. La cage d’escalier a elle aussi disparu dans les flammes.
« C’est la ville de Paris qui payera tous les frais de réparation et de restauration », indique Karen Taïeb.