Paolo Catania défend son honneur

Le magnat de la construction nie être associé dans une entreprise de prêts usuraires avec un homme qui l'accuse de menaces de mort

Catania

Paolo Catania a défendu son honneur et sa réputation hier lors d'une conférence de presse. Événement inusité pour un homme d'affaires accusé de menaces de mort, tentative d'extorsion et harcèlement.
C'est dans la salle F. Catania de l'édifice Catania, avenue Catania à Brossard, que le magnat de la construction Paolo Catania a répondu hier aux accusations de menaces de mort, tentative d'extorsion et harcèlement portées contre lui, une affaire qui ébranle les fondations de son empire.
M. Catania, l'un des plus gros joueurs de la construction au Québec, a juré devant le tribunal médiatique qu'il était innocent. «J'entends contester avec vigueur les accusations déposées contre moi, et je nie avec véhémence les faits rapportés par M. [Elio] Pagliarulo auprès des policiers ou dans les médias», a commenté M. Catania, lors d'une conférence de presse tenue au siège social de son entreprise.
«Je n'ai jamais directement ou indirectement menacé de quoi que ce soit M. Pagliarulo ou ses proches», a ajouté le président de Construction Frank Catania et associés.
L'affaire tourne autour d'une vieille relation d'amitié ternie par une dette. Paolo Catania a acculé Elio Pagliarulo à la faillite, en juillet dernier, après avoir intenté des procédures judiciaires pour récupérer un prêt de 1,4 million, consenti à un taux d'intérêt annuel de 5 %. Une copie de la reconnaissance de dette (un document notarié) a été remise aux médias hier. Le prêt devait servir à relancer les Pâtisseries Pagel, un commerce appartenant à M. Pagliarulo. Celui-ci a reconnu l'existence de cette dette; dans un jugement du 23 février dernier, la Cour supérieure l'a condamné à rembourser une somme de 1,3 million (plus les intérêts) à M. Catania.
Elio Pagliarulo a donné une tout autre version de l'histoire, samedi dans La Presse. Paolo Catania et lui auraient été associés dans une «entreprise» sans existence légale qui prêtait de l'argent à des personnes qui n'avaient pas la cote de crédit requise pour faire de gros emprunts auprès des banques, a-t-il dit. Quand de gros débiteurs ont disparu dans la nature, Pagliarulo se serait retrouvé seul aux prises avec la dette. C'est à ce moment que M. Catania aurait commencé à le menacer de mort. Après avoir été enlevé sur l'avenue du Parc et frappé par des hommes de main, le 1er août, Pagliarulo a porté plainte à la police de Montréal.
Questionné par les médias, Paolo Catania a nié avec fermeté son implication dans le prêt usuraire. «J'ai fait un prêt à un ami de la famille, un ami personnel pour aider sa "business" seulement, et aucune autre entreprise. Je n'étais pas au courant de son intention de faire cet autre genre de travail», a dit M. Catania. «Je n'ai jamais été dans le business du prêt usuraire, j'ai prêté de l'argent à un ami à 5 % d'intérêts annuels.»
M. Catania s'est dit victime d'une vengeance. «Tout au long des procédures entreprises contre M. Pagliarulo, ce dernier a menacé de rendre public notre différend d'affaire dans le but évidemment de nuire à ma réputation personnelle, ainsi qu'à celle de ma compagnie et de ma famille», a dit le président de Construction Catania, qui emploie plus de 200 personnes.
Construction Catania est le partenaire de la Ville de Montréal dans le controversé projet Contrecoeur. L'entreprise a acquis pour 4,4 millions un terrain appartenant à la Société d'habitation de Montréal (SHDM) qui était évalué à 31 millions. Depuis 2000, Catania et associés a reçu 100 millions en contrats de la Ville de Montréal.


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