Près d’un an après que Québec a promis une loi pour mettre fin aux «pantalons de clown», plusieurs croient qu’il est temps que les élus «mettent leurs culottes» et cessent d’avoir peur des syndicats.
«Le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux doit absolument agir contre ce moyen de pression parce que les policiers minent leur propre autorité. [...] Il doit cesser d’avoir peur des syndicats et lui-même mettre ses culottes et proposer un dernier blitz de négociations avec les syndicats. En cas d’échec, il doit tout de suite passer une loi spéciale», lance André Lamoureux, politologue à l’UQAM.
Celui-ci réagissait à l’article du Journal publié mardi qui révélait qu’un homme avait réussi à faire annuler une contravention de 1300 $, car il n’avait pas reconnu une policière lavalloise en pantalon de camouflage.
Son de cloche semblable chez la spécialiste en politique municipale Danielle Pilette, qui croit toutefois que c’est aux maires de l’agglomération de Montréal et des autres grandes villes d’agir promptement contre les «pantalons de clown».
«Une loi spéciale a de fortes chances d’être contestée devant les tribunaux, mais les maires partent en élection l’année prochaine et pourraient perdre des points s’ils ne réussissent pas à mettre fin à ce moyen de pression très visible», analyse Mme Pilette, politologue à l’UQAM.
Coiteux attend toujours
Pour sa part, le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux refusait encore aujourd'hui de dire si et quand il imposera l’uniforme réglementaire aux membres des forces de l’ordre.
Ceux-ci portent les pantalons de camouflage depuis deux ans pour protester contre la Loi sur les régimes de retraite dans le milieu municipal.
«J’ai dit que je laissais place au dialogue et à la bonne volonté, et aujourd’hui j’ai la preuve de ça. Il y a une limite au temps que je vais attendre pour ce dialogue, mais il y a encore du temps», a indiqué le ministre des Affaires municipales et de la Sécurité publique, Martin Coiteux, sans toutefois préciser s’il avait fixé une date butoir aux syndicats.
Celui-ci se prononçait en marge d’une rencontre avec le président du syndicat des constables spéciaux mardi.
Sans convention collective depuis un an, ceux-ci avaient décidé de suspendre leurs moyens de pression et d’enfiler leur uniforme afin d’obtenir une discussion privée avec le ministre.
Invitation aux policiers
D’ailleurs, le ministre a invité les autres corps policiers à faire la même chose afin de faciliter le dialogue entre eux et le gouvernement provincial.
«Quand on pense à tout ce qui se passe autour de la planète, [...] on ne peut pas permettre une confusion par rapport au fait qu’on fait affaire à un policier ou non. Laval est un cas de figure et on souhaite que les corps policiers remettent l’uniforme réglementaire dans les plus brefs délais», a indiqué le ministre Coiteux.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé