Vous qui êtes professeurs et qui en savez bien plus long que nous sur la matière que vous enseignez, nous acceptons et respectons votre autorité, pour autant qu'elle n'exclue pas le dialogue.
Vous qui exercez un métier ou un art et qui en maîtrisez tous les trucs bien plus que nous qui avons souvent les mains pleines de pouces, nous acceptons et respectons votre autorité, pour autant qu'elle n'exclue pas le dialogue.
Vous qui êtes savants ou scientifiques et qui étudiez les mystères de la nature, de la vie ou de l'histoire depuis bien plus longtemps que nous et avec combien plus d'assiduité, nous acceptons et respectons votre autorité, pour autant qu'elle n'exclut pas le dialogue.
Vous qui êtes médecins et qui en savez bien plus long que nous sur les maladies, leur prévention et leur guérison, nous acceptons et respectons votre autorité, pour autant qu'elle n'exclue pas le dialogue et que vous ne la transformiez pas en pouvoir abusif à la faveur de notre vulnérabilité.
Et vous, en politique ou même en d’autres domaines, vous que nous avons choisis pour prendre des décisions à notre place quand, dans le feu de l'action, la délibération collective s'avère impossible faute de temps, nous acceptons et respectons votre autorité, pour autant qu'elle soit révocable et soumise à notre appréciation démocratique à intervalles réguliers et raisonnables.
Mais....
Ou plutôt, en revanche…
Vous, oui, vous qui disposez de plus d'armes que nous, de plus de canons, de plus de fusils, de plus de bombes que nous, non, mille fois non, nous n'acceptons ni ne respectons votre autorité. Tout au plus, nous feignons de nous y résigner, à votre sale autorité, dans la mesure où notre survie le commande, et non sans toujours rester à l'affût de la moindre occasion de la renverser.
Et vous, là, oui, vous qui êtes plus riches que nous, vous dont l'unique supériorité est de posséder des capitaux acquis on ne sait pas toujours trop comment, alors que nous, nous n'avons que notre force de travail, laquelle, au fond, mérite au moins autant d'égards que votre fortune, non, mille fois non, nous n'acceptons ni ne respectons votre autorité. Tout au plus, nous l'endurons dans la mesure où, dans votre système, celui que vous nous imposez, celui du marché aux dés plus souvent qu’autrement pipés, il nous faut bien un salaire pour manger. Mais, sachez-le, nous ne la tolérerons pas éternellement, votre sale autorité, car, tout comme celle des armes, l'autorité de l'argent n'est que chantage, prise d'otages et violence sauvage. Et à cette barbarie, primauté de la force, nous préférons de loin la civilisation, primauté du droit.
Conquérants et profiteurs, colonialistes et exploiteurs, impérialistes et capitalistes, même s’il vous reste peut-être encore quelques siècles, en réalité, à l’échelle de l’histoire, votre temps achève. Non, nous n'entendons pas vous exclure de l'humanité. Bien au contraire, en supprimant vos privilèges, nous espérons vous y ramener.
Car voilà l’humanité ! Car voilà la civilisation ! Des nations indépendantes et des citoyens libres. Des nations jamais obligées, pour avoir voix au chapitre, de renoncer à leur culture face à d’autres nations. Des citoyens jamais contraints, pour manger, de renoncer à leur dignité face à d’autres citoyens. L’économie au service de la culture, et non plus l’inverse. Le capital au service du travail, et non plus l’inverse.
Bref, la force au service du droit, et non plus l’inverse.
Luc Potvin
Verdun
Message à tous les oppresseurs
Oui à l’autorité du savoir, non à celle des armes ou de l’argent !
Petit texte dédié aux courageux étudiants en grève
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 avril 2012Entrevue musclée de Gabriel Nadeau-Dubois
Intervenants : Paul Arcand
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=130283
Archives de Vigile Répondre
15 avril 2012Pour mieux illustrer mon propos par rapport à mon précédent commentaire, je recommanderais la lecture de cet intéressant article paru sur Vigile en 2010:
http://www.vigile.net/Les-consequences-politiques-des
Serge Jean Répondre
15 avril 2012Voilà, vous l'avez si bien exprimé magnifiquement.
La puissance du peuple, par analogie à la puissance de l'eau qui pénètre dans les turbines, ne doit pas être confisquée et détournée, pour nous dominer, asservir, appauvrir, et corrompre. Toute richesse vient du peuple et son environnement;on aura beau essayer de démontrer le contraire, on n'y arrivera pas.
Il y a un peuple, un arbre, et des millions de feuilles qui participent à la croissance de tout l’arbre.
Toute branche latérale sur le tronc de l’arbre qui devient plus grosse que l’arbre lui-même et menace de faire éclater le tronc en deux, doit être enlevé.
Jean
Archives de Vigile Répondre
14 avril 2012Bravo monsieur Potvin!
Voilà de belles paroles évangéliques que vous exprimez dans ce texte. Rien d'autre à ajouter:c'est vérité, c'est bien senti, c'est pédagogique. Il ne reste qu'à dire "qu'il en soit ainsi".
RenéP.