Alors que le vernis sur l’image de Justin Trudeau s’écaille comme vieille peinture au soleil, d’un bout à l’autre du pays des voix s’élèvent, timidement d’abord, comme si c’était honteux, pour dire «au fond, Stephen Harper n’était pas si mauvais».
Je l’entends et le lis tous les jours. Et pour cause.
C’est grâce à Stephen Harper si la juge France Charbonneau a pu envoyer un meurtrier à l’ombre pour 35 ans, fermes. Benjamin Hudon-Barbeau, jugé dangereux, ne pourra pas demander une libération conditionnelle avant l’âge de 91 ans.
Merci, Monsieur Harper, d’avoir redonné à l’expression «prison à perpétuité» son sens véritable, et non pas 16 ans, autrefois l’emprisonnement moyen pour un meurtre au Canada.
Savoir compter
Stephen Harper est arrivé au pouvoir deux ans avant la récession de 2008. Grâce à sa prudence, à son ministre des Finances, Jim Flaherty, et au coussin laissé par Paul Martin, le Canada a traversé la tempête mieux que tous les pays du G7, retournant à l’équilibre budgétaire en 2015.
Le dernier budget Morneau donne plutôt envie d’allumer des lampions pour que l’économie continue de performer.
Un budget éparpillé, «progressif», mais sans retour à l’équilibre fiscal en vue.
Les finances ne sont pas en mauvais état, vu la vitalité économique, mais si une récession se pointait, nous serions dans de beaux draps.
Savoir aimer
Stephen Harper aimait le Québec. Il faisait tous ses discours et déclarations en français d’abord – «la langue fondatrice» – même si cela en énervait plusieurs. Il a fait adopter une motion reconnaissant que les Québécois forment une nation. Des 16 députés contre, 15 étaient libéraux.
Notre PM actuel, lui, injurie le Québec à l’étranger en établissant un parallèle entre le séparatisme québécois et le terrorisme sikh responsable de 80 000 morts.
Jamais Harper n’aurait dit cela.