Daniel Breton, Président
_ Groupe Maîtres chez nous-21e siècle (MCN21)
1807: cesser d'être esclaves de l'esclavagisme
En 1807, la Grande Bretagne, après des années de débats, interdit la traite
atlantique, c'est-à-dire la déportation des Africains en terre d'Amérique
où ils sont vendus comme esclaves.
Lors de ces débats, un des arguments les plus puissants en faveur du
maintien de l'esclavage était celui de l'économie. Les tenants du statu quo
affirmaient que la fin de l'esclavage causerait un cataclysme économique
car elles rendraient non compétitives les économies des nations qui
s’appuient sur une main-d'œuvre non rémunérée. Cet argument fera mouche
auprès de nombreux citoyens, élus, commerçants, propriétaires terriens et
industriels d'alors, ce qui aura pour effet de faire perdurer cette
pratique infâme pendant des années et même parfois des décennies
(États-Unis : 1865) par peur de perdre des privilèges ou simplement par
crainte de voir sa situation économique se détériorer.
Même au 21e siècle…
Le 8 mars 2011, lors de la journée mondiale des femmes, un communiqué de
presse de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC)
disait ceci : « Une industrie mondiale d'une valeur d'environ 32 milliards
de dollars. Des millions de marchandises circulent tout le temps. Est-ce
l'une des grandes histoires récentes de réussite d'une entreprise? Pas
vraiment, c'est le fructueux résultat du milieu illicite du trafic d'êtres
humains, un important réseau qui comprend pas moins de 2,4 millions de
femmes, enfants et hommes pris au piège dans des conditions analogues à
celles de l'esclavage. A travers l'exploitation sexuelle, le travail forcé,
la servitude domestique et la mendicité des enfants, des personnes du monde
entier sont détenues contre leur volonté... »
Il est particulièrement intéressant que le communiqué de presse de l'UNODC
soulève l'argument économique pour démontrer comment il peut être utilisé
de manière fallacieuse pour justifier l'injustifiable. Si on ne s'arrêtait
qu'au strict argumentaire économique traditionnel de cette pratique, on
pourrait dire qu'elle crée des emplois et contribue au PIB de diverses
régions.
2012 : comment cesser d'être esclaves des énergies fossiles
S’il fut un temps où nous ignorions l'ampleur des impacts dévastateurs des
énergies fossiles, ce n'est plus le cas. Malgré cela, plusieurs des
entreprises du domaine n'hésitent pas à recourir à tous les moyens afin de
soumettre à leur volonté des citoyens, élus, consommateurs et même des pays
entiers : manipulation, désinformation, campagnes de « relations
publiques » (comme celle de l’Association Canadienne des Producteurs de
Pétrole en faveur des sables bitumineux ou celle de Talisman auprès des
enfants avec Terry the Frackosaurus), menaces de poursuites (en juin 2011,
Lucien Bouchard, porte-parole de l’Association du Pétrole et du Gaz du
Québec l'évoquait lors de la commission parlementaire sur le projet de
loi 18), poursuites abusives (Pétrolia a poursuivi Le Soleil et Ugo
Lapointe), tous les moyens sont bons pour faire plier leurs adversaires.
Certains iront même jusqu'à la corruption, au soutien de coups d'état et
même à la guerre (Biafra, Irak, Koweït, etc.), à tel point que cela a donné
naissance à l’expression « malédiction du pétrole ».
Selon le rapport de 2008 sur la performance des compagnies pétrolières et
gazières de Transparency International, 60 % des personnes les plus pauvres
vivent dans des pays riches en ressources. En 2003, le secrétaire à la
défense des USA Paul Wolfowitz expliquera le choix de l’invasion de l’Irak
ainsi: « Regardons les choses simplement. La principale différence entre la
Corée du Nord et l'Irak, c'est qu'économiquement nous n'avions pas le choix
pour l'Irak. Le pays nage dans le pétrole ».
Et qu’a ordonné le
gouvernement américain à celui de l’Irak en 2007 ? Il lui a fait adopter la
loi Irakienne sur le pétrole, privatisant de fait cette ressource afin de
garantir que la prise de contrôle et la majeure partie des profits aillent
aux multinationales.
Mais l'argument de la peur économique, le même qu'utilisaient les
esclavagistes au 19e siècle, est celui sur lequel ces entreprises comptent
le plus, même s’il repose sur des mensonges.
Campagne de peur
Nous ne pourrions trouver meilleur exemple d'une campagne de peur
économique qui ressemble à s'y méprendre aux campagnes des promoteurs de
l’esclavagisme du 19e siècle dans les déclarations récentes du gouvernement
canadien. Qu'il s'agisse de Stephen Harper ou de Peter Kent, toutes leurs
déclarations ont pour but de justifier l'injustifiable et de faire peur aux
canadiens en associant protection de l'environnement à cataclysme
économique. Même quand leurs affirmations sont en parfaite contradiction
avec les plus sérieuses analyses économiques telles que celles de Sir
Nicholas Stern, ancien chef économiste de la Banque Mondiale et les
analyses du Conference Board du Canada !
Le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE) dans son
document de 2008 intitulé « Un new deal écologique mondial » l'énonce
d'ailleurs très clairement. Pavan Sukdhev, banquier expérimenté de la
Deutsche Bank qui seconde le PNUE dans sa recherche, y déclarait : « Les
modèles économiques du 20e siècle ont désormais atteint les limites de
leurs possibilités – possibilités en terme d'amélioration des conditions de
vie pour les 2,6 milliards de personnes vivant encore avec moins de 2 $ par
jour et en terme d'empreinte écologique ».
Il y a quelques mois à peine, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE)
dans son rapport intitulé World Energy Outlook 2011 révélait que plus de
400 milliards de $ en subventions avaient été octroyées pour les énergies
fossiles (7 fois plus que pour les énergies vertes) lors de la seule
année 2010 et plaidait, de concert avec l’OCDE , pour le transfert de ces
subventions vers les énergies vertes, aussi bien pour des raisons
économiques, qu’écologiques et humanitaires.
Mais au diable les arguments économiques rationnels, la science, la
démocratie et même la plus élémentaire décence envers les plus vulnérables
de cette planète (Bangladesh, Afrique, Tuvalu, mais aussi Golfe du Mexique,
Nord du Canada, etc.), on est ici dans la corruption la plus pernicieuse,
celle des esprits.
Et on ose parler de pétrole « éthique » ? Ces entreprises veulent nous
garder esclaves de ces emplois et de ces revenus en prenant bien soin de
passer sous silence :
- le fait que nous créerions au moins autant d'emplois et de
« richesse » dans les énergies vertes qu'avec leurs « sales » boulots, dans
tous les sens du mot,
- l’impact économique négatif majeur qu’a leur pollution sur les
coûts en santé, en environnement et en infrastructures.
2012 : l’année du OCCUPONS-nous de nos affaires !
L’esclavage aux énergies fossiles peut et DOIT cesser. La Suède s'est donné l'objectif d'être débarrassée de sa dépendance aux énergies fossiles
d'ici 2030. Pourquoi pas le Québec ?
Sachant tout ceci, continuer comme nos ancêtres à creuser bêtement des
trous au 21e siècle pour nous approvisionner en énergies fossiles relève de
la plus pure paresse intellectuelle. Creusons-nous plutôt les méninges
comme des innovateurs du Québec tels que Joseph-Armand Bombardier, Pierre
Couture ou Raymond Deshaies pour mettre en place notre révolution
énergétique. D’ailleurs, le mot fossile ne nous indique-t-il pas assez
clairement à quel point cette industrie relève du passé ?
Nul endroit au monde n’est mieux placé, nul moment n’est mieux choisi pour
que le Québec débute cette seconde révolution tranquille: la révolution
énergétique faite par des Québécois pour le bénéfice de l’ensemble des
Québécois… et de la planète.
Notre « Maîtres chez nous » phase 2
Mais il nous faudra tout d’abord reprendre le contrôle de notre énergie
dont le présent gouvernement du Québec est en train de nous déposséder en
douce au profit d’intérêts particuliers majoritairement étrangers… comme en
Irak, en Libye, au Mexique ou en France. À titre d’exemple, la compagnie
Total (issue des privatisations d'Elf-Aquitaine et Total dans les
années 90) bien qu’étant LA compagnie française la plus profitable, n’a
payé AUCUN impôt au fisc français en 2009 et 2010.
C’est pourquoi l’année 2012 sera tellement importante pour le Québec. Elle
devra être l’année du :
OCCUPONS-nous de nos affaires !
Comme l'a déjà dit Jean Lesage, c'est maintenant ou jamais.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Notre « Maîtres chez nous » phase 2
OCCUPONS-nous de nos affaires !
Comme l'a déjà dit Jean Lesage, c'est "maintenant ou jamais."
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4 commentaires
Laurent Desbois Répondre
9 janvier 2012Notre « Maîtres chez nous » phase 2
OCCUPONS-nous de nos affaires !
Comme l’a déjà dit Jean Lesage, libéral, c’est maintenant ou jamais.
« Nul endroit au monde n’est mieux placé, nul moment n’est mieux choisi pour que le Québec débute cette seconde révolution tranquille : la révolution énergétique faite par des Québécois pour le bénéfice de l’ensemble des Québécois… et de la planète. »
Daniel Breton a été candidat et est toujours le Porte-parole du NDP à radio cadna. De plus, son V-P dans MCN21, Jean-Marc Pelletier, a été candidat libéral dans Marie-Victorin.
Lorsque monsieur Breton était candidat pour le NDP, il a trouvé le moyen de descendre le Parti Vert !
http://www.dailymotion.com/video/x6svri_discours-de-daniel-breton-du-npd-an_news
Je connais assez bien le NDP, parce que vous voyez, avant d’immigrer au Québec, j’ai milité pour le NDP pendant quelques années et je me demande toujours si c’est le NDP ou les libéraux qui m’ont fait comprendre que j’étais Québécois.... probablement les deux.
Quand j’écoute ces Layton (Turmel-Boivin) ou Mulcair (Saganash), j’ai l’impression d’entendre PET…. un demi-siècle plus tard ! « Un non, c’est un oui….. »
Je veux bien être « Maîtres chez nous », mais contrairement à Lesage et Daniel BRETON, ça passe par l’indépendance du Québec et non par Ottawa !!!
Archives de Vigile Répondre
9 janvier 2012Merci, monsieur Breton, pour cette injonction.
Vous avez la personnalité et le charisme capables de nous convaincre de reprendre en main le développement non seulement de nos ressources naturelles, mais celui de tout notre potentiel humain.
Nous nous occuperons de nos affaires ensemble.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
9 janvier 2012Lors de la réunion du NMQ du 21 Août 2011, Daniel Breton a accusé les libéraux de VOL de nos ressources. Il dénonce la corruption du PLQ.Il a proposé un pacte entre les partis pour que l'on reprenne le contrôle de notre État, préalable à une marche vers l'indépendance.
Voici le vidéo de son allocution :
http://www.vigile.net/Le-PACTE
Le 22 novembre 2011, Daniel Breton et d'autres personnalités ont déposé une plainte de vol de nos ressources à la SQ :
http://mcn21.org/communiques/article/le-vol-du-siecle
En voilà un qui se tient debout devant les spoliateurs de notre État. Un nom à retenir.
JCPomerleau
Pierre Desaulniers Répondre
9 janvier 2012Comme l’a déjà dit Jean Lesage : « Maîtres chez nous »…!
100% d'acccord mais, soit dit en passant, Lesage avait emprunté/volé ce slogan-là à Duplessis...!
Aussi : Lesage était farouchement contre la nationalisation avant que René Lévesque réussisse à convaincre ses collègues (alors libéraux) des bénéfices de ladite nationalisation...