Nouvelle attaque sanglante contre les chrétiens d'Égypte

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Le déferlement de haine contre les chrétiens est perpétuel au Proche-Orient

Un attentat contre des coptes, revendiqué par le groupe armé État islamique (EI) et perpétré près d'un monastère dans le nord de l'Égypte, a fait sept morts et plusieurs blessés, selon un premier bilan.


Le drame est survenu dans la province de Minya, près du monastère Saint-Samuel le Confesseur. L'archevêque local et des sources policières n'ont pu, pour le moment, établir clairement les circonstances de la tragédie, la plus grave à viser la communauté copte en près d'un an.


Toutes les sources confirment toutefois que les pèlerins de la plus ancienne communauté chrétienne du Moyen-Orient sont tombés sous les balles d'un groupe d'assaillants.


Selon l'archevêque de Minya, Anba Makarios, et une source de sécurité d'AFP, les victimes se trouvaient à bord d'un autobus qui revenait du monastère. Les sources d'Associated Press soutiennent plutôt que deux autobus ont été attaqués. Le nombre de blessés varie de 7 à 16, selon les versions.


L'EI a revendiqué l'attaque quelques heures plus tard, par l'entremise de son agence d'informations, Amaq, mais sans fournir de preuves à l'appui.


Le parquet général égyptien a annoncé l'ouverture d'une enquête et l'envoi d'une équipe sur place. Les forces de sécurité sont à la poursuite des auteurs de l'attaque, a pour sa part affirmé la télévision d'État.


« Mes condoléances, avec une profonde tristesse, aux martyrs qui sont tombés aujourd'hui entre les mains de traîtres, a écrit le président Abdel Fattah Al-Sissi sur Twitter. Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés et je confirme notre détermination à continuer de combattre le terrorisme noir et d'en poursuivre les auteurs. »


La dernière attaque meurtrière contre des fidèles coptes remonte à décembre 2017, lorsqu'un djihadiste de l'EI avait tué neuf personnes dans une église de la banlieue sud du Caire.


Les coptes régulièrement attaqués depuis deux ans


Il ne s'agit pas de la première attaque contre des pèlerins fréquentant le monastère. En mai 2017, des hommes armés étaient montés à bord d'un autobus transportant des fidèles et avaient ouvert le feu, faisant 28 morts.


L'EI avait aussi revendiqué l'attentat et l'Égypte avait répondu en menant des frappes aériennes contre des camps djihadistes en Libye voisine.


Il y deux mois, des maisons de chrétiens du village de Demchaw Hachem, dans la province de Minya, avaient aussi été attaquées et pillées par d'autres villageois protestant contre l'utilisation d'habitations comme lieux de prière.


La minorité chrétienne, qui représente 10 % des quelque 100 millions d'Égyptiens, majoritairement musulmans, est régulièrement victime d'attaques, dont plusieurs ont été revendiquées par l'EI.


En avril 2017, le groupe islamiste avait revendiqué deux attentats à la bombe contre des églises coptes qui ont fait 45 morts. Une explosion avait visé l’église Mar Girgis de Tanta, au nord du Caire, et l'autre, une église copte d'Alexandrie. Ces attaques avaient eu lieu à l'occasion du dimanche des Rameaux.


Cette attaque avait poussé le président Sissi à décréter l'état d'urgence, toujours en vigueur depuis.


Cette série noire avait commencé en décembre 2016, avec un attentat-suicide qui a fait 29 morts dans la cathédrale copte du Caire, la capitale du pays.


Depuis cette attaque, également revendiquée par l'EI, plus d'une centaine de coptes ont perdu la vie dans de tels attentats.


L'EI accuse les coptes de soutenir le président Sissi, qui a pris le pouvoir en 2013 à la faveur d'un coup d'État mené contre l'ancien président Mohammed Morsi, issu des Frères musulmans.


Offensive égyptienne contre des djihadistes dans le Sinaï


En février 2018, l'armée égyptienne a lancé une vaste offensive contre les djihadistes d'une branche égyptienne de l'EI qui sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï.


Les djihadistes y attaquent régulièrement les forces de sécurité, notamment depuis le coup d'État de 2013.


Des chrétiens ont aussi été attaqués, poussant des dizaines de familles à fuir cette région, début 2017.


L'armée affirme avoir tué plus de 450 djihadistes depuis le début de cette opération, baptisée « Sinaï 2018 ».