Gilles Duceppe en France

« Nous souhaitons que la France accompagne le Québec dans ses choix »

Duceppe - hérault de l'indépendance (tournée 2010)



Paris, mercredi 10 novembre 2010 – « Lorsque les Québécoises et les Québécois auront opté pour la liberté politique, nous souhaitons que la France accompagne le Québec dans ses choix et l'accueille au sein des nations libres de ce monde », a déclaré le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, lors de ses nombreuses rencontres à Paris et à Strasbourg au cours des derniers jours dans le cadre de sa tournée européenne visant à expliquer aux Européens le nouveau contexte politique québécois et canadien. Il a notamment rencontré des hauts fonctionnaires du Quai d'Orsay, le délégué général du Québec à Paris, Michel Robitaille, la secrétaire générale de République Solidaire, Brigitte Girardin, le secrétaire général de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Mateo Sorinas, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, le secrétaire général à l'Europe et à l'International pour le Parti socialiste, Jean-Christrophe Cambadelis, ainsi qu'Alain Juppé, ancien premier ministre français.
« En imaginant la naissance d'un pays francophone au nord de l'Amérique, la France doit saisir la formidable occasion que cela représente. Le Canada demeurera un allié de la France, mais s'ajoutera un nouveau pays qui sera plus qu'un allié. Le Québec et la France seront des pays frères et nous serons les têtes de pont entre l'Europe et l'Amérique du Nord. Nous pourrons travailler main dans la main avec les pays de la francophonie et je pense en particulier à nos amis de l'Afrique francophone. Je sais que le moment venu, la nation québécoise pourra compter sur la France, sur les Françaises et les Français », a enchaîné Gilles Duceppe.
Un blocage politique
Gilles Duceppe.
« Le ressort qui pousse tant de Québécoises et Québécois à vouloir fonder un nouveau pays ne prend pas son élan d'un désir de séparation, de rupture avec le Canada. Le ressort du mouvement souverainiste québécois se trouve dans notre volonté d'accéder au monde pleinement, d'y participer, de nouer des relations d'égal à égal avec les autres nations du monde », a souligné Gilles Duceppe.
« D'ailleurs, le Québec a déclaré son intention de conclure une entente d'association ou un partenariat avec le Canada à la suite de son accession au statut d'État souverain de façon à assurer la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux entre les deux pays », a poursuivi Gilles Duceppe.
« Le désir de fonder un nouveau pays n'est d'ailleurs pas du tout contradictoire avec celui de former de grands ensembles comme l'Europe. Au cours de mon séjour en Europe, je me rendrai en Catalogne et en Écosse à la rencontre de deux nations qui, comme le Québec, cherchent à avoir une plus grande emprise sur leur destin politique. Au 21e siècle, ce désir des nations démocratiques de définir elles-mêmes leur avenir s'inscrit généralement dans un contexte d'ouverture. Comme le disait Boutros Boutros Ghali, l'ancien secrétaire général des Nations Unies, il existe deux grands courants dans le monde : un premier courant qui a amené de plus en plus de nations à choisir la souveraineté politique, à créer leur propre pays, comme ce fut le cas en Europe au cours des dernières décennies, et un deuxième courant qui voit la construction de grands ensembles politiques constitués de pays souverains, l'Europe en étant le prototype. Mais pour appartenir à un grand ensemble, encore faut-il exister », a énoncé le chef du Bloc Québécois.
« Or, toutes les conditions sont réunies pour que dans les prochaines années la question du statut politique du Québec soit de nouveau posée. Pour le moment, rien ne peut se produire, puisque le gouvernement du Québec est dirigé par un parti fédéraliste. Cependant, tous les sondages des derniers mois indiquent que si des élections générales étaient tenues, le Parti Québécois obtiendrait une solide majorité gouvernementale. Il existe donc une forte probabilité que le Parti Québécois reprenne le pouvoir à Québec aux prochaines élections. Alors, tout redeviendra possible », a expliqué Gilles Duceppe.
« D'ici à ce que le Québec soit prêt, la chef du Parti Québécois, Pauline Marois, a l'intention de former un gouvernement qui n'hésitera pas à faire valoir les points de vue du Québec auprès du gouvernement fédéral sur les questions névralgiques et à faire avancer le Québec vers la souveraineté. Le Bloc Québécois et le Parti Québécois travaillent main dans la main, nous à Ottawa et eux à Québec. D'ici aux prochaines élections québécoises, nous avons l'intention de préparer au maximum le projet souverainiste. Ensemble, nous allons tout faire pour que le Québec devienne un pays souverain », a conclu Gilles Duceppe.
Dans le cadre de sa tournée européenne qui aura lieu du 7 au 16 novembre, accompagné de son porte-parole en matière d'affaires étrangères, Jean Dorion, le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, se rendra à Paris, Strasbourg, Vimy, Barcelone, Londres et Édimbourg.


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