L’arrivée de Vincent Marissal donne à Québec solidaire une nouvelle dimension. L’ex-chroniqueur ne porte pas l’étiquette de radicalisme qui a caractérisé l’histoire de ce parti. L’image du gars posé, d’un bon voisin. Notre sympathique voisin qui va appuyer Québec solidaire, ou se présenter pour eux.
Son arrivée survient à un moment critique alors que le parti de gauche a perdu la moitié de ses appuis dans les intentions de vote depuis neuf mois. QS a besoin de nouvelles positives et celle-ci fait du bien.
Son entrée ne s’est pas faite sans heurts. L’ami Vincent aurait-il préalablement tenté de se faire garantir un siège dans l’équipe de Justin Trudeau ? Il assure que ce ne sont que des rumeurs.
Dans l’entourage du Parti libéral du Canada, ils sont quelques-uns à corroborer l’information. Celui qui dénonçait les politiciens qui patinent alors qu’il était journaliste a dû faire quelques arabesques hier pour s’en sortir. Petite controverse de démarrage.
Vincent Marissal apporte donc à Québec solidaire une image de modéré. Le public a vu ce gars commenter la politique, analyser les déclarations des premiers ministres, décortiquer les décisions des gouvernements. Il a toujours penché à gauche, mais jamais n’a montré une facette extrémiste.
Rien en lui ne transpire le radicalisme. Sa voix est posée, son allure fait bon chic bon genre, il a écrit dans un grand quotidien et fréquenté les plateaux de télé chics. Il détonne de l’image de Québec solidaire. Il les sort d’une certaine caricature.
L’image de QS
Les trois députés actuels de Québec solidaire ont un talent certain, mais leur modération n’est pas ce qui frappe en premier. Gabriel Nadeau-Dubois s’est fait connaître avec les carrés rouges, en embrasant le Québec et en refusant de dénoncer la violence. Manon Massé veut faire disparaître certains mots du français, comme « patrimoine », au nom de l’égalité des sexes.
Quant à Amir Khadir, il a un talent fou pour faire passer son point et attirer l’attention. Cependant, le sens de la mesure ainsi que la retenue ne sont pas les vertus sur lesquelles il a bâti sa réputation.
Des porte-parole à l’image radicale et un programme de parti très campé à gauche, cela peut plaire à une frange restreinte de l’électorat qui rêve de Che Guevara, mais cela fait surtout peur à une forte majorité. Voir Vincent Marissal se joindre à eux peut avoir un effet rassurant.
D’ailleurs, le nouveau politicien restait vague hier lorsque questionné sur des aspects étonnants du programme de QS comme la nationalisation partielle des banques. Il n’a pas répondu en levant le poing et en appelant à la révolution. Il s’est plutôt contenté de dire qu’il faudrait avoir un débat sur des questions semblables...
Mauvais pour le PQ
L’annonce de Vincent Marissal constitue deux mauvaises nouvelles pour le PQ. D’abord, si Québec solidaire reprend quelques points, ce sera entièrement au détriment du PQ. Deuxièmement, un tel concurrent dans sa propre circonscription rendra Jean-François Lisée plus nerveux. Il sera tenté de prendre des positions pour s’aider localement, au détriment du bien du parti en général.