Le peuple québécois, comme tous les peuples, est façonné par son histoire. Au fil des siècles, sa personnalité collective a pris forme. Certaines qualités se sont manifestées, certains défauts aussi. C’est sur ces derniers que je voudrais revenir aujourd’hui.
Revenons sur les origines tragiques du peuple québécois.
L’aventure de la Nouvelle-France fut glorieuse. Mais cette histoire s’est tragiquement terminée avec la Conquête anglaise. Vaincu, notre peuple a fait ce qu’il a pu pour tenir.
Histoire
Il s’encabanait déjà contre l’hiver. Il s’est encabané culturellement pour résister au conquérant qui voulait le faire disparaître. Un objectif en tête : la survivance. Après l’échec des patriotes, on le formulera même explicitement ainsi.
Mais un peuple dominé porte la marque de sa domination. Il sait que s’il se soulève et échoue, il le payera cher. Il doute de la légitimité de son identité. C’est ce qu’on appelle un peuple colonisé.
À partir des années 1960, avec la Révolution tranquille, nous avions pensé surmonter ces travers.
Nous avons voulu nous délivrer de la tutelle anglaise et reconquérir notre existence collective. Devenir maîtres chez nous. Retrouver la fierté collective.
La Révolution tranquille fut une merveilleuse époque, quoi qu’on en dise. Mais elle a échoué. Nos deux échecs référendaires ont brisé nos reins identitaires. Et nous n’avons même pas réussi à nous faire reconnaître comme peuple dans la Constitution canadienne.
Et aujourd’hui, nos vieux défauts remontent à la surface.
Nous sommes de nouveau convaincus que nous ne pourrions pas nous gouverner par nous-mêmes.
Colonisé
Nous réagissons vivement lorsqu’on piétine notre langue, mais nous préférons ensuite passer à autre chose.
Nous en venons même à croire que notre langue est un handicap.
La jeune génération confesse souvent son désir de s’assimiler à l’anglais. Elle ne porte plus son identité comme un trésor, mais comme un fardeau.
La bataille pour l’identité québécoise est toujours à recommencer.